[OMC Cancun] FGTB: Communiqué de presse by FGTB (posted by Het Rooje Nest) Saturday September 06, 2003 at 12:00 PM |
Dans sa " course à reculons ", l'OMC ignore les droits des travailleurs // Bruxelles, le 4 Septembre 2003.
Selon la FGTB, l'Organisation mondiale du commerce (OMC), qui se réunit du 10 au 14 septembre à Cancun (Mexique), encourage une concurrence économique acharnée qui prive souvent les travailleurs et travailleuses de leurs droits les plus fondamentaux. Des millions de travailleurs, en particulier dans les pays en développement, sont dénués de la moindre protection face à des gouvernements qui continueront à ne les traiter que comme un facteur de production corvéable et remplaçable à merci tant que l'OMC n'assurera pas le respect des droits des travailleurs dans ses accords commerciaux. Une situation dont bien trop d'employeurs s'empressent de tirer profit.
Les membres de l'OMC ont délibérément choisi de ne pas tenir compte des pires formes de travail des enfants, des droits à la liberté syndicale et à la négociation collective, et des principes d'égalité à l'égard des femmes et d'autres travailleurs souvent discriminés.
Le refus de prendre en compte ces droits fondamentaux des travailleurs dans les accords commerciaux permet aux investisseurs de parcourir le monde à l'affût de gouvernements qui, dans le cadre d'une compétition permanente pour ne pas perdre d'investissements et de contrats, choisissent de ne pas assumer leurs obligations internationales et morales de protéger leur main-d'oeuvre nationale.
Selon les " groupes spéciaux " (panels) de l'OMC, un produit fabriqué illégalement par des enfants dans des conditions dangereuses, ou par un travailleur occupé dans un atelier clandestin travaillant en équipe 48 heures d'affiliée, est identique à un produit fabriqué dans des conditions de travail légales, sûres et humaines. La neutralité de l'OMC sur ce point est effectivement un encouragement à saper les normes internationales du travail.
Si la FGTB soutient en principe un système commercial multilatéral fondé sur des règles, elle s'oppose vivement à un système conçu pour permettre aux entreprises de tirer parti des travailleurs qui n'ont guère, voire aucune protection contre l'exploitation. Les pays qui, globalement, essaient de garantir le respect des normes internationales du travail (comme le Brésil, l'Afrique du Sud ou encore la Jamaïque) perdent des investissements étrangers au profit de pays qui ne respectent pas ces normes.
Selon Guy Rider, le secrétaire général de la Confédération Internationale des Syndicats Libres (CISL) dont la FGTB est un des membres fondateurs, " la mondialisation a le potentiel d'apporter d'importants bénéfices à des millions de personnes, mais si tous les membres de l'OMC se sont engagés à défendre les droits fondamentaux des travailleurs, il est cependant lamentable de noter qu'ils ne tiennent pas leur promesse puisqu'ils permettent que le système commercial international piétine ces droits dans la course destructrice à reculons que l'OMC encourage."
Et cette course à reculons s'est accélérée avec l'expansion mondiale des zones franches d'exportation (ZFE) qui sont particulièrement conçues pour attirer l'investissement étranger. Bien qu'elles soient une précieuse source d'emplois, elles sont presque toujours la scène de violations systématiques des droits des travailleurs. Au nom du développement économique, les travailleurs de toutes les régions du monde et en particulier les quelque 43 millions estimés de travailleurs des ZFE, principalement des jeunes femmes, sont enfermés dans des fabriques pour faire des heures supplémentaires qui leur sont imposées et qui sont souvent non rémunérées, risquant le licenciement si elles tombent enceintes et recevant des amphétamines des managers pour pouvoir tenir le coup pendant des heures de travail extrêmement longues. En outre, selon la CISL, il y a eu en 2002 dans les ZFE des exemples innombrables de répression de militants syndicaux *.
Ce processus est aggravé par l'accession à l'OMC de la Chine, laquelle, avec le démantèlement des systèmes de quota aux termes des accords de l'OMC, réussit à détourner les investisseurs de nombreux autres pays en développement et à les attirer vers son économie au rabais, notoirement réputée pour son interdiction catégorique de tout syndicat indépendant et pour la répression de toute tentative des travailleurs d'améliorer leur propre situation.
La FGTB engage par conséquent la délégation gouvernementale belge présente à la Conférence ministérielle de l'OMC à Cancun, de ne pas ignorer les effets débilitants de la course à reculons qui se fait au détriment des travailleurs dans les pays riches et pauvres. Un système de libre commerce sans respect des droits fondamentaux des travailleurs, actuellement favorisé par les membres de l'OMC, n'allège pas la pauvreté, il l'exacerbe.
