question des réfugiés palestiniens(suite) by 1etatauprocheorient Monday August 18, 2003 at 03:10 PM |
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Le Néguev a très tôt été une cible pour les activités d’expulsion. Selon le Plan de partition des Nations Unies de 1947, le Néguev a été inclus dans les régions allouées à l’État arabe palestinien. Suite à son occupation, Ben Gourion est devenu anxieux de peupler le Néguev avec des Juifs. En novembre 1949, quelque cinq cents familles bédouines (2.000 personnes), de la région de Beer Sheba, ont été forcées de traverser la frontière vers la Cisjordanie. La Jordanie s’est plainte au sujet de cette expulsion. Une autre expulsion vers la Jordanie, de sept cents à mille individus de la tribu ‘Azazme ou Djahalin, a eu lieu en mai 1950. Le 2 septembre 1950, l’armée israélienne a rassemblé des centaines de membres de la tribu ‘Azazme (la plainte de l’Organisation des Nations Unies pour la supervision de la trêve [UNTSO] parlait de 4.000) «et les a conduits … en territoire égyptien». Une semaine plus tard, d’autres expulsions de membres de la tribu ‘Azazme ont été menées. Le chef d’état major de l’UNTSO, le général de division William Riley, a estimé le nombre total de Bédouins se trouvant à Qusayma dans le Sinaï, à la mi-septembre 1950, à 6.200, la majorité d’entre eux ayant été récemment expulsés du Néguev par l’armée israélienne. Riley a aussi écrit que l’armée israélienne a tué treize Bédouins durant ces opérations d’expulsion. (Les Israéliens prétendaient que les membres de la tribu ‘Azazme traversaient continuellement la frontière entre le Néguev et le Sinaï.) En septembre 1952, l’armée israélienne a expulsé vers la Cisjordanie quelque huit cent cinquante membres de la tribu al-Sani’ habitant dans le nord du Néguev. «Par la suite, écrit Morris, plusieurs milliers d’autres membres de la tribu ‘Azazme et d’autres tribus bédouines ont été expulsés vers le Sinaï.»
Morris cite un rapport du ministère des Affaires étrangères affirmant qu’entre 1949 et 1953, «Israël a expulsé, tout compte fait, ‘‘presque’’ 17.000 Bédouins du Néguev, pas tous de prétendus ‘‘infiltrés’’». Par le biais des expulsions et de la fuite, les Arabes du Néguev sont passés de 65.000-95.000 à la fin du Mandat britannique, à 13.000 en 1951. En fait, les Arabes qui sont restés dans le Néguev n’ont pas reçu de cartes d’identité israéliennes avant 1952, une situation qui a simplifié le travail de l’armée israélienne pour les expulser. Une année plus tard, en 1953, il a été rapporté aux Nations Unies que 7.000 Arabes bédouins, environ la moitié appartenant à la tribu ‘Azazme, ont été expulsés du Néguev par la force.
Expulsion des Bédouins de Galilée par Yitzhak Rabin, 30 octobre 1956
Le 30 octobre 1956, seulement une journée après le massacre de Kafr Qassim, le général Yitzhak Rabin, alors officier commandant de la région militaire du Nord, a profité de l’attaque tripartite contre l’Égypte pour exécuter une expulsion massive d’Arabes israéliens vers la Syrie. Cet épisode peu connu, révélé par Rabin lui-même dans son «Service Notebook», a impliqué l’expulsion d’entre 2.000 et 5.000 habitants des villages de Krad al-Ghannama et de Krad al-Baqqara, au sud du lac Hula. Ces gens avaient déjà été expulsés de leurs villages d’origine par l’armée israélienne en 1951, au cours de travaux d’irrigation. À ce moment-là (en 1951), le Conseil de sécurité des Nations Unies avait adopté une résolution demandant à Israël de cesser les travaux d’irrigation et de permettre aux villageois de retourner dans leurs maisons. Cependant, Israël avait profité du délai pour détruire toutes les maisons des deux villages. Dans ses mémoires, Rabin écrit: «J’ai résolu un problème dans le nord en profitant des combats contre les Égyptiens [dans le sud] et … nous [l’armée] avons transféré environ 2.000 Arabes, qui étaient un problème de sécurité onéreux, [à travers le Jourdain vers la Syrie].»
