arch/ive/ief (2000 - 2005)

La STIB déraille encore un peu ...
by red kitten Thursday December 04, 2003 at 12:54 PM
redkitten@indymedia.be

Encore une mauvaise idée de la STIB* ! Sous le slogan «Monter à l'avant c'est tout naturel !» la société de transport en commun empêche les usagers de monter grâce au portes arrières et centrales des bus sur 14 lignes ** et annonce que bien sûr ça ne comporte que des avantages. L'expériences prouve le contraire.

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C'est une vrai catastrophe! La STIB prétend évidemment que ça va règler tout les problèmes, mais il est clair que celà va uniquement permettre de contrôler les tickets et les abonnements. Une tâche en plus pour les chauffeurs qui n'avaient pas besoin de ça. Mais surtout une chemin de crois pour les passagers.

Je m'explique de manière très concrète: par l'expérience.
Mercredi soir, arrêts De Brouckère, alors que je m'apprête à monter dans un 66 par la porte centrale, quelle n'est pas ma surprise de me heurter à une porte close et barrée d'un signe 'sens interdit'. Passé la surprise, tout le monde se dirige vers la porte avant.
> Défaut #1: l'embarquement se fait désormais pas une porte au lieu de trois: nettement plus lent.

Les usagers sont obligés de montrer leur titre de transport. Et hop, on cherche son abonnement ou son ticket au fond du sac .
> Défaut #2: l'embarquement dure une éternité. Précédemment les personnes n'ayant pas besoin d'un ticket allaient s'asseoir directement. C'est fini: tout le monde doit faire la file.

Durant le trajet c'est la cohue. Les passagers montés à l'avant, même pour un ou deux arrêts doivent traverser un bus bondé. Pas de bol, les bus de la STIB [contrairement à d'autres] ne sont absolument pas prévus pour ça et on se pousse, on se marche sur les pieds.
> Défaut #3: les déplacements de l'avant vers l'arrière provoque inévitablement la cohue pour peu que le bus soit un peu rempli.

Le ponpon c'est quand on doit descendre: pour éviter que des "abominables fraudeurs" ne rentre par les portes arrière et centrale, celles-ci restent fermées tant que tout les monde n'a pas payé.
> Défaut #4: arrivé à son arrêt on est encore obligé d'attendre plusieurs minutes et c'est une fois de plus la cohue: les nouveaux passagers doivent rentrer alors que les autres ne peuvent pas sortir …

On peut bien sûr prétendre qu'il ne s'agit que de problèmes passagers [sic!] qui disparaîtront quand les utilisateurs seront habitués, etc … Mais le problèmes sont réels et bien plus profonds:
les objectifs de la STIB sont clairement d'augmenter le contrôle, en plus des caméras qui équipent un nombre grandissant de véhicules.

« Il n’y a plus de bousculades et en fin de compte, on gagne du temps! » prétend la STIB. La pratique démontre l'exact contraire: toute ces procédure irréalistes augmentent les retards et l'inconfort pour les passagers. Pour les chauffeurs ce n'est pas mieux: on augmente leur charge de travail, le stress et il devront inévitablement faire face à l'énervement [justifié] des usagers.

Ce n'est qu'un début, commençons le combat! La STIB annonce qu'elle projette de généraliser ce principe: « Petit à petit, la montée à l’avant se fera sur l’ensemble des bus ».
Au lieu de régler les véritables problèmes *** la STIB en crée de nouveau.
Au lieu de s'orienter sérieusement vers des transports en communs gratuits, tout profit pour la qualité de vie, l'environnement, les finances de l'état et du particulier, la STIB augmente les contrôles, alors que ceux-ci engloutissent déjà une par démesurée de ses finances.

Si vous aussi vous voulez faire connaître à la STIB votre mécontentement, n'hésitez pas … il n'est pas trop tard pour leur faire comprendre que « Monter à l'avant », c'est tout sauf une bonne idée.

http://www.stib.be [ou] 0900 10 310 [ou] avenue de la Toison d’Or 14, 1050 Bruxelles

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*STIB = Société des Transports Intercommunaux de Bruxelles, qui gère bus, tram et métro à Bruxelles, exception faite des lignes régionales TEC et De Lijn
** selon la STIB: 12, 13, 14, 21, 22, 28, 30, 31, 36, 59, 65, 66, 69 et N71
*** Et ils sont nombreux: véhicules bondés, retards, fréquences de passage insuffisants, prix élevés, absence de réseau de nuit digne de ce nom, etc, etc ...