En réclamant le respect des droits des travailleurs à l'OMC, la FGTB soutient la campagne du groupement Global Unions sur la mondialisation dont l'objectif est de sensibiliser la communauté et de développer le soutien de l'opinion publique en faveur des intérêts des personnes qui doivent prédominer dans ces processus.
Pour des informations de référence sur la position syndicale internationale à l'égard des développements à l'OMC, visitez la page : http://www.global-unions.org/globalisation
La délégation FGTB présente à Cancun est composée de
Daniel Van Daele, Secrétaire Fédéral FGTB - Tél. 0052-998-881-26.23/24 ou 25
Carlos Polenus, Vice président SETCa - Tél. 0052-998-881-55.00 ou 56.00
Jo Vervecken, adviseur service d'études économique FGTB - Tél. 0052-998-881-44.00
* Selon le rapport de l'Organisation internationale du travail sur les ZFE "L'emploi et la politique sociale dans les zones franches d'exportation (ZFE" (mars 2003)
Consultez également notre DOSSIER sur la Conférence de l'OMC à Cancun
http://www.abvv.be/code/fr/fram004.htm
Question by fran Saturday September 06, 2003 at 01:36 PM |
fran@AlterMundus.net |
Vous écrivez :
"Selon Guy Rider, le secrétaire général de la Confédération Internationale des Syndicats Libres (CISL) dont la FGTB est un des membres fondateurs, " la mondialisation a le potentiel d'apporter d'importants bénéfices à des millions de personnes, (...)."
Question :
Pouvez-vous svp citer quelques exemples qui illustreraient le fait que la mondialisation apporterait "d'importants bénéfices à des millions de personnes".
Merci,
Contre les patrons de l'omc mais pas contre les patrons belges? by Lagélinotte Saturday September 06, 2003 at 04:49 PM |
Effectivement, comme le dit fran, la fgtb semble soutenir le système commercial actuel et lui accorder toute sa confiance. Elle dit seulement qu'il ne faut pas tomber dans l'exagération en ce qui concerne les travailleurs de l'ombre. C'est facile de faire croire que l'exploitation de ceux-ci n'est qu'une erreur tout à fait réparable et qu'elle n'est pas liée au système économique. Cela s'appelle de la démagogie.
Hors si il existe des travailleurs qui n'ont aucune défense syndicale, et qu'il en existe tant, c'est parce que le système économique en a besoin pour fonctionner.
Alors comment expliquer que la fgtb cautionne ce système, et ne soulève pas cette contradiction?
"Si la FGTB soutient en principe un système commercial multilatéral fondé sur des règles, elle s'oppose vivement à un système conçu pour permettre aux entreprises de tirer parti des travailleurs qui n'ont guère, voire aucune protection contre l'exploitation"
Par contre, lorsque les travailleurs ont une protection syndicale, la fgtb ne s'oppose pas aux entreprises qui en tirent profit, selon ce qui est écrit ci-dessus.
On l'a vu pour la sabena, pour Arcelor, ou les syndicats n'ont fait que de conclure la date de l'arret de la ligne à chaud. On le voit avec l'accord signé avec le gouvernement interdisant les grèves sauvages, on le voit quand une délégation syndicale s'oppose à une liquidation injustifiée des forges de Clabecq et que celle-ci est abandonnée par la direction syndicale.
On le voit à La poste ou les syndicats ne demandent qu'un report du plan géoroute, on l'a vu chez renaud ou les syndiacts on aussi signé un "plan social" alors que l'entreprise fait des bénéfices incroyables, etc, etc..... Malheureusement les exemples sont légions. Les directions syndicales ne remplissent plus leurs roles et tentent de saborder le travil de leurs délégués.
Il est dès lors facile de s'opposer aux travails des clandestins, de porter son regard vers l'étranger, cela permet de faire encore croire en la volonté de défense des travailleurs par les directions syndicales. Mais nous ne sommes plus dupes. Vous etes d'accord avec la mondialisation telle qu'elle existe et vous ne défendez plus le droit des travailleurs au travail. Vous n'etes plus, directions syndicales, que le gant de velours entourant le poingt de fer des patrons. Meme pour la sidérurgie vous avez laisser tomber vos travailleurs en leur faisant croire en la fatalité de notre système et au fait qu'il n'est plus possible de s'y opposer.
Et que faites vous du travil clandestin en belgique? Vous semblez faire croire qu'il n'existe qu'ailleurs. Mais il existe ici et il ne se réduit pas a un faible pourcentage. Alors pourquoi faire croire que vous vous y opposer, alors que dans les faits vous n'y travailler meme pas pour votre pays!