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Les "libertariens": mensonges et propagande.
by friedrich weinmann Friday September 12, 2003 at 10:33 AM

La doctrine ultra-libérale a donné naissance à une notion douteuse, construite de propagande néo-libérale, guérrière, parfois xénophobe, tout en se présentant comme le chantre des libertés...

Ce n'est pas nouveau, cela sera toujours, internet est un des meilleurs moyens de propager la haine. Un phénomène encore plus ignoble est de présenter sa haine comme si de rien n'était, en se présentant comme un chantre des libertés, en inventant même des mots et des notions, tel le "libertarianisme".
Une grande constante chez les "libertariens" est celle de la fameuse "imposture". Pour ces "libertariens", tout est imposture, surtout ce qui tente à démolir leurs idées; ainsi, Marcos est un imposteur, le zapatisme également, José Bové, etc... Cela fait un peu penser à la théorie du complot cher à certains! Car le parallèle est loin d'être exagéré. Des blogs disent décortiquer l'actualité alors qu'en vérité, ils ne relayent qu'une certaine vision tronquée de celle-ci, celle que les politiques néo-libérales prônent de gré ou de force. Ces blogs diabolisent une certaine gauche de façon outrancière en n'ayant crainte d'aller jusqu'au ridicule, en mélangeant les torchons et les serviettes, bref, en mentant, tout simplement, comme ont menti Bush et Blair...
Si on creuse un peu (pas trop, la ligne haineuse conductrice est palpable) et qu'il nous prend l'envie de visiter quelques liens proposés par ces "libertariens", il n'est pas étonnant de tomber sur des sites xénophobes néo-nazis (le "dantesque" http://merdeinfrance.blogspot.com) eux-aussi tentant de se couvrir par des discours pseudo-humanistes (avec des articles ayant pour titre: "Putain d'étrangers" ou "Al Jazhira sur Seine", où on parle cyniquement des "fwançais"...). Des sites guerriers (The Dissident Frogman, Zek's Blog), etc...
Bref, sous des dehors hautement sympathiques ("Boycottons les JO de Pékins!" apparaît un peu partout, comme un fard sur une cicatrice), ces dangereux individus distillent leurs idées anti-démocratiques, élitistes, xénophobes et ultra-libérales en portant un jugement de profond mépris pour les femmes et les hommes qui se battent pour la liberté, un terme qui lui, garde tout son sens et ne pose aucune ambigüité.
Les cibles préférées des "libertaRIENS": José Bové, Cuba, la gauche en général (tous des poseurs de bombes!!!), le rock n' roll (tous des camés et des assassins!), les Arabes (vive la guerre en Irak!), les pacifistes, les alter-mondialistes (des imposteurs), Marcos (un imposteur aussi), la presse d'investigation (de quoi ils se mêlent?), la baisse des impôts (de quoi vivraient-ils?).

Voici par exemple un bel exemple de libertarialisme (je sais, c'est barbare!). Ce texte a été pondu sur le blog http://ase.skynetblogs.be. Il est possible de répondre à cet individu à cette adresse.

"Depuis le début de la semaine, les pleureuses médiatiques se lamentent sur le coup d'État qui renversa le gouvernement marxiste de Salvador Allende. Ostensiblement, l'objectif des caméras se focalise sur la période de la dictature militaire et de la répression qui s'étendit de 1973 à 1990. Mais ces mêmes médias évitent soigneusement de nous parler de la période précédant le 11 septembre 1973, ces trois années de "voie chilienne vers le socialisme". Flash back...

Le 4 septembre 1970, Salvador Allende, candidat de l'Unité Populaire (coalition de six partis), obtint 36,30% des voix aux élections présidentielles chiliennes face aux candidats Jorge Alessandri, du Parti National (34,98%) et Radomiro Tomic, de la Démocratie Chrétienne (27,84%). La gauche ne représentait donc qu'un tiers de la population. Malheureusement, la constitution ne prévoyait pas de second tour ; s'il y en avait eu un, on peut être assuré que jamais Allende ne serait parvenu à la présidence. Allende fut ainsi désigné -et non pas élu comme le veut la légende !- à la présidence par la chambre des députés, comme le prévoyait la constitution dans un tel cas, avec l'appui des démocrates chrétiens qui avait fait signer à Allende un pacte -qui ne sera jamais honoré- de respect de la constitution chilienne.

