arch/ive/ief (2000 - 2005)

LE MONDE | 06.11.03 | 15h05
A la discothèque Planète d'Ecrouves, près de Toul, samedi 7 novembre, Doc Gynéco remplacera Sniper. Ainsi en ont décidé les organisateurs du concert du groupe du rap, mercredi 5 novembre, expliquant, jeudi, dans l'Est républicain, qu'ils "n'imaginaient pas qu'un groupe trois fois disque d'or susciterait pareil émoi". Un émoi qui s'est soldé, mercredi à l'Assemblée nationale par une condamnation sans appel de Nicolas Sarkozy ; le ministre de l'intérieur a annoncé son intention de porter plainte contre les "textes racistes et antisémites" du groupe.

Sniper n'est pas un petit groupe inconnu. Cet été, leur tube, Gravé dans la roche, a fait un tabac et Sniper s'est imposé : plus de 267 000 exemplaires vendus et un disque d'or pour le premier album, Du rire aux larmes, sorti en 2001, le second, sorti fin mai, s'annonce aussi comme un succès, notamment chez les très jeunes adolescents.

Le syndicat général de la police (SGP-FO) avait dénoncé le 28 octobre à M. Sarkozy la chanson "La France", qui date d'il y a deux ans et demi : "On n'est pas dupes, en plus on est tous chauds/Pour mission exterminer les ministres et les fachos (...) A croire que le seul moyen de s'faire entendre est de brûler des voitures". Puis, dans le refrain : "On nique la France sous une tendance de musique populaire". Le secrétaire général du SGP écrivait : "Je pense qu'une lourde amende au bénéfice de nos orphelins serait susceptible de faire réfléchir ce genre d'individus."

Mercredi 5 novembre, la députée UMP de Meurthe-et-Moselle, Nadine Morano, s'est inquiétée à son tour de l'arrivée des rapeurs, dans sa circonscription. La veille, un tract avait été distribué dans les boîtes aux lettres d'Ecrouves, qui disait : "Ils "niquent" la France et appellent au meurtre du peuple français. A vous d'empêcher ce groupe aux paroles intolérables et racistes de jouer dans votre commune. Contacter la mairie d'Ecrouves pour exprimer votre mécontentement...". La maire (sans étiquette) d'Ecrouves s'est affolée, a juré qu'elle n'était pas à l'origine du tract.

A l'Assemblée, M. Sarkozy estime que "ces textes sont d'abord antisémites", mais aussi "racistes et injurieux". Sans la citer, M. Sarkozy vise une chanson du dernier album, Jeteur de pierres, consacrée au conflit israélo-palestinien : "Quête dominatrice à la recherche d'un Etat/Voilà le résultat d'une puissance colonisatrice/Donc les Palestiniens veulent un Etat au Proche -Orient,/Et c'est ça le blême/Toi tu parles de fanatisme et l'conflit se résume pas qu'à d'l'antisémitisme", chantent les rapeurs. "Faut pas tout confondre (...) Et tu passes pour un antisémite en deux secondes (...) Sujet tabou et dérangeant, j'me devais d'être clair, Issus de la même famille, enfants d'Ismaël et d'Israël sont des cousins (...) J'parle pour moi ou Hak'Allah, j'aurais envie de faire un carnage/Haine pour haine, balles perdues et plus/Palestiniens dans les rues, Israéliens dans les bus, le mal par le mal, venger les tiens".

Mais aussi, en conclusion : "Posez les armes/dire Inch'Allah, bonjour, shalom et salam (...) Comprends bien qu'on parle pas en tant que musulmans mais en tant qu'êtres humains".

Ariane Chemin

Ce n'est pas, sans un certain amusement, que les responsables et les militants du Bloc Identitaire et des Jeunesses Identitaires ont pris connaissance du communiqué du SGP - FO dénonçant une "tentative de récupération" de son action anti-Sniper auprès de Nicolas Sarkozy par "un groupuscule d'extrême droite" qui prétendrait "l'avoir alerté".

A toutes fins utiles, rappelons à Xavier Beugnet, le secrétaire général de ce syndicat, que la mouvance identitaire - relayée par divers mouvements politiques, élus et simples citoyens - ne l'a pas attendu pour se mobiliser contre la haine anti-française et anti-blanche véhiculée par le groupe Sniper. Dès le début de l'année 2003, nous avons lancé une vaste campagne d'alerte contre celle-ci et c'est grâce à une mobilisation permanente, demeurée intacte à chaque concert, que cette haine est désormais portée sur la place publique.

Nous lui confirmons également que certains de nos sympathisants ont alerté des antennes locales de la SGP - FO comme celles d'autres syndicats de police et que l'information est "remontée" au plus haut niveau.
Par ailleurs, nous avons adressé à Xavier Beugnet une lettre le "félicitant" de la réaction (quelque peu tardive) de son organisation syndicale contre Sniper tout en lui rappelant que la haine de ce groupe, loin de se limiter aux représentants de la République, visait la France en tant qu'entité organique, historique et culturelle et qu'en conséquence, la riposte se devait d'être globale. Monsieur Beugnet aurait-il mal lu notre missive ?

Il est vrai que, contrairement au SGP - FO, les Identitaires ne sont tributaires d'aucun calendrier électoral et ne se sentent nullement obligés de tenter un "coup médiatique" en pleine campagne pour l'élection des représentants syndicaux...

Quoi qu'il en soit, la lutte initiée depuis des mois par les Identitaires contre la haine anti-française et anti-blanche véhiculée par Sniper et par d'autres va se poursuivre et s'intensifier, indépendamment de toute élection, de toute agitation médiatique et sans autre but que la défense de la France et des Français.

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