Expulsion des demandeurs d'asile iraniens by communiqué [transmis par frank] Wednesday December 17, 2003 at 10:27 AM |
urgence iraniens
DEMANDEURS D’ASILE IRANIENS
COMMUNIQUE DE PRESSE
17 DECEMBRE 2003
Ce matin, à 6h, la police est intervenue pour expulser les demandeurs d‘asile iraniens des locaux de l’ULB dans lesquels ils étaient jusqu’à présent installés. Cette intervention fait suite à une décision de justice prise suite à une requête unilatérale de l’Université Libre de Bruxelles.
Hier soir encore, alors que nous parlions par téléphone avec Fabrizio Buccela, vice-président de l’ULB, il n’a été fait état à aucun moment qu’une telle procédure judiciaire avait été engagée et qu’une telle décision de justice avait pu être prise. Hier soir, l’atmosphère était donc encore à la discussion, tout du moins en apparence.
Pour motiver sa décision, l'ULB prétend qu'un accord politique était intervenu entre les demandeurs d'asile iraniens et les autorités belges compétentes. Si cela est vrai, pourquoi l'Office des Etrangers ne le respect-t-il pas ? Pourquoi l'Office a-t-il délivré 4 décisions négatives sur les 8 décisions connues jusqu'à présent?
Les demandeurs d’asile ont été envoyés dans un commissariat dont la police nous a refusé de communiquer le nom. Leur identité sera là-bas contrôlée. Les avocats du groupe des demandeurs d’asile iraniens ont été contactés pour que ces personnes soient libérées le plus rapidement possible, ce qui devrait normalement être le cas compte tenu du fait qu’ils ont introduit une nouvelle demande d’asile et qu’ils bénéficient par conséquent du droit de demeurer légalement sur le territoire belge.
Ce qui est évident pour les demandeurs d'asile iraniens, est qu'il n'y avait pas de réelles garanties en vue d'une bonne application de l'accord. Il fallait donc rester vigilants, solidaires et en groupe. L'ULB, en agissanr de la sorte, a donc servi à disperser les demandeurs d'asile iraniens et a contribué à affaiblir l'action collective qui était la leur.
Ce qui s'est passé ce matin est bien la preuve qu'un mouvement organisé de demandeurs d'asile ou de personnes sans-papiers est réellement dérangeant pour les autorités belges. Celles-ci, en collaborant pour l'occasion avec les autorités universitaires, ont tout mis en oeuvre pour casser le mouvement en cours.
Le coup est rude mais nous ne nous arrêterons pas là.
CONTACTS : Philippe CLAUDEL 0485 94 98 93
ik by evelinedal Wednesday December 17, 2003 at 12:48 PM |
Le BEA-Interfac appelle les étudiants et l’ensemble de la communauté universitaire à se joindre au rassemblement organisé ce mercredi à 13h00 devant le rectorat afin de protester contre ce dangereux précédent que constitue l’appel aux forces de l’ordre dans ce dossier.
D’autres communication suivront en fonction de l’évolution des événements.
Contact : Guéric Bosmans 0486/39.70.39
Carlos Crespo 0479/56.55.43
Michael Schaub 0486/50.41.69
BEA-Interfac 02/650.45.22
expulsion des iraniens de l'ulb by ulb1712 Thursday December 18, 2003 at 02:54 AM |
ulb1712@no-log.org |
Mercredi matin, l'administration de l'unif a fait appel aux forces de l'ordre pour expulser les réfugiés iraniens présents sur le campus depuis septembre 2003. Le comité de soutien a mené des actions pendant la journée devant le rectorat et sur l'avenue F. Roosevelt pour sensibiliser les automobilistes. Cette nuit, on a occupé l'auditoire Janson pour avoir un lieu de débat et organiser les prochaines actions.
Les activités planifiées pour les journée de jeudi sont:
10h00 manifestation devant le rectorat de l'ULB
10h30 action à préciser (départ depuis la manif)
13h00 conférence de presse à l'église des Minimes.
On attend tout le monde.
Il faut faire entendre notre voix
Envoyez cet e-mail à vos amis et venez!
ul?b17.12 – des étudiants du 17 décembre solidaires avec les Iraniens
ulb1712@no-log
Lettre ouverte de membre de la communauté universitaire de l'ULB by Comité de soutien Saturday December 20, 2003 at 02:46 PM |
La "communauté universitaire" réagit !
