Critique des (nouveaux) intellectuels communautaires by Tariq Ramadan Saturday, Nov. 01, 2003 at 2:59 PM |
Voici une copie d'un reflexion a mon sens tres aboutie de Tariq Ramadan
Le présent texte, publié ici en exclusivité, vient d'être refusé par les journaux Le Monde et Libération. Ces refus, cinq fois répétés pour Le Monde, sont plus que regrettables : on s'en prend au seul « communautarisme musulman » mais on peine à accepter la critique de ces intellectuels tant chéris par les médias qui nous servent à longueur d'articles et d'interviews des analyses très discutables et souvent biaisées de la société française comme de la scène internationale. Taguieff, Adler, Finkielkraut, Glucksman, Kouchner, BHL, entre autres, disent la vérité du monde, des bons, des méchants, de « nos alliés »… et Israël, toujours, échappe à leurs critiques sélectives
La rentrée est agitée. On ne compte plus les livres traitant de l'antisémitisme ou du sionisme. Pour les uns, il existerait un nouvel antisémitisme parmi les jeunes français d'origine immigrée (arabes et musulmans) ou dans les rangs du mouvement altermondialiste qui le dissimuleraient derrière leur critique du sionisme et de l'Etat d'Israël. En face, on dénonce « Un intolérable chantage » à la judéophobie.
Force est de constater, en amont de ce débat, un phénomène qui brouille les données. Depuis quelques années (avant même la seconde intifada), des intellectuels juifs français que l'on avait jusqu'alors considérés comme des penseurs universalistes ont commencé, sur le plan national comme international, à développer des analyses de plus en plus orientées par un souci communautaire qui tend à relativiser la défense des principes universels d'égalité ou de justice.
Les travaux de Pierre-André Taguieff sont très révélateurs. Son pamphlet La nouvelle judéophobie est le prototype d'une réflexion « savante » faisant fi des critères scientifiques. Le sociologue s'est mué en défenseur d'une communauté en danger dont le nouvel ennemi réel ou potentiel est l'Arabe, le musulman, fusse-t-il français. On ne trouve pas ici de mise en perspective fondée sur une analyse critique de la politique sociale de l'Etat, des réalités de la banlieue ou même de la scène internationale. La conclusion est limpide : la communauté juive de France ferait face au nouveau danger que représente cette nouvelle population d'origine maghrébine qui, de concert avec l'extrême gauche, banaliserait la judéophobie et la justifierait par une critique très retors d'Israël et un « antisionisme absolu ». C'est surtout Alain Finkielkraut qui excelle dans le genre : on savait le penseur impliqué dans les grands débats sociaux mais voilà que l'horizon se réduit et que le philosophe est devenu un intellectuel communautaire. Son dernier ouvrage Au nom de l'Autre, réflexions sur l'antisémitisme qui vient se présente comme une attaque sans nuance de toutes les dérives antisémites (altermondialistes, immigrées ou médiatiques). Alain Finkielkraut verse dans tous les excès sans être gêné de soutenir Sharon. Le débat n'est plus fondé sur des principes universels et même s'il prétend être lié à la tradition européenne commune, sa prise de position révèle une attitude communautariste qui fausse les termes du débat, en France comme au sujet de la Palestine. Sa dénonciation du « culte de l'Autre » ne cesse, en miroir, d'exacerber le sentiment d'altérité du juif-victime et le mur de la honte devient « une simple clôture de sécurité » qu'Israël construit à contre cœur. Juifs ou sionistes (ceux qui font la différence sont antisémites) ne seront jamais des victimes ou des oppresseurs comme les autres.
Alexandre Adler avait témoigné, au côté de Finkielkraut, dans le procès surréaliste intenté au journaliste Daniel Mermet. On pouvait s'étonner. L'analyse attentive de ses écrits nous éclaire néanmoins. La lecture du monde qu'il nous propose se comprend surtout au regard de son attachement à Israël. Il ne s'en cache pas et dans l'ouvrage collectif Le sionisme expliqué à nos potes il avance qu'il « devient de plus en plus inenvisageable de concevoir une identité juive qui ne comporterait pas une composante sioniste forte »1 et plus loin : « Un équilibre va s'instaurer entre diaspora et appartenance israélienne, autour duquel le nouveau judaïsme va se développer »2. On relèvera le mélange de genres mais on retiendra la leçon au moment d'analyser ses positions en politique internationale, de même que celles de certains intellectuels juifs français, notamment lorsque Adler rappelle lui-même que les Etats-Unis ont renforcé leur soutien à Israël, lequel a par ailleurs établi une alliance stratégique avec l'Inde.