Faisant référence au même épisode dans une entrevue au début de novembre 1982, à l’occasion du 26ème anniversaire de la guerre du Sinaï, Rabin (alors membre de la Knesset) a déclaré que «durant l’Opération Kadesh [nom de code pour les opérations dans le Sinaï] en 1956, les FDI ont expulsé entre 3.000 et 5.000 villageois arabes, résidents en Galilée, vers la Syrie». Lorsqu’on a demandé à Rabin quelle avait été la réaction des villageois devant leur expulsion, il a répliqué: «Je n’ai pas pris de décision démocratique à ce sujet.» Il n’y a pas eu de répercussion internationale à cet épisode de 1956 en Galilée. L’attention internationale était monopolisée par les combats dans le sud et par la Crise du Canal de Suez.
Le traitement des « réfugiés internes »
En 1948, le concept sioniste de transfert n’a pas été appliqué complètement et la politique d’expulsion de l’armée israélienne n’a pas réussi à débarrasser le nouvel État juif d’une petite minorité arabe qui est restée in situ. Cependant, ayant expulsé 750.000 Arabes palestiniens des frontières largement élargies de l’État, et ayant réduit la population arabe d’une large majorité à une petite minorité, la direction travailliste pragmatique croyait qu’elle avait en grande partie, bien que pas entièrement, résolu ses problèmes de terre/colonisation et de politique/démographie et elle était préparée – quoique à contrecœur – à tolérer la présence d’une faible minorité arabe, subordonnée politiquement et économiquement dépendante – quelque 150.000 Palestiniens sur les plus de 900.000 qui habitaient dans les régions qui sont devenues l’État d’Israël suite à la guerre de 1948.
Après sa fondation, Israël a traité les Palestiniens habitant dans ses frontières presque comme des étrangers. Il a rapidement imposé un gouvernement militaire dans les régions habitées par cette minorité arabe, a exproprié plus de la moitié des terres de cette population «non juive» et a poursuivi diverses politiques d’endiguement démographique, de contrôle politique, de domination exclusiviste et de discrimination systématique dans toutes les sphères de la vie. L’institution du gouvernement militaire, avec l’imposition des Règlements de mesures d’urgence promulguées par les autorités du Mandat britannique en 1945, ont donné le pouvoir aux gouverneurs militaires de fermer les localités arabes et de restreindre l’entrée et la sortie à ceux qui avaient reçu des permis des autorités militaires. Ces règlements permettaient aussi aux autorités israéliennes d’évincer et de déporter les gens de leur village et ville, de placer des gens en détention administrative pour une période indéterminée sans procès et d’imposer des amendes et des pénalités sans procédures adéquates. Les gouverneurs militaires étaient autorisés à imposer un blocus des régions arabes afin d’empêcher les réfugiés internes (également nommés «absents présents», estimés à 30.000 soit vingt pour cent de ceux qui sont restés) de retourner dans leurs maisons ou sur leurs terres.
Officiellement, l’imposition de la loi martiale et du gouvernement militaire à la minorité arabe d’Israël avait la sécurité comme objectif. Cependant, son établissement, qui s’est poursuivi jusqu’en 1966, devait servir un nombre d’objectifs déclarés et cachés.
Le premier consistait à empêcher le retour des réfugiés palestiniens, ou «infiltrés» dans le vocabulaire israélien, dans leurs maisons. «Dans le processus, d’autres Arabes qui ne s’étaient pas infiltrés dans le pays ont aussi été expulsés.»
Un second objectif visait l’évacuation de banlieues et villages arabes semi-abandonnés ainsi que d’autres n’ayant pas été abandonnés, et de transférer leurs habitants en d’autres parties du pays. Certains ont été évacués d’un «cordon de sécurité» le long des frontières et d’autres ont été déplacés pour faire de la place pour des Juifs.
Le troisième objectif consistait à maintenir le contrôle et la supervision sur les Arabes israéliens qui étaient séparés et isolés de la population juive.
