Ford-Genk: un nouveau Renault-Vilvorde à arrêter by David Pestieau (PTB) Wednesday October 01, 2003 at 06:49 PM |
3.000 pertes d’emplois à Ford-Genk. Le président de Ford-Europe, Lewis Booth l’a annoncé froidement ce mercredi. 3.000 emplois liquidés: c’est un nouveau Renault-Vilvorde annoncé dans une région déjà dévastée par la fermeture des mines. 3.000 auxquels il faudra ajouter autant de milliers d’emplois des entreprises sous-traitantes dépendantes de Ford. Si on les laisse faire.
Ceux de Ford-Genk ne se laissent pas faire: ils ont déjà bloqué les sorties de l’entreprise. Et empêchent la direction de sortir de l’usine.
Ils n’acceptent pas qu’une des plus grandes multinationales au monde, Ford qui a réalisé encore un bénéfice de 1,3 milliards de dollars au premier semestre 2003 (35 milliards d’anciens francs belges), fasse payer sa crise sur le dos de leurs familles. Et de 9000 autres familles de travailleurs menacés aujourd’hui par la multinationale dans le reste du monde, d’Allemagne aux Etats-Unis.
Une multinationale qui a accumulé entre 1993 et 2000 un bénéfice de 56 milliards de dollars (presque deux mille milliards d’anciens francs belges : un cinquième de ce qui est produit en une année en Belgique)
Ceux de Ford-Genk sont furieux contre une direction qui décide aujourd’hui de désinvestir. Et qui leur a menti. La direction avait exercé un véritable chantage. Ceux de Ford-Genk devaient accepter le transfert de la production du modèle Transit vers la Turquie et la perte de 1400 emplois. Avec en échange la promesse de nouveaux investissements pour produire à côté du modèle Mondeo, les modèles Focus et Galaxy.
Aujourd’hui, la multinationale dénonce cette promesse. Et fait un nouveau chantage à la fermeture : accepter ce plan sinon nous n’investirons pas dans la nouvelle Mondeo. Aussi ceux de Genk ont décidé de bloquer le transfert des machines produisant la Transit vers la Turquie. Car ils ne croient pas ceux qui leur ont déjà menti.
Ceux qui laissent faire les multinationales, ce sont les ministres et présidents des grands partis. Ils ne font que répéter qu’il n’y a rien à faire. Rien à faire quand la multinationale Philips ferme son usine à Hasselt. Rien à faire quand la plus grande multinationale de l’acier annonce la fermeture de Chertal à Liège, à 50 km de Genk.
Vraiment rien à faire?
La leçon de la fermeture de Philips en décembre 2002, il y a 10 mois, ne semble pas avoir été retenue. A ceux qui les critiquaient d’avoir offert quasi gratuitement le sol et certains bâtiments comme aide de l’Etat à Philips sans garantie et sans sanctions possibles en cas de fermeture, les ministres Dewael et Gabriëls répondaient: “Philips est un coup dur mais nous continuerons avec la politique suivie jusqu’à maintenant” (De Standaard, 7 décembre 2002). Ce qu’ils ont fait en accordant 53 millions d’euros (2 milliards d’anciens francs belges) de subsides à « l’expansion » à Ford-Genk.
N’est-il pas temps que l’Etat sanctionne réellement les entreprises qui licencient en bénéficiant d’aide de l’Etat? Qu’il gèle les biens de Ford en Belgique tant que les investissements promis ne sont pas réalisés?
Car s’il faut créer 200.000 emplois, 20.000 emplois par province, commençons par sauver ceux de Genk, en se prenant aux coupables.
Depuis ce matin, un call-center du Parti du Travail s’est mis en place à Genk pour contacter les travailleurs de Ford-Genk, leur apporter du soutien et organiser la résistance. Vous pouvez apporter votre aide en téléphonant au 089-362890 ou en envoyant un email harrie.dewitte@gvhv.be.
Ramping by Freddy Wednesday October 08, 2003 at 12:37 AM |
fvisconti@swing.be |
Ramping....
J'ai lu que circule déjà, parmis certains secrétaires syndicaux, l'idée de lâcher les 3000 victimes pour sauver les 4800 qui resteraient.
Quelque part on dit que l'Histoire ne repasse pas les mêmes plats. Par contre les dirigeants syndicaux OUI. Que le patron impose ses diktats est une chose, que les dirigeants syndicaux collaborent à cela est une toute autre chose.
Combien de fois n'a-t-on pas accepté de sacrifier les gens au nom de sauver les autres. Combien de fois ça n'a servi à rien.
On dirait vraiment que la leçon ne porte pas ses fruits sur les arbres déséchés que sont les structures syndicales.
On dirait des ceps de vigne en plein hiver.
A quand le printemps syndical?
En 2004????