Quelles étaient les idées politiques des partis composant l'Unité Populaire ? Pour les dirigeants du Parti Radical, le moins gauchiste de la coalition : "Seulement en dehors du système capitaliste se trouve la possibilité d'une solution pour la classe travailleuse" ; "Le Parti Radical est socialiste et sa lutte est dirigée en vue de la construction d'une société socialiste" ; "Nous acceptons le matérialisme historique et l'idée de la lutte des classes comme moyen pour interpréter l'histoire" (Déclaration politico-idéologique approuvée lors le la 25e Convention nationale du Parti Radical en 1971). Pour le Parti Socialiste : "La violence révolutionnaire est inévitable et légitime. Il est le résultat nécessaire du caractère violent et répressif de l'État-classe. Elle constitue l'unique chemin qui mène à la prise du pouvoir politique et économique et à sa défense". "Il est possible pour le gouvernement de détruire les bases du système capitaliste de production. En créant et en élargissant l'aire de 'propriété sociale' aux dépens des entreprises capitalistes et de la bourgeoisie monopolistique, nous pourrons leur quitter le pouvoir économique" ; "L'état bourgeois au Chili ne peut servir de base au socialisme, il est nécessaire de le détruire. Pour construire le socialisme, les travailleurs chiliens doivent dominer la classe moyenne pour s'emparer du pouvoir total et exproprier graduellement tout le capital privé. C'est ce qui s'appelle la dictature du prolétariat" (Convention de Chillán de 1967). Nous sommes loin d'un soi-disant projet modéré (autre thème du mythe Allende) tellement vanté par la gauche internationaliste et tiers-mondiste. Allende confirma lui-même cette vision politique dans un entretien avec Régis Debray où il déclara que la signature du pacte de respect de la constitution n'était qu'une concession tactique.

Pour réaliser ce programme révolutionnaire, faussement appelé de "transition démocratique vers le socialisme" (contre la volonté de la majorité de la population chilienne), Allende employa plusieurs méthodes : l'intervention directe dans les entreprises, l'acquisition d'actions par l'état grâce aux réserves budgétaires et à déficit public massif, les réquisitions légales d'entreprises privées grâce à l'opération connue sous le nom d'Opération asphyxie. Pour ce genre d'opération, la tactique consistait à provoquer, grâce aux cellules de l'Unité Populaire et du Front des Travailleurs Révolutionnaires (le syndicat du terroriste Mouvement de la Gauche Révolutionnaire, coupables de plusieurs centaines d'assassinats, complaisamment couverts par Allende), des conflits sociaux et des grèves dans les entreprises privées pour ensuite les accuser de ne pouvoir maintenir la production et appliquer ainsi le décret-loi 520 de 1932 qui autorisait l'intervention du pouvoir central dans toutes les industries productrices d'articles de première nécessité. Dans une interview reprise par Der Spiegel, le Ministre de l'Économie, Carlos Matus confessait : "Si l'on considère la situation sur bases des critères économiques conventionnels, nous nous trouvons, en effet, en crise... Mais ce qui est une crise pour les uns est pour nous une solution". Tel était le projet marxiste : détruire de fond en comble la structure socio-économique chilienne pour pouvoir imposer la dictature du prolétariat.

Le gouvernement d'Allende s'empara également du système bancaire chilien. La prise de contrôle s'effectua par l'achat massif d'actions des banques privées grâce aux fonds publics (obtenus par une forte imposition ou par le recours à la planche à billet). Dans certaines occasion, la simple menace suffisait pour semer la panique chez les actionnaires et faire chuter les actions pour les acquérir à vil prix. L'inflation galopante ainsi créé et les "mesures destinées à la combattre" permirent d'établir un contrôle policier sur la population, qui aurait été autrement inacceptable. Cette inflation justifia l'imposition de prix maximum qui conduisit automatiquement (par manque de rentabilité) à une rupture de l'approvisionnement. Celle-ci servit de prétexte au gouvernement pour imposer un système de rationnement (chose jamais vue dans toute l'histoire du Chili) qui permit d'octroyer aux Juntes d'approvisionnement, naturellement contrôlées par les marxistes, des pouvoirs considérables pour contrôler la vie quotidienne des citoyens. Dans le même temps, en maintenant bas, par décret, les salaires des travailleurs qualifiés et des professions libérales, alors que se déchaînait l'inflation, le gouvernement affaiblissait la classe moyenne. L'objectif, comme on le voit, était la concentration de tout les pouvoirs entre les mains des partis marxistes. L'expérience chilienne mettait en évidence une vérité déjà prévues par les économistes autrichiens Von Mises et Hayek : le contrôle par l'État de l'économie est le "chemin de la servitude" qui finirait par étrangler les libertés individuelles, la vie privée et le pluralisme idéologique. Car une des autres cibles du gouvernement marxiste fut la presse et la liberté d'expression : attaques contre les journaux Mercurio,Tribuna, Mañana ; nationalisation de la maison d'édition Zig-Zag ; tortures (cas du directeur Maximiano Errázuriz, par exemple) et harcèlements de journalistes ; tracasseries multiples contre la chaîne de télévision Canal 13 ; etc.

