arch/ive/ief (2000 - 2005)

Cinq ans désormais que la machine politico-militaire belge a froidement assassiné Semira Adamu.
Question : « Fallait-il que des images amputées, qu’une expertise médico-légale, viennent confirmer ce crime d’État ? »

A l’heure où nous écrivons ces lignes, les audiences écoulées n’ont fait que revêtir les allures de scènes allant bien au-delà de ce que l’on nomme communément une parodie de justice.
Passés les tremblements des premières heures, le simulacre, lentement, cyniquement, s’est implanté. Ceux qui l’avaient tant souhaité l’ont mis en scène.

Les morts figurent désormais sur le banc des prévenus.

La mémoire ! 400 croix de bois brut ! Un cimetière éphémère, dressé face à l’Office des Étrangers, ce lieu gardien de l’arbitraire et du secret !
400 croix pour les 4000 derniers qui sont tombés alors qu’ils tentaient de s’affranchir d’un horizon sans perspective, tombés alors qu’ils désiraient, seulement, franchir une frontière !

Sale Vieille Europe Forteresse ! Quand vas-tu démanteler tes remparts ? Quand vas-tu déposer tes armes ? Honte ! Honte ! Honte ! Le gâchis se tient de part et d’autre du canon.

(texte distribué par la Coordination pour la Liberté d'Installation et de Circulation pendant l'action)