Comme vous ne l’ignorez plus, les demandeurs d’asile iraniens qui s’étaient réfugiés à l’ULB depuis le 19 septembre ont été expulsés manu militari mercredi à 6 heures du matin à la demande des autorités de l’ULB mandatées par le conseil d’administration, c’est-à-dire en notre nom, en votre nom. Conscientes de l’indignation que ne manquera pas de provoquer la brutalité d’une telle opération policière sur le site de l’ULB, les autorités n’ont pas tardé à diffuser un message de justification prétendant, notamment, que les Iraniens n’avaient plus de raisons de rester à l’ULB. Justification scandaleuse et hypocrite dès lors qu’il est manifeste qu’aucune solution ne se concrétisait. Comme personne ne peut l’ignorer, l’accord conclu le 14 novembre entre les avocats des Iraniens et l’Office des Etrangers avait été démenti le jour même par le ministre de l’Intérieur et la pratique a montré qu’il n’était nullement respecté : plus de la moitié des nouvelles demandes d’asile introduites ont dès à présent été jugées irrecevables pour des motifs aberrants, révélateurs de la mauvaise volonté de l’Office. Du reste, seule la naïveté ou la mauvaise foi peut se contenter d’un tel accord formel, même solide. D’autres expériences similaires ont montré que la pression d’un mouvement continu constituait la seule garantie du respect des promesses du Ministère de l’Intérieur. La présence des Iraniens à l’ULB en étroite liaison avec le comité de soutien se justifiait donc pleinement même après l’accord du 14 novembre, tant que leur demande d’asile n’était pas jugée recevable. Si la décision d’expulser les Iraniens de l’ULB est en soi révoltante, la manière dont elle a été mise en œuvre l’est tout autant et totalement contraire, elle aussi, aux valeurs prônées par notre université. Alors que des négociations se poursuivaient la veille encore concernant la présence des Iraniens sur le campus, les autorités n’ont jamais averti quiconque ni de la procédure engagée en justice, ni de ses résultats. Au contraire, dans des discussions informelles, il avait toujours été admis qu’aucune décision de ce type ne serait prise, en tout cas avant le 19 décembre. Les Iraniens, y compris les enfants, ont donc été raflés sans sommation en plein sommeil, par des policiers cagoulés et armés de matraques. Faut-il rappeler que la présence de la police sur le campus a toujours été considérée comme un échec du fonctionnement démocratique de l’ULB et acceptable uniquement dans des circonstances graves dont ne relève évidemment pas la situation actuelle ? Les autorités de l‘ULB ne pouvaient pas ignorer les risques de mauvais traitements qu’encoure tout étranger laissé aux mains des forces de l’ordre. Les Iraniens, une fois arrivés au commissariat de Laeken, ont subi des humiliations et des violences : certains auraient reçu des coups et été aspergés de gaz au poivre et tous ont été forcés de se déshabiller complètement. A la suite de l’opération, un des Iraniens a dès à présent reçu un ordre de quitter le territoire. Par sa décision, l’université collabore donc désormais au processus de création institutionnelle de la clandestinité, processus qu’elle avait pourtant dénoncé dans sa lettre aux Ministres Dewael, Verhofstadt et Michel. Après la rafle, les Iraniens ont entamé une nouvelle occupation, cette fois-ci à l’église des Minimes qui les avait déjà abrités en juin de cette année. Nul doute qu’une église sans installations sanitaires, sans service médical, sans cantine, sans infrastructure d’accueil pour les enfants, sans personnel ni étudiants, etc. a bien plus que l’université « les moyens d’assurer l’hébergement de candidats à l’asile » et pourra mieux résoudre « les difficultés sanitaires auxquelles toute occupation donnera immanquablement lieu ». Pas par « vocation », mais parce que quand l’Etat faillit à ses obligations, c’est précisément aux institutions dont ce n’est PAS la « vocation » initiale de prendre leurs responsabilités. Aujourd’hui, les Iraniens ayant fui une théocratie et cherché refuge dans une institution laïque, sont retournés à l’église… Signée à ce jour par: Fátima Africano, Celine Azizieh, Didier Bajura, Luce Bellefontaine, Aristote Ben etatos, Denis Benjamin, Noemie Beys, Mathieu Bietlot, Valérie Biot, Guéric Bosmans, Abderrahim Boumraya, Léon Brenig, Alexandre Brose, Manuela Bruyndonckx, Nagels Carla, Etienne Castiau, Alexandre Chaidron, Julie Charles, Nele Cosyns, Amélie Daems, Chloe Deligne, Luc Delvaux, Renaud Demot, Bernard De Myttenaere, Christian Dimanche, Anne Dubreucq, Jean Faniel, René Fayt, Joana Isabel Fernandes Alves, Jean-Pierre Grimmeau, Christine Guillain, Francois Hainaut, Marc Hou, Catherine Jauniaux, Monique Lambert, Florence Landsberg, Guy Lebeer, Antoine Leclercq, Philippe Lecocq, Moritz Lennert, Daniel Liebmann, Renaud Ligot, Christiane Loicq, Jerome Loreau, Pierre Marage, Pierre Marissal, Esteban Martinez, Lamia Mechbal, Pablo Medina Lockhart, Pina Meloni, Anne Morelli, Joelle Mottint, Lorenzo Munar Suard, Claire Neuray, Catherine Niarchos, Martin O'Brien, Nouria Ouali, Julie Papazoglou, Didier Peeters, Julien Pieret, Johanne Poirier, Andrée Puttemans, Eric Sariban, Yves Simon, Marie-Jeanne Simons, Isabelle Stengers, Marcelle Stroobants, Carrol Tange, Sacha Thirionet, Mathieu Van Criekingen, Benoît Van der Meerschen, Christian Vandermotten, Hans Van de Velde, Kim Vanguers, Gilles Van Hamme, Adinda Vanheerswynghels, Jacques van Helden, Grégory Van Lint, Nathalie Vanparys, Dan Van Raemdonck, Thibault Wauthier, Anne Weis, Eleonore Wolff Soutenue par La Ligue des Droits de l'HommeLettre ouverte de membres de la communauté universitaire de l'ULB