Le 24 mars 1949, Ben Gourion a nommé un comité devant lui soumettre des recommandations à savoir si le gouvernement militaire devait être aboli ou si des modifications de ses politiques à l’égard de la minorité arabe devaient être apportées. En déterminant la composition du comité, Ben Gourion semble s’être assuré du résultat de l’enquête. Le comité était dirigé par le général Elimelech Avner, qui dirigeait le gouvernement militaire; ses deux autres membres étaient le commandant Michael Hanegbi, le gouverneur militaire du Néguev et Yehoshu’a Palmon du ministère des Affaires étrangères. Dans son rapport, présenté le 3 mai 1949, le comité insiste sur la continuation d’un gouvernement militaire vigoureux essentiel pour des raisons de sécurité, de démographie et de colonisation. Le comité prétendait, inter alia, qu’une supervision compréhensive et efficace de la population arabe était nécessaire dans le but de: a) l’empêcher de devenir une cinquième colonne; b) empêcher l’«infiltration» de réfugiés palestiniens dans leurs maisons et villages; c) chercher «une solution au problème des réfugiés arabes présents à l’intérieur des frontières de l’État [parce que le problème des réfugiés internes] requiert le transfert [des communautés arabes] d’une place à l’autre, la concentration de terres pour leur réimplantation, le transfert de travailleurs [arabes] vers des secteurs où ils trouveront de l’emploi [et] des politiques claires de colonisation [juive]… La mise en œuvre de tout cela nécessite un régime à caractère militaire qui ne serait pas sujet aux règles normales de procédures»; d) «[faciliter] grandement la réalisation de politiques démographiques et géographiques souhaitées ainsi que le processus de peuplement [avec des Juifs] des villages et villes arabes abandonnés».
L’institution du gouvernement militaire en conjonction avec l’imposition des Règlements de mesures d’urgence promulguées par les autorités du Mandat britannique en 1945 a donné le pouvoir aux gouverneurs militaires de fermer les localités arabes et de restreindre les entrées et sorties à ceux-là seuls qui avaient reçu un permis des autorités militaires. Ces réglementations ont également permis aux autorités israéliennes d’évincer et de déporter des gens, de placer des individus en détention administrative pour des périodes indéfinies sans procès et d’imposer des amendes et pénalités sans procédures adéquates. Les gouverneurs militaires avaient également la permission d’imposer la fermeture des régions arabes afin d’empêcher les réfugiés arabes internes (aussi nommés «présents absents») de revenir dans leurs maisons et sur leurs terres qui avaient été confisquées par l’État et prises par d’anciennes et de nouvelles colonies. Palmon suggérait, dans une lettre au Gardien de la propriété des absents, Zalman Lifschitz, du bureau du Premier ministre et procureur général, que «dans les cas où des réfugiés [internes] veulent vendre leur propriété dans leur ancien lieu de résidence et quitter le pays, nous devrions les en encourager».
Les archives nationales israéliennes à Jérusalem contiennent des fichiers avec de vastes informations au sujet des politiques israéliennes à l’égard de la minorité arabe, incluant ce qui est usuellement nommé «transferts de population» en Israël. Bien qu’une partie substantielle de ces dossiers soit accessible aux chercheurs et ait été utilisée pour ce chapitre, plusieurs demeurent classés. Cependant, on peut se faire une idée du contenu des ces dossiers avec l'aide de l’index des archives. L’expulsion de Palestiniens hors des frontières, certains ayant la nationalité israélienne, s’est poursuivi jusqu’à la fin des années cinquante. Aussi loin qu’en 1959 – onze années après la création de l’État – des tribus bédouines du Néguev ont été expulsées vers la péninsule du Sinaï en Égypte et vers la Jordanie; cette action n’a été renversée qu’après l’intervention des Nations Unies. Des milliers d’«Arabes israéliens» ont été expulsés par l’armée israélienne dans les premières années de l’État (en même temps que plusieurs autres milliers de réfugiés palestiniens qui avaient réussi à «infiltrer» leurs villes et villages).