La récente guerre en Irak a agi comme un révélateur. Des intellectuels aussi différents que Bernard Kouchner, André Glucksman ou Bernard-Henri Lévy, qui avaient pris des positions courageuses en Bosnie, au Rwanda ou en Tchétchénie, ont curieusement soutenu l'intervention américano-britannique en Irak. On a pu se demander pourquoi tant les justifications paraissaient infondées : éliminer un dictateur (pourquoi pas avant ?), pour la démocratisation du pays (pourquoi pas l'Arabie Saoudite ?), etc. Les Etats-Unis ont certes agi au nom de leurs intérêts mais on sait qu'Israël a soutenu l'intervention et que ses conseillers militaires étaient engagés dans les troupes comme l'ont indiqué des journalistes britanniques participant aux opérations (The Independent, 6 juin 2003). On sait aussi que l'architecte de cette opération au sein de l'administration Bush est Paul Wolfowitz, sioniste notoire, qui n'a jamais caché que la chute de Saddam Hussein garantirait une meilleure sécurité à Israël avec des avantages économiques assurés. Dans son livre Ouest contre Ouest, André Glucksman nous livre un plaidoyer colérique pour la guerre qui passe sous un silence très parlant les intérêts israéliens. Bernard-Henri Lévy, défenseur sélectif des grandes causes, critique très peu Israël à qui il ne cesse de témoigner sa « solidarité de juif et de Français »3. Sa dernière campagne contre le Pakistan semblait comme sortie de nulle part, presque anachronique. En s'intéressant à l'abominable et inexcusable meurtre de Daniel Pearl, il en profite pour stigmatiser le Pakistan dont l'ennemi, l'Inde, devrait donc naturellement devenir notre ami… Lévy n'est bien sûr pas le maître à penser de Sharon mais son analyse révèle une curieuse similitude quant au moment de son énonciation et à ses visées stratégiques : Sharon vient d'effectuer une visite historique en Inde afin de renforcer la coopération économique et militaire entre les deux pays.
Que ce soit sur le plan intérieur (lutte contre l'antisémitisme) ou sur la scène internationale (défense du sionisme), on assiste à l'émergence d'une nouvelle attitude chez certains intellectuels omniprésents sur la scène médiatique. Il est légitime de se demander quels principes et quels intérêts ils défendent au premier chef ? On perçoit clairement que leur positionnement politique répond à des logiques communautaires, en tant que juifs, ou nationalistes, en tant que défenseurs d'Israël. Disparus les principes universels, le repli identitaire est patent et biaise le débat puisque tous ceux qui osent dénoncer cette attitude sont traités d'antisémites. C'est pourtant sur ce terrain que doit s'engager le dialogue si l'on veut éviter le choc des communautarismes pervers. S'il faut exiger des intellectuels et acteurs arabes et musulmans qu'ils condamnent, au nom du droit et des valeurs universelles communes, le terrorisme, la violence, l'antisémitisme et les Etats musulmans dictatoriaux de l'Arabie Saoudite au Pakistan ; on n'en doit pas moins attendre des intellectuels juifs qu'ils dénoncent de façon claire la politique répressive de l'Etat d'Israël, de ses alliances et autres méthodes douteuses et qu'ils soient au premier rang de la lutte contre les discriminations que subissent leurs concitoyens musulmans. On relèvera avec respect le courage de celles et de ceux, juifs (pas forcément altermondialistes ou d'extrême gauche), qui ont décidé de s'insurger contre toutes les injustices et notamment celles qui sont le fait de juifs. Avec les Arabes et les musulmans qui ont la même cohérence, ils sont la lumière et l'espoir de l'avenir parce que celui-ci a plus que jamais besoin de cette exigence et de ce courage.