Et le zèle des conducteurs...
by Pascale Thursday December 04, 2003 at 03:24 PM

Pour ma part j'ai déjà protesté à la STIB, leur système débile m'ulcère, tellement je trouve ça idiot et crapuleux. Tu plains les conducteurs, mais moi je me suis déjà fait engueuler par l'un d'eux parce que je ne lui avais pas assez bien montré mon abonnement ! J'en ai profité pour lui faire remarquer à haute voix qu'au lieu de m'agresser il ferait bien de faire moins de zèle parce qu'après tout c'est du travail en plus qu'on lui demande. Ca ne l'a pas empêché à l'arrêt suivant de faire le gendarme avec un jeune qui lui a également crié son indignation et a préféré rester dans la rue.
Alors évidemment si les chauffeurs se mettent à faire les cons aussi, qu'est-ce qu'on va devenir ?
Pascale

Dans le genre, on arrête pas le progrès, la STIB fait fort
by calispera Thursday December 04, 2003 at 03:35 PM

DANS LE GENRE : ON ARRETE PAS LE PROGRES, LA STIB FAIT FORT.

De plus, elle a décidé de cumuler la mise en action de tous ses "facteurs de progrès".

(ce texte a été écrit en septembre lorsque cette campagne de la STIB a débuté, au regard du reste de l’actualité du moment, j’avais finalement décidé de ne pas le publier, mais vu l’intervention de RedKitten, le sujet étant lancé, voici mon grain de sel complémentaire à l’info de l’article)

Voici les faits tels que chaque usager peut les vivre en empruntant certaines lignes de bus de la STIB à Bruxelles.

Tout d’abord, depuis quelques semaines, une publicité a envahi la ville. Elle représente Shiva, la déesse indienne aux multiples bras, pour vanter les mérites du nouveau système adopté par la STIB : dorénavant, comme il y a 20 ans, on montera à l’avant et on descendra à l’arrière. Le principe, qui se prétend louable, pour permettre la fluidité dans le bus se révèle à la pratique foireux.
La STIB a depuis rendu le transport gratuit aux personnes âgées (ayant dans l’ensemble un préférence pour le bus), elle a favorié l’accès aux poussettes d’enfants, mais elle n’a pas forcément amélioré les fréquences de passages des lignes concernées (à terme toutes les lignes devraient être concernées, mais uniquement les lignes de bus).
On imagine le scénario lorsque une vieille personne monte dans un bus bondé pour deux arrêts, avec des sacs de courses dans les mains, et qu’elle doit sortir son abonnement gratuit, le pointer, et se dépêcher de forcer un passage jusqu’à la sortie à l’autre bout du bus, pour ne pas rater son arrêt, et cela, sans s’écrouler, sans se fouler la cheville, sans se cogner, ou tomber dans les bras d’un autre passager.
Sans oublier que le but de tout ce scénario est bien plus d’exiger le contrôle à l’entrée du bus, sans lequel le bus ne redémarre pas (bonjour les retards sur les horaires, l’attente dans le froid et la pluie pour les usagers, et le stress pour les conducteurs). Il y aura probablement bien vite de la grève dans l’air.

Pour en revenir à la pub de Shiva : à quand le Christ en croix pour vendre des couche-culottes? A quand le bouddha pour vendre, pas antinomie, l’effet d’un régime d’amaigrissement?
Quand la STIB s’y met, elle ne fait malheureusement pas dans la dentelle. On connaissait déjà les pub "clearchannel" du métro, et le maquillage de nos bus et tram les rendant moins repérables et rendant la visibilité de l’intérieur moins claire, surtout de nuit, maintenant on passe à la mode du moment : l’humour beauf.