Trois années d'expérimentations socialistes suffirent pour que le Chili se trouvât au bord de la guerre civile. Le pays finalement resta sans réserves, ne fut-ce que pour importer les denrées les plus élémentaires (le 7 septembre 1973, le gouvernement marxiste annonçait que les réserves de farine ne pouvaient couvrir que quatre jours !). La production avait chuté de 10% chaque année après que les industries aient été nationalisées et dirigées par des commissaires politiques incapables, en remplacement des anciens propriétaires ou administrateurs. Suite à une hyper-inflation (de 500% en septembre 1973 !), les commerces étaient désapprovisionnés et la majorité des biens de première nécessité ne pouvaient se trouver qu'au marché noir. Finalement, la crispation sociale apparut de forme évidente. Avec la connivence du gouvernement Allende, de grands stocks d'armes (principalement tchécoslovaque) étaient introduits dans le pays et accumulés par les marxistes. Comme ce fut le cas avec l'envoi, en mars 1972, de treize caisse de "cadeaux personnels" de Castro à Allende qui furent arrêtés à la douane chilienne : une tonne d'armes et de munitions que le Ministre de l'Intérieur, rameuté dare-dare à l'aéroport pour rabrouer des fonctionnaires trop zélés, emporta vers la maison de Allende de la rue Tomas Moro. Avec ces armes, le Mouvement de la Gauche Révolutionnaire (MIR) développait une stratégie de "pouvoir dual" parallèle au gouvernement, avec des milices entraînées par 2.000 assesseurs, essentiellement castristes, nord-coréen et tchèques. L'objectif était de faciliter la transition au socialisme par le biais d'occupation illégales de terres et d'entreprises, ainsi que l'assassinat d'opposants -le plus marquant étant celui de Pérez Zujovic, démocrate-chrétien, ancien vice-président et ministre du gouvernement Frei, prédécesseur de celui de Allende-. Les marxistes se préparaient également à une guerre civile contre les Forces armées (et ce alors que le Chili était le seul pays latino-américain où l'armée n'était plus intervenu politiquement depuis plus d'un demi-siècle) qui, comme il était évident, préféreraient lutter avant de voir son rôle usurpé par une milice révolutionnaire et le pays mené à la ruine par le marxisme.

Le drame était que la constitution chilienne ne connaissait pas -à l'instar de celle des États-Unis, par exemple- de procédure d'impeachment. Le pouvoir législatif, majoritairement hostile au gouvernement Allende dès 1972, ne pouvait démettre le président. Pire, ce dernier bafouait le parlement lorsque, chaque fois qu'un de ses ministres était renversé par une motion de censure, il le gardait dans son gouvernement, mais avec un autre portefeuille. Finalement, après la Cour Suprême -qui, le 26 mai 1973, avait adressé une énième protestation contre les violations sans cesse répétées par l'exécutif des décisions de justice des tribunaux (Allende y répondra en déclarant qu'en période de révolution, c'était au pouvoir politique de décider de l'opportunité de l'application des décisions judiciaires) -, le parlement, le 23 août 1973, dans une résolution, approuvée à 81 voix contre 47, après le rappel des innombrables violations constitutionnelles et légales du gouvernement Allende, demande aux autorités et aux FORCES ARMÉES de mettre fin immédiatement aux situations de fait dont ils étaient fait mention. (Texte espagnol et traduction (approximative) en français) C'est ainsi qu'il y a exactement 30 ans, jour pour jour, le 11 septembre 1973, l'armée chilienne, sous le commandement du général Pinochet assiégea le Palais de la Moneda où s'était réfugié Allende, qui plutôt que de se rendre et partir en exil, préféra se donner la mort. Ainsi s'achevèrent trois années de socialisme à la chilienne."

Edifiant, non?


Dr.
by Zek1917 Saturday September 13, 2003 at 01:51 PM

Merci de citer intégralement l'excellent texte de Ase qui rétablit la vérité au sujet du projet totalitaire-collectiviste d'Allende, et en dit long sur le culte que nos planificateurs socialistes essayent d'établir son égard. Voilà qui change vos lecteurs de la vision tronquée du monde dans laquelle ils baignent.

persiste et signe....
by friedrich weinmann Monday September 15, 2003 at 11:55 AM

Les lecteurs d'Indymédia auront bien sûr compris qu'il n'était absolument pas ma volonté de faire l'apologie de ces thèses nauséabondes...

En effet
by Joel-Alexis Tuesday September 23, 2003 at 10:42 PM
jabial@spamcop.net

En effet, c'est eddifiant... Car votre contribution, pour ne pas manquer de style, ne tient pas une seconde devant le texte que vous citez.

C'est dommage de porter des oeillères à ce point, on sent l'intelligence sous la plume... Comme parfois ce fut le cas avec certains écrivains xénophobes.

La seule chose positivement nulle dans votre texte, c'est l'amalgame que vous faites entre libéraux et nationalistes, et le lien direct que vous établissez entre la guerre en Irak et la haine des Arabes. Je vous demande une chose : vous avez demandé son avis à un(e) Irakien(ne) avant d'écrire ces conneries?