arch/ive/ief (2000 - 2005)

Communiqué de presse
Les exclus, doivent-ils mourir de froid ?

De : Eric HUFKENS et Sofie MERCKX, médecins généralistes à Médecine pour le Peuple, Marcinelle

Hier, un homme SDF de 61 ans est décédé dans le tunnel de la gare de Charleroi. Evidemment, on va parler du froid comme étant la cause ou de l’état de santé de la personne décédée.
Posons l’affaire plus clairement : il ne s’agit pas d’un phénomène naturel inattendu, mais bien d’une négligence préméditée et voulue de la part des autorités : depuis des semaines, les SDF et les organisations qui s’occupent de leur sort se sont mobilisés pour demander plus d’abris et plus de services à leur disponibilité. Il y a entre autre un manque important de places dans les abris de nuit. L’homme qu’on a trouvé mort avait accès aux dortoirs le « quota » de nuits prévues pour lui, mais devait se débrouiller 2 à 3 nuits par semaine dans des squats. Les structures d’abris qui existent sont en plus trop rigides : ils doivent accepter les gens comme ils sont et ne pas exiger de rentrer dans des cases.
Les conditions de travail et de société de plus en plus exigeant, flexible, et précaire sont la cause qu’il y aura de plus en plus de personnes qui vont décrocher pour des problèmes de santé physiques et mentaux. Ne pas vouloir tout mettre en œuvre pour protéger ces exclus, c’est les envoyer vers la mort. C’est une politique indigne pour un des pays les plus riches du monde comme la Belgique.
Nous exigeons l’application du droit au logement : application de la loi Onckelinckx (réquisition de logements à l’abandon).
Améliorer l’accès aux logements. Rénover les anciens logements sociaux et construction de nouveaux logements sociaux.
Mise à disposition immédiate d’abris de nuit pour répondre à chaque demande.
Comme médecins de Charleroi, nous devons réfléchir comment nous pouvons assurer une accessibilité aux soins pour ces personnes qui, en général, n’entrent pas dans des structures de soins continus.

Voici notre interview du président du CPAS de Charleroi. Ce qui est frappant c'est la différence entre d'une part son discours "c'est la faute à certains SDF", et d'autre part le bilan posé ici par Eric HUFKENS et Sofie MERCKX.

Bon, commençons par dire que je ne connais pas la situation dont on parle dans ce communiqué mais permettez-moi de vous dire ma déception. Comme j'en ai marre de lire tous les hivers le même ramassis de conneries écrites par des ames bien pensantes qui redécouvrent l'existence des sans abri entre Noël et Nouvel An. Je pensais au moins lire une autre actualité sur Indymedia ou plutôt y découvrir une lecture différente des mêmes faits. Bon sory, c'est peut-être un peu fort mais si vous avez déjà pris le temps de parler avec des personnes sans abri, vous aimeriez peut-être lire des propos un tant soit peu nuancés. Vous aimeriez peut-être lire que les personnes qui sont depuis longtemps à la rue ne meurent pas 'de froid'. Qu'elles meurent une mort longue, d'isolement, de peur omniprésente, de solitude, d'indifférence ou de crainte de la part de passants, d'une vie de souffrances, d'un très long épuisement, de bouffe bon marché mélangée à l'alcool et au tabac comme unique consolation du quotidien, d'agressions verbales et physiques, de souvenirs qui hantent les nuits sans someil, d'une santé dont on ne prend plus soin depuis longtemps parce que cela n'a plus d'importance par rapport à tout le reste, du regard fuyant des autres, des crachats et des insultes de 'petits cons', de la méfiance des travailleurs sociaux qui ne font plus office que de cache-misère, ... et du froid. Oui, du froid aussi mais certainement pas que du froid. Plusieurs sans abri meurent en été et JAMAIS quelqu'un pour en parler : ni dans le Vlan, ni ici. Pourquoi ? Parce que ça n'intéresse personne ? Parce que ce n'est pas assez croustillant comme titre ? C'est plus long que 'mort de froid', j'en conviens. Mais si vous cherchez des 'vérités' simples, contentez vous de lire la DH et arrêtez de polluer des sites qui prétendent apporter une lecture différente. Avec ce genre de communiqué, on ne fait qu'encourager des politicons à ouvrir des abris de nuit supplémentaires, pour stocker les gens, pour qu'ils ne poluent pas le paysage et que l'opinion publique puisse les féliciter. "Ah,quel brave homme/femme. Ca c'est une personne qui a du coeur !" Et entretemps personne ne s'occupera du problème du logement dans les grandes villes, du problème du lien social inexistant dans ces mêmes grandes villes, des moyens qu'on coupe à l'éducation, etc. Bref, continuons à construire des prisons, des asiles de fous et des abris de nuits et cachons toute cette misère que ma Starac ne saurait voir !