Tariq Ramadan
oui mais by taxus bachata Saturday, Nov. 01, 2003 at 4:47 PM |
n'oublions pas les coopérations économique et militaires des Etats-unis avec le Maroc , le Pakistan , l'Arabie saoudite , la Turquie , etc...,ne serait-il pas plus judicieux de replacer l'analyse dans un contexte de lutte des classe ?
réaction au texte by manro Saturday, Nov. 01, 2003 at 5:08 PM |
"Monsieur Ramadan ne peut pas être des nôtres"
[Tariq Ramadan a accusé les intellectuels juifs français d'obéir à des logiques communautaire ou nationaliste pro-israélienne. Trois dirigeants du PS récusent sa participation au Forum social européen. Une attitude exemplaire des trois altermondialistes.]
Par Jean-Luc Melenchon, Manuel Valls et Vincent Peillon - Nouvel Observateur - 23 octobre 2003
Nous sommes altermondialistes. Nous nous battons tous les jours pour un autre monde possible. Nous nous battons contre les dictatures des marques, contre l'emprise des marchés, contre l'indécence des puissants, contre l'arrogance des multinationales, contre les capitulations des gouvernements face à une logique étroitement économique et financière qui confisque la démocratie, aggrave les inégalités, n'assure pas le développement, défigure notre planète, fait une utilisation sélective et cynique des droits de l'homme, s'accommode de trop de conflits, de guerres et de génocides.
Nous sommes antiracistes. Les discriminations que subissent, trop souvent, les Français d'origine maghrébine ou africaine, les délits de faciès, les refus d'embauche, les soupçons permanents, les mises en demeure, l'exclusion sournoise, tout cela nous scandalise, nous indigne et nous le combattons. Les insultes, les coups, les brimades que subissent d'autres Français, juifs ceux-là, nous répugnent de la même façon.
Nous sommes socialistes. Nous voulons que notre parti, que toute la gauche avec lui, dans la fidélité à leurs valeurs, s'exprime avec clarté et force sur ces sujets et s'engage résolument dans le combat pour une autre mondialisation. Et nous voulons construire un avenir de paix. Nous nous sommes battus contre la guerre en Irak. Nous refusons l'unilatéralisme de l'administration américaine. Nous souhaitons la réussite de Lula. Nous nous engageons pour que vivent côte à côte deux Etats, Israël et la Palestine, également libres, dignes et démocratiques. Nous sommes, spontanément, naturellement, des combats que l'on menait hier à Porto Alegre, ou demain à Paris et Saint-Denis. La tenue du Forum social européen, chez nous, au moment où certains veulent entraîner l'Europe dans un chemin sans retour vers l'ultralibéralisme, est un événement qui nous réjouit, qui nous mobilise et que nous soutenons. C'est pour cela que nous le voulons sans tâche, sans ambiguïté, sans concession au racisme ou au communautarisme.
Nous sommes altermondialistes. Nous sommes républicains. Et nous voulons pouvoir être les deux ensemble sans contradiction ni gêne. Républicains, nous ne pouvons admettre que l'on trie les citoyens français en fonction de leur race, de leur origine, de leur religion. Ce déterminisme nous fait horreur. Nous ne supportons pas que l'on introduise, dans ce pays, ces discours de haine. Or ce que vient de faire Tariq Ramadan porte bel et bien à la haine et à la discorde raciale. C'est un crime contre la République.
En pointant des intellectuels désignés comme « juifs » et en les plaçant en dehors de la raison commune, M. Ramadan s'est inscrit dans la tradition classique de l'extrême-droite. Ce sont les fascistes qui pensent et parlent ainsi. C'est Jean-Marie Le Pen qui pourfendait « l'internationale juive, constitutive de l'esprit antinational » et livrait à la vindicte populaire des noms à consonance juive.
