A Victor Jara, chanteur chilien, assassiné par la dictature de Pinochet en 9 1973 by Florencia Martini Thursday September 11, 2003 at 10:50 AM |
A Victor Jara, chanteur populaire chilien, assassiné par la dictature de Pinochet en septembre 1973 .
Il nous regarde depuis le fond de son regard, depuis un temps qui semble si loin et pourtant si proche.
Il nous regarde depuis la mine, depuis la poblacion, depuis les rues de cette Santiago où le sang coulait à flots.
Sa guitare est toujours là. Elle nous arrive avec le grésillements de ces vieux disques gardés au fond des placards, ensevelis dans la nuit de la terreur, de la dictature implacable comme une dernière bouée de sauvetage qui rappelait les temps d’avant le déluge.
Ainsi, entre les drapeaux rouges de la révolution pour laquelle une génération avait été prête à donner sa vie, apparaissaient Amanda en attendant toujours son Manuel, surgissaient l’humour, la critique, l’espoir et le chant pour les tombés dans le combat pour la liberté.
Là bas, dans les ténèbres de la clandestinité et de la lutte pour la liberté des peuples, Victor Jara était parmi nous comme un camarade de plus des souffrances et des combats. Il était dans les chansons que la résistance chantait avec des tracts, avec des grèves, avec des balles, nous poussant en avant dans les heures de repli. Nous faisant lever encore plus haut notre fier drapeau de bataille. Ce drapeau et cette espérance dans le socialisme et dans le communisme.
Il nous regarde. Tu nous regardes Victor, éternellement jeune et beau comme les héros antiques comme nous regardent tant d’autres qui ont offert leur cœur pour que la vie soit digne.
Et tu restes là et nous restons là et tes chansons sont là et nous les chantons encore et encore. Dans les rues du combat anti-impérialiste, nous les chantons. Dans les champs des paysans sans terre nous les chantons. Dans l’engagement quotidien, dans la poblacion, nous les chantons. Avant d’écrire le dernier mot sur un mur lépreux de balles et de mort, nous les chantons : Camarada, adelante !
Et nous te disons Victor, entends nous Victor Jara, nous sommes prêts, nous sommes prêts et nous jurons de venger ta mort et de venger par l’amour et le combat la mort de tant d’autres. Nous te promettons, camarade, que un jour ta guitare s’envolera du Stade, que ce seront des milliers qui verront la lumière d’une société juste et libre.
Ici, camarada Victor Jara, ce 11 de septembre 2003, nous te dissons que le son de ta voix loin d’être eteint, sonne encore et encore et encore en appellant à la lutte pour un avenir meilleur.