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OMC : la victoire au goût amer
by Lermunev Friday September 19, 2003 at 02:26 PM

La "victoire" des alters-mondialistes et des pays pauvres dans l'échec des négociations de l'OMC à Caucun laisse un goût amer, car elle est fondée conceptuellement sur une logique néolibérale, qu'elle cautionne donc indirectement

La "victoire" des alters-mondialistes et des pays pauvres dans l'échec des négociations de l'OMC à Caucun laisse un goût amer, car elle est fondée conceptuellement sur une logique néolibérale, qu'elle cautionne donc indirectement. Le dossier du Coton est à cet égard exemplatif. Emmenés par le président Blaise Campaoré (Burkina Faso), 4 pays d'Afrique producteurs de coton ont demandé aux Etats-Unis la levée des subventions accordées par ce pays à ses producteurs, au mépris de l'idéologie néolibérale que cet Etat prétend imposer au reste du monde. Le refus des Etats Unis montre à quel point cette idéologie n'est appliquable que dans un seul sens. Pourtant, l'échec des négociations qui s'en est suivi est loin d'être réjouissant. C'est en effet en acceptant de siéger à l'OMC, puis en poussant sa logique néolibérale jusqu'au bout que l'échec est intervenu. Mais ne nous y trompons pas : tout accord commercial est par définition négociable. Et le capitalisme est toujours prompt à trouver des solutions qui s'asseyeront toujours sur les aspects sociaux et environnementaux. Prions pour les paysans Burkinabés qu'aucun accord n'interviendra jamais dans le cadre de cette organisation.
En définitive, cet "échec" peut aussi être considéré comme une victoire pour l'OMC qui acquiert, doucement mais surement, une légitimité aux yeux des pays pauvres et des altermondialistes comme lieu d'échange et de négociation. Dérive inquiétante de la perception d'une organisation qui ne possède aucune légitimité démocratique et qui entend imposer la loi du libre échange comme credo supérieur à toutes les lois nationales (environnementales notamment). Et où , rappelons-le, l'Union Européenne ne dispose que d'une seule voix pour résumer la richesse et la diversité de ses opinions. L'OMC, pouvoir illégitime par excellence, ne mérite qu'un refus net de participation à ses morbides démonstrations d'arrogance. Appelons tous les activistes à le rappeler à leurs gouvernements respectifs.

Heu...
by Grand Amiral Nemo Friday September 19, 2003 at 10:35 PM

Si j'ai bien compris le sens de ton texte, il faudrait tout bonnement faire comme si l'OMC n'existait pas, la "nier" et le problème serait résolu...
Le problème, c'est que, elle, elle ne nie pas les paysans et les peuples de la planète. Les accords négociés et décidés par les représentants des gouvernements en son sein deviennent contraignants pour les Etats signataires respectifs, ils se traduisent en lois, mesures, etc. qui touchent tout le monde.
Moi aussi je voudrai bien "nier" l'OMC, l'Etat, les lois, les flics la pluie, les embouteillages, les cons et tout le tralala, mais j'aurais beau les "nier" de toutes mes forces, il seront toujours là...
Plus utile est le débat sur les objectifs du mouvement: liquider l'OMC ou la "réformer"... Un choix qui implique soit des méthodes de confrontation ou lobbying, pas de "négation".

But et moyen
by Dominique Monday September 22, 2003 at 05:50 PM
dominique_pifpaf£hotmail.com

Lermunev n'a pas tout tord, bien au contraire.
La logique du capitalisme veut que les grosses sociétés poussent à la ruine les petites. Dans cette logique, accepter, pour un pays pauvre, un accord avec les pays riches, revient à se passer la corde au cou.

De plus quand, comme c'est le cas actuellement, les pays riches ne joue pas le jeu qu'ils ont pourtant fixé, et s'accordent des privilèges dont ne jouïssent pas les pays pauvres, c'est en plus pousser le levier qui déclenche l'ouverture de la trappe.

Mais le résultat est dans les deux cas le même, seule la vitesse d'exécution diffère quelque peut.

Le capitalisme, tout comme l'OMC et la Banque Mondiale, sont irréformables car trop mauvais, ils aboutissent en effet toujours au même état de fait: la domination et l'exploitation des pauvres par les riches, ce qui fait de cette domination le but réèl non avoué de notre société, but habilement déguisé en toutes sortes de notions dont les deux plus connues sont le progrès et la démocratie.

Il ne reste donc qu'un seul but réaliste: se débarasser de l'OMC, de la banque mondiale et du capitalisme.

Le capitalisme a un talon d'achille: l'argent. Le capitalisme fonctionne tant que les individus formant la société achètent et consomment. Pour l'abbatre, le moyen évident et le seul réaliste est le boycott.

Comme cela ne se fera pas du jour au lendemain et que pendant ce temps là, il faudra bien vivre, il faut développer d'autres modes de vie communautaire et les mettre en pratique sans attendre.