L'extrême-droite est notre ennemie, sans doute ni ambiguïté. M. Ramadan, lui, prétend être notre ami. Il inscrit sa dénonciation des juifs dans un cadre progressiste, au nom de la défense de la Palestine, des valeurs de l'humanité. Il le fait dans le cadre de la préparation du Forum social. Cette manipulation est d'autant plus odieuse. Il ne s'agit pas pour nous, ici, de rejoindre les positions de tel ou tel. Nous sommes parfois d'accord, parfois en désaccord, avec les positions de Bernard-Henri Lévy, de Bernard Kouchner, d'Alain Finkielkraut, d'Alexandre Adler, d'André Glucksmann, de Pierre-André Taguieff, tous rassemblés par Ramadan dans une vindicte commune. Mais nous savons une chose. Ces intellectuels ne pensent pas de conserve, ni selon une logique de complot, ni guidés par des considérations de race ou de religion. Et tous, pour nous, pensent en tant qu'hommes, sont approuvables ou réfutables dans le champ des idées, de la conscience, de la raison commune et dans le respect de leur humanité et de leur sincérité. Les réduire à une origine est une infamie.
Tariq Ramadan, malgré ses prétentions, n'agit ni en musulman, ni en Arabe, mais d'après un principe d'action spécifique à l'extrême-droite. Pour nous, cette démarche n'a rien à faire au Forum social européen. En habillant d'un prétendu progressisme l'antisémitisme, en dévoyant un combat qui nous est indispensable, M. Ramadan a franchi une étape. C'est sa faute. Mais c'est notre problème si ce monsieur prétend participer aux combats qui sont les nôtres. Le présenter comme un membre de la famille altermondialiste, comme un interlocuteur valable de nos débats communs nous est insupportable. Notre problème, et celui de tous les progressistes, qui ne peuvent admettre d'être associés, de près ou de loin, à de tels propos.
Il ne s'agit pas de rejeter l'islam, les Arabes, l'Autre, la diversité culturelle. Pour nous, Tariq Ramadan ne représente rien de tout cela. Mais de rester fidèles à nos principes, à notre morale, à nos espoirs. Un autre monde est possible et souhaitable. Il ne peut faire place aux démons du racisme et de l'antisémitisme. Nous sommes socialistes, républicains, altermondialistes. Et pour cela M. Ramadan ne peut pas être des nôtres.
Jean-Luc Mélenchon, ancien ministre, anime aux côtés d'Henri Emmanuelli le courant Nouveau Monde du parti socialiste.
Vincent Peillon, ancien député, est, avec Arnaud Montetebourg, l'un des deux chefs de file du Nouveau Parti socialiste.
Manuel Valls, député, maire d'Evry, ancien responsable de la communication de Lionel Jospin, est membre du courant majoritaire du PS.
Pour plus de renseignement :La Newsletter des Amis Belges de Shalom Archav - Lettre 56
réaction by manro Saturday, Nov. 01, 2003 at 5:26 PM |
http://www.shalomarchav.be/article.php3?id_article=635 |
A lire la carte blanche écrite par Jean-Luc Melenchon, Manuel Valls et Vincent Peillon dans le Nouvel Observateur du 23 octobre 2003. Ces trois antimondialistes dirigeants de différents mouvement au sein du PS récusent la participation de tariq ramadan au Forum social européen. Si le lien ne fonctionne pas ==> aller sur le site http://www.shalomarchav.be
réaction à la "lettre" de tariq ramadan by manro Saturday, Nov. 01, 2003 at 5:40 PM |
Par Jean-Luc Melenchon, Manuel Valls et Vincent Peillon
Nous sommes altermondialistes. Nous nous battons tous les jours pour un autre monde possible. Nous nous battons contre les dictatures des marques, contre l'emprise des marchés, contre l'indécence des puissants, contre l'arrogance des multinationales, contre les capitulations des gouvernements face à une logique étroitement économique et financière qui confisque la démocratie, aggrave les inégalités, n'assure pas le développement, défigure notre planète, fait une utilisation sélective et cynique des droits de l'homme, s'accommode de trop de conflits, de guerres et de génocides.
Nous sommes antiracistes. Les discriminations que subissent, trop souvent, les Français d'origine maghrébine ou africaine, les délits de faciès, les refus d'embauche, les soupçons permanents, les mises en demeure, l'exclusion sournoise, tout cela nous scandalise, nous indigne et nous le combattons. Les insultes, les coups, les brimades que subissent d'autres Français, juifs ceux-là, nous répugnent de la même façon.
