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l'invention d'un aspirateur à profitss
by Raf Verbeke Monday October 06, 2003 at 12:27 PM
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Nos amis d' ATTAC en France ont envoyé le texte suivant

L'invention d'un aspirateur à profits.

"La grande bataille dans la société où nous vivons n'oppose pas le bien et le mal mais l'intelligence et la connerie. Les forces de la connerie sont démentielles."
Yves Michaud (Philosophe contemporain).

Nous avons réussi à intercepter une conversation entre un dirigeant d'une entreprise et un consultant d'une société financière.


Le dirigeant : Je suis PDG d'un grand groupe industriel. Ayant fondé de grands espoirs dans la nouvelle économie, les starts-up, j'ai donc investi en m'endettant dans les années 90. Je me suis lancé dans des opérations juteuses mais risquées. Comment retrouver la confiance de mes actionnaires ?

Le consultant : J'ai une recette miracle, séduisante et révolutionnaire. Il faut vous situer dans un monde en perpétuelle évolution. Une usine, des salariés, des embauches, des plans sociaux, ce sont des contraintes et il faut vous libérer de celles-ci. L'avenir c'est le travail en réseaux.

Le dirigeant : Vous voulez que je démantèle mon entreprise ?

Le consultant : Oui et non. Votre entreprise n'aura plus d'usine, plus de salarié mais elle renouera avec les profits et les actionnaires seront récompensés de la confiance qu'ils vous ont accordée. N’hésitez pas ! Vendez vos usines, vos ateliers de fabrication et vos salariés à des entreprises mercenaires. Celles-ci produiront pour votre compte. Votre entreprise sous-traitera toutes les opérations de production, les externalisera de façon à ne conserver que des activités financières, de recherche et de conception. Mettez les usines qui vous appartenaient en concurrence les unes par rapport aux autres ! Vous opposez ainsi les salariés des différents sites entre eux. Ils travailleront ainsi pour vous pour un coût de moins en moins élevé. Il faut vider votre entreprise de sa substance "travail" pour permettre encore d'améliorer la flexibilité du travail. Les profits augmenteront ainsi au détriment des salaires. Encore plus de profits pour les détenteurs de capitaux ! Ma recette va plus loin. Si une entreprise mercenaire n'arrive pas à produire à un coût suffisamment compétitif en France, elle délocalisera en Europe de l’Est ou en Asie du Sud-Est. Ne vous inquiétez pas, il y a toujours un moyen de faire travailler pour moins cher dans le monde !

Le dirigeant : Est-ce réellement possible ? Cela ressemble à une utopie capitaliste.

Le consultant : Les fabricants d'automobiles ont effectué une cure d'amaigrissement sévère en se focalisant sur la partie "noble" de leur activité (recherche, conception, finances…) Tout le reste est confié à des sous-traitants. Les compagnies pétrolières n'ont quasiment plus de navires : elles font transporter par d'autres avec les risques que vous connaissez…

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Cet échange que nous avons intercepté a de quoi laisser songeur. Est-ce possible à Brest même ?

Malheureusement oui ! Demandez aux salariés de Jabil Circuit dont l'usine appartenait à Alcatel. C'est leur PDG, Serge Tchuruk, qui avait lancé l'idée de « l'entreprise sans usines » Aujourd’hui ces salariés sont mis en concurrence avec ceux des sites vendus par Alcatel à différents sous-traitants. Et la délocalisation de la production réalisée à Brest vers la Chine est engagée. Le reste pourrait suivre…

Les groupes français ci-dessous appliquent cette stratégie. Ils ont vendu plusieurs de leurs usines à des entreprises mercenaires, toutes américaines :

Matra a vendu à Solectron les usines de Douarnenez et de Pont de Buis qui a revendu à d'autres sous traitants Solas et Novatech.
Alcatel a vendu à Flextronics l’usine de Laval et à Sanmina celle de Cherbourg, à Jabil l’usine de Brest.
Thomson a cédé à Nextream celle de Brest et de-Rennes.

Chaque opération donne lieu à des suppressions d'emplois et à des licenciements. Alors ne soyons pas surpris qu’il y ait à la fois compression des salaires et un niveau de chômage élevé.

Pour ceux qui croiraient encore que la compression des salaires favorise la croissance, il suffit de voir comment a évolué la croissance en France

Evolution de la croissance en France:
5,6% de moyenne dans les années 60.
3,7% de moyenne dans les années 70.
2,2% de moyenne dans les années 80.
1,8% de moyenne dans les années 90.
D'ici 2010 un taux inférieur à 1,8% est prévu.

Leurs aspirateurs à profits fonctionnent bien sûr mais ils nous emmènent tous droit dans le mur.

Il est urgent de mettre un terme à leurs projets démentiels.

baisse de croissance et augmentation des bénéfices
by freddy Wednesday October 08, 2003 at 12:20 AM
fvisconti@swing.be

La croissance diminue dans les pays mais les entreprises cherchent à gagner 15% sur leurs actions. Pour une entreprise classique cela équivaut à un taux d'usure. On devrait jeter en prison ces grippe-sous.
Les conséquences pour les travailleurs sont et seront de plus en plus dramatiques.