arch/ive/ief (2000 - 2005)

Grand'peur et misère du Conservatoire
by Miluskaya Tuesday December 16, 2003 at 02:16 PM
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Seixième jour de cour suspendue et toujours rien à l'horizon.

Depuis le 1 décembre, les élèves du domaine « Théâtre et arts de la parole » du Conservatoire Royal de Liège ont suspendu les cours. Cela faisant suite à une déclaration du fond des bâtiments scolaire stipulant que les locaux loués par la direction du conservatoire pour eux ( situés à l’Emulation, place du 20 août) sont insalubres.
Après quelques accidents graves, professeurs et élèves refusèrent de prendre la responsabilité de nouveaux accidents. Il s’agit-là d’un ras-le-bol général, et d’une volonté d’en finir une bonne fois pour toutes avec l’inégalité de traitement entre les étudiant(e)s en musique (visibles rue Forgeur ; constatez la différence avec l’Emulation) et les étudiant(e)s en théâtre (qui pourtant paient le même minerval). Des rumeurs disent que la direction aurait investi 2 millions de fb pour l’achat de percussions l’an dernier pour aucun élève inscrit dans la section cette année. Les élèves de théâtres n’ont pas même de jeu d’orgue pour la dizaine de projecteurs qui fonctionnent encore. Pas non plus de bibliothèque, ni d’ordinateur, ni de vidéo, ni de tv, ni de loge à costume, ni de costumes. Tout cela est aux frais des élèves. Où va leur minerval, alors ? Rappelons-le, le domaine théâtre représente un tiers de la population du Conservatoire. L’Emulation insalubre, ce n’est que la face visible de l’iceberg structurel qui nous dépourvoit de moyens financiers, reflet de cette méprise pour la culture qu’adopte la Communauté Française.

Le directeur Bernard Dekaize intima aux élèves de réintégrer leurs locaux jusqu’à la fin du bail en juin 2004 (mois des examens) et dit qu’il prenait la responsabilité en cas d’accidents. Pas dupes, les étudiant(e)s demandèrent une preuve signée. Le ton changea brusquement, et le directeur (son front perlant de grasses gouttelettes) nous pria de garder cette affaire au secret.
Cette imprécation ne convenant pas aux étudiants (cela ne résoudrait rien) ils décidèrent de se passer des conseils du directeur. C’est auprès de la ministre de l’enseignement supérieur Madame Dupuis et du ministre des bâtiments scolaires Monsieur Hazette qu’ils entreprirent de prendre rendez-vous.
Entre temps, les professeurs ont cherché eux-mêmes un lieu susceptible de les accueillir moyennant des travaux d’assainissement et d’aménagement. Le bâtiment candidat est le val –Benoît appartenant à l’Ulg et il est possible de l’acquérir via une location achat (une simple location n’est pas souhaitable étant donné l’absence d’entretient qui en découle).
Ce fut annoncé lors d’une conférence de presse.
Madame Dupuis ne donne pas de réponses aux demandes de rendez-vous. Alors commencent les pétitions (voir le texte http://archive.indymedia.be/news/2003/12/78789.php )
10 000 signatures récoltées.
Toutes les 5 pétitions faxées, un message qui demande combien de signatures vous faudra-t-il pour accepter de nous rencontrer ?
Pas de réponse.
Autre procédé : et si nous faisions une petite manif devant chez vous pour vous le demander ?
Réponse immédiate ; dans les 24h, un rendez-vous était pris avec les délégué(e)s étudiant(e)s.
Pour le bâtiment, Madame Dupuis insiste sur la responsabilité du cabinet Hazette. Mais elle promet quand même une visite avant les vacances de Noël, les mains chargées de cadeaux et de bonnes nouvelles.
Pour ce qui est de l’autonomie structurelle et budgétaire, il est hors de question de faire une sixième école (après l’IAD, l’INSAS, les Conservatoires de Bruxelles, Mons et Liège).
Il n’est peut-être pas nécessaire de fonder une nouvelle école, mais pour cela, il faudrait amender son décret de 2002, pour démocratiser la représentation du domaine théâtre au sein des institutions décisionnelles du Conservatoire (comme le Conseil de Gestion Pédagogique par exemple).
Au bourgmestre, les étudiants ont demandé l’avis officiel d’insalubrité, qu’il a reconnu. Il est lui-même venu constater la situation et s’est montré très compréhensif.
Ce jour-là était attendue aussi Madame Dupuis qui n’est pas venue. Le 15 décembre, les étudiants avaient préparé un drink pour l’accueillir, ils ont pu le boire seuls.
Le temps passe et toujours rien ne se passe.
Toujours S.L.F (Sans local fixe), les étudiants tentent de joindre Monsieur Hazette. Toujours pas de réponse. Suit le cirque des pétitions, avec le même intercalaire, et le même silence de la part de l’administration. Dernière solution : la manifestation !
Et oh surprise, le rendez-vous est accordé !
Elle a lieu aujourd’hui le 16 décembre, les cours sont toujours suspendus, les examens sont reportés mais les étudiants n’en sont pas moins motivés.

A suivre...

Suggestion...
by Little Némo Tuesday December 16, 2003 at 02:53 PM

Dites, pourquoi ne pas occuper les bâtiments de la Communauté française, y zont de beaux locaux, salubres, des ordis, des salles de réunion, pour y répéter. Ou alors kidnapper Dupuis?