Nous sommes socialistes. Nous voulons que notre parti, que toute la gauche avec lui, dans la fidélité à leurs valeurs, s'exprime avec clarté et force sur ces sujets et s'engage résolument dans le combat pour une autre mondialisation. Et nous voulons construire un avenir de paix. Nous nous sommes battus contre la guerre en Irak. Nous refusons l'unilatéralisme de l'administration américaine. Nous souhaitons la réussite de Lula. Nous nous engageons pour que vivent côte à côte deux Etats, Israël et la Palestine, également libres, dignes et démocratiques. Nous sommes, spontanément, naturellement, des combats que l'on menait hier à Porto Alegre, ou demain à Paris et Saint-Denis. La tenue du Forum social européen, chez nous, au moment où certains veulent entraîner l'Europe dans un chemin sans retour vers l'ultralibéralisme, est un événement qui nous réjouit, qui nous mobilise et que nous soutenons. C'est pour cela que nous le voulons sans tâche, sans ambiguïté, sans concession au racisme ou au communautarisme.
Nous sommes altermondialistes. Nous sommes républicains. Et nous voulons pouvoir être les deux ensemble sans contradiction ni gêne. Républicains, nous ne pouvons admettre que l'on trie les citoyens français en fonction de leur race, de leur origine, de leur religion. Ce déterminisme nous fait horreur. Nous ne supportons pas que l'on introduise, dans ce pays, ces discours de haine. Or ce que vient de faire Tariq Ramadan porte bel et bien à la haine et à la discorde raciale. C'est un crime contre la République.
En pointant des intellectuels désignés comme « juifs » et en les plaçant en dehors de la raison commune, M. Ramadan s'est inscrit dans la tradition classique de l'extrême-droite. Ce sont les fascistes qui pensent et parlent ainsi. C'est Jean-Marie Le Pen qui pourfendait « l'internationale juive, constitutive de l'esprit antinational » et livrait à la vindicte populaire des noms à consonance juive.
L'extrême-droite est notre ennemie, sans doute ni ambiguïté. M. Ramadan, lui, prétend être notre ami. Il inscrit sa dénonciation des juifs dans un cadre progressiste, au nom de la défense de la Palestine, des valeurs de l'humanité. Il le fait dans le cadre de la préparation du Forum social. Cette manipulation est d'autant plus odieuse. Il ne s'agit pas pour nous, ici, de rejoindre les positions de tel ou tel. Nous sommes parfois d'accord, parfois en désaccord, avec les positions de Bernard-Henri Lévy, de Bernard Kouchner, d'Alain Finkielkraut, d'Alexandre Adler, d'André Glucksmann, de Pierre-André Taguieff, tous rassemblés par Ramadan dans une vindicte commune. Mais nous savons une chose. Ces intellectuels ne pensent pas de conserve, ni selon une logique de complot, ni guidés par des considérations de race ou de religion. Et tous, pour nous, pensent en tant qu'hommes, sont approuvables ou réfutables dans le champ des idées, de la conscience, de la raison commune et dans le respect de leur humanité et de leur sincérité. Les réduire à une origine est une infamie.
Tariq Ramadan, malgré ses prétentions, n'agit ni en musulman, ni en Arabe, mais d'après un principe d'action spécifique à l'extrême-droite. Pour nous, cette démarche n'a rien à faire au Forum social européen. En habillant d'un prétendu progressisme l'antisémitisme, en dévoyant un combat qui nous est indispensable, M. Ramadan a franchi une étape. C'est sa faute. Mais c'est notre problème si ce monsieur prétend participer aux combats qui sont les nôtres. Le présenter comme un membre de la famille altermondialiste, comme un interlocuteur valable de nos débats communs nous est insupportable. Notre problème, et celui de tous les progressistes, qui ne peuvent admettre d'être associés, de près ou de loin, à de tels propos.
Il ne s'agit pas de rejeter l'islam, les Arabes, l'Autre, la diversité culturelle. Pour nous, Tariq Ramadan ne représente rien de tout cela. Mais de rester fidèles à nos principes, à notre morale, à nos espoirs. Un autre monde est possible et souhaitable. Il ne peut faire place aux démons du racisme et de l'antisémitisme. Nous sommes socialistes, républicains, altermondialistes. Et pour cela M. Ramadan ne peut pas être des nôtres.
Jean-Luc Mélenchon, ancien ministre, anime aux côtés d'Henri Emmanuelli le courant Nouveau Monde du parti socialiste.