Pour rendre le nouveau système encore plus voyant, la STIB a également investi dans la peinture. Devant chaque arrêt, une grande surface rectangulaire du trottoir est maculée de rouge (environ 1,5 m et 2,5 m).
Comme si les chauffeurs étaient myopes et ne pouvaient distinguer l’ârret de bus, ou alors comme si l’on attendait des usagers de se regrouper en troupeau sur la surface indiquée pour se préparer à monter dans le bus. Même aux moutons, on n’en demande pas tant.
Et si tels ne sont pas les objectifs, peut-être faudrait-il que la STIB recommence la distribution d’un toute boîte afin d’en expliciter le but.

Pour le lancement des nouvelles méthodes, pendant toute une semaine un contrôleur se trouve dans chaque bus des lignes où ces règles sont dorénavant applicables. Il n’aide personne, il est juste là pour contrôler si l’on paye bien.
Mesdames, Messieurs les abonné-e-s, il vous faudra à présent sortir votre abonnement à chaque montée, sinon le bus ne démarre pas.

Ouvertement rebelle aux nouvelles méthodes, je me mets à converser avec lui. J’apprends que tous les bus sont visés, mais pas les autres modes de transports, ceux-ci étant considérés comme des sociétés différentes de celle des bus.
Que la STIB juge cela cohérent, c’est une chose, mais que doit en penser l’usager.
Dans les bus, on doit monter à l’avant, mais pas dans les trams.
De plus, en me référant au document toute boîte, je remarque que pas même la moitié des lignes de bus sont visées par cette mesure : cela ressemble de plus en plus à une mascarade.

Mais faut-il comprendre dès lors que la fraude est permise dans les trams et les métros. Ou alors pour les trams et les métros, on va employer d’autres systèmes? Mais alors, pourquoi se compliquer la vie et ne pas les utiliser également dans les bus?

Bref, je ne sais pas où ils ont été engager les cadres à la STIB, mais il est clair que leur but n’est de faciliter la tâche ni aux conducteurs, ni aux usagers, et que ceux qui ont eu ce flot d’idées ingénieuses ne sont ni chauffeurs, ni usagers.

De plus, si l’on compte la campagne publicitaire, le toute boîte distribué dans toute la ville, le paiement des contrôleurs supplémentaires, le système d’ouverture extérieure des portes à la demande qui devient caduque, la peinture rouge, etc va-t-on réellement récupérer l’argent de la fraude? Et aura-t-on convaincu les fraudeurs de la "faute" qu’ils commettent?
Rien n’est moins sûr.
Et ne m’avait-on pas dit que le montant que représente les titres de transport des usagers ne sert à couvrir que tout le système de payement et de contrôle de paiement?
Le bon sens ne pourrait-il donc pas être de rendre les transports publics gratuits à Bruxelles?
Hasselt a réussi cette étape et cela a eu un effet très positif.

D’autre part, si la politique de la région bruxelloise et de la STIB veut vraiment "faire payer", ne pourrait-on pas, comme pour la télévision, créer une taxe obligatoire à la place de la redevance, qui permettrait de favoriser l’utilisation des transports en commun, mais aussi de décourager le transport automobile.
Car si la taxe télé payable par tout le monde est une abberration vu que la télé n’a plus rien d’un service public, les transports en commun, eux, devraient exister pour le bien de tous, tout comme la voierie, l’enlèvement des immondices, les services sociaux etc.

Je terminerai par un dernier commentaire.
Il peut paraître dérisoire de se battre pour la qualité et la gratutié des transports en commun face aux sujets d’actualité nettement plus dramatiques. Toutefois, je pense que comme dans le principe de la grenouille chauffée (1) nous avons, outre nos droits de citoyens, des devoirs et responsabilités qui consistent à ne pas se taire quand la machine se détraque, même si elle commence à se détraquer par la couleur du bouton de démarrage.
Ne soyons pas moutons. Si nous laissons faire la dégradation de nos services publics, nous nous accoutumerons et laisserons faire, même à côté de notre porte, des injustices bien plus graves.

Personnellement, je ne montre mon abonnement au conducteur que s’il me le demande et 4 fois sur 5 il ne le demande pas. Et s’il me le demande je prends le temps de chercher mon abonnement et je lance ouvertement la discussion.

