arch/ive/ief (2000 - 2005)

Les portes ouvrent à 8H45 et les policiers sont en force pour soutenir leurs collègues et emplir la salle afin d'empêcher que des soutiens aux migrants soient présents. Soyez-là tôt car ce sont les premiers arrivés qui entrent. Par après, l'entrée est refusée à tous par des policiers et des barrières.

L'audience d'aujourd'hui a commencé par la vision du film de la tentative d'expulsion de Sémira Adamu qui a abouti à sa mort. Selon les témoins présents : insoutenable. Elle est assise entre deux gendarmes (à l'époque, c'était leur nom) et dès qu'elle se met à chanter, ils l'écrasent, à trois. Avec un coussin l'empêchant de respirer. Pendant plus de 11 minutes. Les gendarmes rient. Quand elle tombe dans le coma, elle pert les selles, quelqu'un vient verser de l'eau de cologne dans son dos. Une hôtesse de l'air passe faire un petit coucou ainsi que deux bustes (on ne voit pas leurs visages) en costumes-cravates, les policiers relèvent la tête : "dag meneer". L'image se coupe.

La salle est donc remplie de policiers. Une jeune femme, compagne de Sémira au centre fermé 127bis et qui a également vécu plusieurs tentatives d'expulsions accompagnées du système graduel de violence mis en place par les autorités belges reconnait dans le public un des membres d'une brigade d'expulsion à laquelle elle a eu affaire, à l'aéroport il lui avait dit : "tu pars ou tu meurs"!

La ligne de défense tient sur une colonne vertébrale : "nous n'avons fait qu'éxécuter les ordres, nous ne sommes pas responsables". Et les responsables, où sont-ils? L'un est ministre fédéral et l'autre bourgmestre de Leuven.

Un compte-rendu des débats plus complet suivra mais il semble que le procureur demande la suspension du prononcé pour certains et l'acquittement pour d'autres.

La deuxième audience consistera notamment en l'audition des témoins, Lise Thiry en tant que marraine de Sémira et les témoins des accusés.

Deuxième audience, donc, demain à 9H.