Vincent Peillon, ancien député, est, avec Arnaud Montetebourg, l'un des deux chefs de file du Nouveau Parti socialiste.
Manuel Valls, député, maire d'Evry, ancien responsable de la communication de Lionel Jospin, est membre du courant majoritaire du PS.
www.shalomarchav.be/spip_redirect.php3?id_article=635
réaction à la "lettre" by manro Saturday, Nov. 01, 2003 at 5:42 PM |
Par Jean-Luc Melenchon, Manuel Valls et Vincent Peillon Nous sommes altermondialistes. Nous nous battons tous les jours pour un autre monde possible. Nous nous battons contre les dictatures des marques, contre l'emprise des marchés, contre l'indécence des puissants, contre l'arrogance des multinationales, contre les capitulations des gouvernements face à une logique étroitement économique et financière qui confisque la démocratie, aggrave les inégalités, n'assure pas le développement, défigure notre planète, fait une utilisation sélective et cynique des droits de l'homme, s'accommode de trop de conflits, de guerres et de génocides. Nous sommes antiracistes. Les discriminations que subissent, trop souvent, les Français d'origine maghrébine ou africaine, les délits de faciès, les refus d'embauche, les soupçons permanents, les mises en demeure, l'exclusion sournoise, tout cela nous scandalise, nous indigne et nous le combattons. Les insultes, les coups, les brimades que subissent d'autres Français, juifs ceux-là, nous répugnent de la même façon. Nous sommes socialistes. Nous voulons que notre parti, que toute la gauche avec lui, dans la fidélité à leurs valeurs, s'exprime avec clarté et force sur ces sujets et s'engage résolument dans le combat pour une autre mondialisation. Et nous voulons construire un avenir de paix. Nous nous sommes battus contre la guerre en Irak. Nous refusons l'unilatéralisme de l'administration américaine. Nous souhaitons la réussite de Lula. Nous nous engageons pour que vivent côte à côte deux Etats, Israël et la Palestine, également libres, dignes et démocratiques. Nous sommes, spontanément, naturellement, des combats que l'on menait hier à Porto Alegre, ou demain à Paris et Saint-Denis. La tenue du Forum social européen, chez nous, au moment où certains veulent entraîner l'Europe dans un chemin sans retour vers l'ultralibéralisme, est un événement qui nous réjouit, qui nous mobilise et que nous soutenons. C'est pour cela que nous le voulons sans tâche, sans ambiguïté, sans concession au racisme ou au communautarisme. Nous sommes altermondialistes. Nous sommes républicains. Et nous voulons pouvoir être les deux ensemble sans contradiction ni gêne. Républicains, nous ne pouvons admettre que l'on trie les citoyens français en fonction de leur race, de leur origine, de leur religion. Ce déterminisme nous fait horreur. Nous ne supportons pas que l'on introduise, dans ce pays, ces discours de haine. Or ce que vient de faire Tariq Ramadan porte bel et bien à la haine et à la discorde raciale. C'est un crime contre la République. En pointant des intellectuels désignés comme « juifs » et en les plaçant en dehors de la raison commune, M. Ramadan s'est inscrit dans la tradition classique de l'extrême-droite. Ce sont les fascistes qui pensent et parlent ainsi. C'est Jean-Marie Le Pen qui pourfendait « l'internationale juive, constitutive de l'esprit antinational » et livrait à la vindicte populaire des noms à consonance juive. L'extrême-droite est notre ennemie, sans doute ni ambiguïté. M. Ramadan, lui, prétend être notre ami. Il inscrit sa dénonciation des juifs dans un cadre progressiste, au nom de la défense de la Palestine, des valeurs de l'humanité. Il le fait dans le cadre de la préparation du Forum social. Cette manipulation est d'autant plus odieuse. Il ne s'agit pas pour nous, ici, de rejoindre les positions de tel ou tel. Nous sommes parfois d'accord, parfois en désaccord, avec les positions de Bernard-Henri Lévy, de Bernard Kouchner, d'Alain Finkielkraut, d'Alexandre Adler, d'André Glucksmann, de Pierre-André Taguieff, tous rassemblés par Ramadan dans une