Oups, j’oubliais, il paraît que les retards moyens sont de 6% depuis la mise en place de ce système. Ne vous fiez plus aux horaires affichés, ils ne correspondent pratiquement plus.

(1) Principe de la grenouille chauffée.
" Imaginez une marmite remplie d'eau froide dans laquelle nage
tranquillement une grenouille. Le feu est allumé sous la marmite, l'eau
chauffe doucement. Elle est bientôt tiède. La grenouille trouve cela plutôt
agréable et continue à nager. La température continue à grimper. L'eau est
maintenant chaude. C'est un peu plus que n'apprécie la grenouille, ça la
fatigue un peu, mais elle ne s'affole pas pour autant. L'eau est cette fois
vraiment chaude. La grenouille commence à trouver cela désagréable, mais
elle s'est affaiblie, alors elle supporte et ne fait rien. La température
continue à monter jusqu 'au moment où la grenouille va tout simplement finir
par cuire et mourir, sans jamais avoir fait quelque chose pour s'extraire de
la marmite.
Si la même grenouille avait été plongée directement dans l'eau à 50°, elle
aurait immédiatement donné le coup de patte adéquat qui l'aurait éjectée
aussitôt de la marmite... Cette expérience montre que, lorsqu'un changement
s'effectue d'une manière suffisamment lente, il échappe à la conscience et
ne suscite la plupart du temps aucune réaction, aucune opposition, aucune
révolte ".

Régression
by Madame C Friday December 05, 2003 at 12:46 PM

Fervente adepte des transports en commun, j'ai déjà pu tester les différents systèmes...

A Charleroi par exemple, on monte à l'avant, on montre son abonnement au chauffeur ou on pointe sa carte sous les yeux vigilants de celui-ci. Par contre les portes s'ouvrent tout de suite à l'arrêt pour les "sortants", on n'attend pas que tout le monde soit entré, les carolos sont disciplinés (dressés?!)et n'essayent pas de rentrer par les portes arrière.

En arrivant à Bruxelles, j'ai été épatée par les transports en commun (et ceux qui râlent sur la stib feraient mieux de faire un petit tour hors de la capitale...), c'est pas encore parfait mais c'est déjà pas mal:

- une fréquence convenable: je ne comprends toujours pas pourquoi certain-e-s courent derrière un bus quand un autre passe 5 minutes après (à Charleroi, la moyenne c'est 2 par heures, là tu peux courir derrière ton bus...)

- des horaires décents: ce n'est pas encore idéal (24h/24) mais c'est déjà pas mal. La ligne qui dessert mon patelin le fait de 6h30 à 19h, après tu n'as qu'à appeler un taxi...
Je vous mets aussi au défi d'aller à Quevaucamps (Hainaut occidental) en bus avant 7h30, entre 9h et 12h, entre 14h et 16h et après 18h30... (vous pouvez vérifier, y a aucun bus...Pourtant il y a, je pense, 3 lignes qui desservent le village mais elle le font uniquement pour coller aux horaires des travailleurs/étudiants)

- Le bus/métro/tram sont remplis de façon cohérente: vu qu'on peut rentrer par toutes les portes (sauf sur les lignes pilotes!), on évite les situations, fréquentes ailleurs, de l'avant du bus surchargé et l'arrière aéré parce que c'est difficile d'enjamber une poussette ...(poussette qui a d'ailleurs bien le droit d'être là contrairement aux récentes déclarations des boss de la stib qui voulaient les interdire parce que ça prenait trop de place, ils n'ont qu'à aménager leurs véhicules nom de dieu!)

- Une responsabilisation des usager-e-s: tu paies ou pas ton transport, tu choisis. Tu ne te fais pas contrôler tant mieux, tu te fais contrôler tant pis... Mais au moins, c'est toi qui décide de prendre le risque ou pas, tu as le choix...

Par contre, le prix du voyage est honteusement cher (1,40 € contre 1,10 € en Wallonie pour un ticket.

Le principe des services publics ce n'est pas de faire du bénéfice... C'est d'offrir un service acessible à tous et à toutes (et même aux poussettes!). Dès qu'on parle de rentabilité, pour moi, on s'égare...