Je comprend le cri de révolte de Zorro Bouglione. En effet, les grandes décarations TRADITIONNELLES de fin d'année sont un vrai cirque. Ceci dit, je connais les deux médecins visés, et je peux dire que ce qu'ils veulent vraiment c'est sortir tous les pauvres "du trou". Il n'y a pas que les SDF n'est-ce pas. J'ai vu par hasard l'intérieur d'une maison-taudis louée par un jeune couple avec un petit enfant. Le Poële à charbon était bancal, il lui manquait un pied et la moitié des verres "pirex" étaient remplacés par des morceaux de tôles. Cette image m'est resté gravée à jamais dans le coeur. Quand on fait un petit tour de Charleroi - centre ville - aéropôle, on constate que Van Cau et Cie mettent le paquet dans des travaux de prestige. Pour les pauvres c'est NADA. De la roupie de sansonnet, des miettes calibrées au micron. Pour une fois, laissez votre voiture au garage et parcourez les rues de la Ville-Basse, ou celles du centre de Gilly, ou celles de Dampremy ou... La pauvreté, la misère est partout. C'est hallucinant. Tiens, prenez la rue qui longe le siège Fortis (ex. Générale de banque) au Boulevard Tirou et rejoignez les quais de la Sambre. Vous allez voir le nombre de boîtes aux lettres sur les portes. Extraordinaire, à votre gauche le restaurant de luxe jouxtant la banque et de l'autre côté la pauvreta.
Elle est belle la "métropole" à Van Cau. Les citoyens... non, les travailleurs doivent prendre conscience qu'il leur faut prendre leurs responsabilités pour défendre ces gens là et aussi pour leur éviter de finir comme cela un jour (pas trop lointain). Nous devons absolument créer une force capable d'obliger ces fans du capital à inverser le sens des flux financiers. S'il n'est pas possible actuellement de le faire au niveau national, le combat pour le changement peut réussir au niveau communal. Qui servirait alors de tremplin pour de plus vastes actions. Si on n'a pas le pouvoir, jamais on arrivera à changer durablement quelque chose dans ce monde impitoyable.

Le 9 décembre 2003 en effet un SDF de 61 ans meurt tragiquement de froid sur un parking de la gare de Charleroi, à la RTBF, télévision Belge de l'état, j'apprend que Michel Wilgaut (PS) président du CPAS de Charleroi et des hopitaux, déclare que c'est de la faute des SDF eux même,qui n'utilisent pas les structures mis a leur disposition. Pourtant ce SDF décédé avais sa place dans un des centre d'hébergement concerné donc utilisais les structures en place,mais n'y était autorisé que 4 jours sur 7 donc trois fois trop peu et le président du CPAS déclare pourtant avoir assez de structure pour TOUT les SDF. Question??? Comment ce centre d'hébergement n'a t'il pas remarquer l'état de santé de cet homme???? Connaissons nous les contrainte qu'imposent aux SDF ces structures de logements de nuit??? Quels en sont les critères d'admission??? Savez-vous que 80% de SDF possédent des chiens en guise de compagnie? Y a t'ils donc des hébergement avec chenil afin de protégé aussi bien les SDF que que leurs compagnons animale???