vindicte commune. Mais nous savons une chose. Ces intellectuels ne pensent pas de conserve, ni selon une logique de complot, ni guidés par des considérations de race ou de religion. Et tous, pour nous, pensent en tant qu'hommes, sont approuvables ou réfutables dans le champ des idées, de la conscience, de la raison commune et dans le respect de leur humanité et de leur sincérité. Les réduire à une origine est une infamie. Tariq Ramadan, malgré ses prétentions, n'agit ni en musulman, ni en Arabe, mais d'après un principe d'action spécifique à l'extrême-droite. Pour nous, cette démarche n'a rien à faire au Forum social européen. En habillant d'un prétendu progressisme l'antisémitisme, en dévoyant un combat qui nous est indispensable, M. Ramadan a franchi une étape. C'est sa faute. Mais c'est notre problème si ce monsieur prétend participer aux combats qui sont les nôtres. Le présenter comme un membre de la famille altermondialiste, comme un interlocuteur valable de nos débats communs nous est insupportable. Notre problème, et celui de tous les progressistes, qui ne peuvent admettre d'être associés, de près ou de loin, à de tels propos. Il ne s'agit pas de rejeter l'islam, les Arabes, l'Autre, la diversité culturelle. Pour nous, Tariq Ramadan ne représente rien de tout cela. Mais de rester fidèles à nos principes, à notre morale, à nos espoirs. Un autre monde est possible et souhaitable. Il ne peut faire place aux démons du racisme et de l'antisémitisme. Nous sommes socialistes, républicains, altermondialistes. Et pour cela M. Ramadan ne peut pas être des nôtres. Jean-Luc Mélenchon, ancien ministre, anime aux côtés d'Henri Emmanuelli le courant Nouveau Monde du parti socialiste. Vincent Peillon, ancien député, est, avec Arnaud Montetebourg, l'un des deux chefs de file du Nouveau Parti socialiste. Manuel Valls, député, maire d'Evry, ancien responsable de la communication de Lionel Jospin, est membre du courant majoritaire du PS.
Ramadan , spécialiste du double message by Squirrel Saturday, Nov. 01, 2003 at 5:52 PM |
Ramadan, c'est le spécialiste du double message. A nous de le décrypter avec tout le sens critique recquis.
Que pense-t-til de son grand père Hassan el Banna fondateur des Frères musulmans ( pas vraiment un mouvement pacifiste ou non-violent....)? Réponse: il faut tenir compte des conditions historiques qui régnaient au moment de son message et écarter les influences sionistes ( eh oui) qui en dénaturent le sens.
Les attentats-suicides? il les condamne tout en disant ailleurs que le shahid (martyre) est un produit de l'oppression et un témoignage de sincérité et de profondeur.
Sa position quant à la lapidation ( moins claire que celle de son frère) mériterait également d'être précisée.
Avis aux spécialistes d'analyse du discours: il y aurait un intéressant travail à faire.
Tarrtufferie... by Lumumba Saturday, Nov. 01, 2003 at 6:56 PM |
A propos de double langage (et non pas message!), pourquoi ne pas parler de ta source : B.H.L (sa tribune dans "le Monde"), notre ami Levy écrit dans le canard de Imbert-la-haine (Le point), et aller savoir pourquoi il ne dénonce pas l'Islamophobie assumée de son patron... Dire la vérité et TOUTE la vérité !
sos-racisme by loubna méliane Sunday, Nov. 02, 2003 at 10:03 AM |
Le 27 octobre 2003, Loubna Méliane, vice-présidente de SOS-Racisme et l¹une des porte-parole du mouvement «Ni putes, ni soumises», était l¹invitée des forums du site Internet du Nouvel Observateur (nouvelobs.com). Extraits.
Votre position sur le conflit israélo-palestinien ?
Les Palestiniens doivent impérativement jouir d'un Etat avec des frontières reconnues et les Israéliens doivent pouvoir vivre sans crainte de représailles. Je suis très déçue de la démission de Abbou Mazen même si je peux comprendre la difficulté pour lui d'imposer la feuille de route et de pouvoir faire face à Yasser Arafat. J'espère qu'on pourra avancer dans le processus de paix mais ni Arafat ni Sharon ne semblent vouloir atteindre cet objectif alors que le peuple en souffre.
Que pensez-vous des thèses antisémites de Tariq Ramadan ?
Je n'en pense que du mal, et surtout je suis heureuse qu'on voie le véritable visage de Tariq Ramadan qui depuis des années se fait passer pour un homme empreint de valeurs et de tolérance.
De quoi relève selon toi l'antisémitisme des jeunes issus de l'immigration?
Il faudrait sortir de la caricature «jeunes issus de l'immigration = antisémites». Mais il est vrai que le contexte international (conflit au Proche-Orient) envenime les relations entre la communauté musulmane et la communauté juive. Il faudrait prendre le temps d'expliquer que ce conflit, qui a lieu à des milliers de kilomètres dans un contexte politique et historique bien déterminé, ne devrait pas avoir de conséquences en France dans leurs relations.
critique objective? by insoumis Sunday, Nov. 02, 2003 at 2:10 PM |
je m'attendais pas a autant de critique(c moi qui ai reproduit ce texte de T. Ramadan)mais ca me derange pas si elle sont objectives,reflechies et qu'elles apportent qqchose(comme la 1ere par exemple)...
Pour le reste je remarque les attaques personelle ou meme familiale,qui ne concernent pas le debat,de plus, ces attaques sont des copies des repliques des personnes justement mis en cause...
Pourquoi dire que certains sionistes sont regis par des priincipes communautaires serait qqchose d'innaceptable...
On le dis bien des musulmans,des catholiques,...mais pour les sionards toutes critiques prend la forme de l'antisémitisme,c'est leurs techniques...Maids c'est aussi jouer avec le feu car le peuple va finir par en avoir par dessus la tete et le retour de force rique d'etre violent...
c dommage...
antisémisme en France by Antoine Sunday, Nov. 02, 2003 at 2:47 PM |
La réponse des trois soit-disant "altermondialiste" est absolument scandaleuse. Le PS tente de récupérer tout le mouvement altermondialiste qui s'est créé contre celui-ci.
En Belgique, le PS siège à l'internationale socialiste à côté de sioniste notoire du parti travailliste israëlien.
En France, le PS se lance corps et âme dans le débat contre le port du voile et contre le soit-disant "antisionisme".
A voir les débats en France, soutenir Yasser Arafat est considéré comme sioniste ! Un débat sur Arte avec le représentants des musulmans de France montrait parfaitement le fait que les musulmans dans ce pays n'ont rien à dire. "Les arabes des banlieux sont violents et antisémites", tel était le discours.
Aucun "penseurs" médiatique français du PS n'a expliqué que autant les arabes que les juifs étaient sémite.
Tariq Ramadam prend clairement position, contre Israël et contre les BHL et autres Glucksman défendant ce pays. Je trouve cela tout à fait à propos, anti-raciste, éclairant le débat.
Dans ce débat, en agissant contre l'antisémitisme, le PS français s'inscrit, avec l'extrème droite, dans la stigmatisation de la communauté arabe.
Cette époque me rappelle la période coloniale, lorsque le Parti Socialiste a pris ouvertement parti contre Abdelkrim, l'indépendantiste Marocain, en soutenant l'armée "républicaine et civilisée" française.
antisémitisme en france by Antoine Sunday, Nov. 02, 2003 at 2:52 PM |
Le PS s'est clairement opposé à l'indépendantiste Marocain Abdelkrim et en défendant l'armée "républicaine et civilisée" française... dont était à la tête : le maréchal Pétain...
Islam by Arturico Friday, Feb. 06, 2004 at 5:48 AM |
Je suis un Chretien Americain, pas necesserement un fundamentaliste. Je regrette de dire que vous ete aveugle envers lr danger de Islam. Vous aves ete envahi, par un grouppe qui est dedique a l'eradication des Juifs et des Chretien et de notre heritage, En France. en alemagne, en Belgique.eradication de notre heritage. La belle France n'exisxte plus. Les Arabe se pleins du petit Israel, , is pleins de le refugies? Combien d'Arabe on pris refuge dans votre pays.
pour arturico by jessie Friday, Feb. 06, 2004 at 7:20 AM |
Si tu parles de l'Islam t'as pas raison. Le Qoran dit de respecter les peuples du Livre (c.a.d. les juifs et les chrétiens).