Le cas de Iqrit et Bir’im, novembre 1948-2000
Une des premières expulsions d’«Arabes israéliens» de leurs villages a été l’évacuation forcée des villages d’Iqrit et Bir’im, le 6 novembre 1948. Dans «Israel’s Border Wars, 1949-1956», Morris discute de la question des «Expulsions des communautés [arabes israéliennes] frontalières et de l’expansion des frontières»: «À la fin de 1948 … Israël a décidé d’éliminer les villages arabes [israéliens] de ses zones frontalières, sur une étendue de dix kilomètres. L’objectif de cette politique – mise en œuvre tout d’abord au début de novembre le long de la frontière libanaise – était militaire: les villages arabes sur la frontière, juste derrière les positions des FDI et les routes de patrouilles, constituaient une menace. Ils pourraient recevoir et assister des troupes arabes et des irréguliers dans le cas où les Arabes recommenceraient la guerre; protéger des saboteurs et espions; et servir de point d’arrêt pour des [réfugiés palestiniens] infiltrés, des voleurs et des contrebandiers. Les villages partiellement dépeuplés, tels que Tarshiha en Galilée, attirent les infiltrés cherchant à se réinstaller. Et quelques villages frontaliers à moitié abandonnés, tels que Zaqariya, dans le Corridor de Jérusalem, étaient un fardeau socio-économique pour l’État, puisque les jeunes hommes adultes étaient pour la plupart décédés, incarcérés ou avaient fui en Jordanie alors que les vieux, les femmes et les enfants des villages subsistaient grâce à l’assistance de l’État. Finalement, les autorités voulaient une minorité arabe aussi petite que possible dans le nouvel État juif. En partie, ces transferts dans les zones frontalières visaient à mettre un frein aux infiltrations [de réfugiés palestiniens] en Israël.»
La lutte des réfugiés internes d’Iqrit et Bir’im, afin de retourner dans leurs maisons et villages, se prolonge depuis plus d’un demi-siècle. En décembre 1995 (sous la coalition pragmatique Travailliste-Meretz), un comité ministériel a recommandé qu’environ 600 familles soient autorisées à revenir et que les deux villages reçoivent soixante hectares de terre. L’éligibilité au retour serait restreinte aux chefs de ménage qui vivaient dans un des deux villages et y possédaient une maison le 6 novembre 1948, ainsi qu’à deux descendants adultes par ménage (avec leurs dépendants). Ces recommandations n’ont pas été mises en œuvre. Les gens d’Iqrit et Bir’im demandaient plus de terre (ayant perdu encore plus de terre par expropriation après 1948) et insistaient pour que tous leurs descendants soient autorisés à retourner, alors que les établissements juifs de la région exigeaient que moins de terre soit donnée aux villageois arabes. Un comité de directeurs généraux formé au début de 1996, en réponse à la campagne des villageois, a révisé les recommandations de décembre 1995 en éliminant la restriction des deux descendants; il a aussi suggéré que le gouvernement envisage l’expansion des deux villages si nécessaire. Aucune action n’a été entreprise. Une pétition remplie par les villageois d’Iqrit à la fin de 1996 était toujours en attente en 1999, devant la Haute cour de justice; les villageois voulaient que la Cour exige la mise en œuvre des recommandations du comité ministériel. Le 2 décembre 1998, la Knesset a rejeté un projet de loi privé, soumis par le membre libéral de la Knesset Dedi Tzucker (Meretz), afin de permettre le retour des villageois. Toutefois, même ces Israéliens libéraux qui ont soutenu la lutte des villageois pour retourner à Iqrit et Bir’im croient que c’est là un cas exceptionnel qui ne doit pas être considéré comme un précédent qui permettrait aux autres réfugiés internes (environ 250.000) de retourner dans leurs villages et maisons.
Expropriation massive
L’issue de la guerre de 1948 a laissé à Israël le contrôle de plus de cinq millions d’acres de terres palestiniennes. Après 1948, l’État israélien a saisi les terres des 750.000 réfugiés palestiniens qui n’avaient pas la possibilité de revenir, alors que la minorité palestinienne restante était sujette à des lois et règlements qui la privait effectivement de la plus grosse partie de ses terres. L’offensive massive visant à saisir les terres palestiniennes a été conduite en toute légalité. Depuis 1948, Israël a décrété quelque trente ordonnances transférant la terre de la propriété privée arabe à la propriété d’État.
L’exode de 1967 : pourquoi les Palestiniens sont-ils partis ?
Dans son étude sur l’exode de 1967, William Harris a établi que l’exode de la Cisjordanie a impliqué jusqu’à 250.000 individus et a été, de loin, le plus important mouvement de population palestinien causé par les hostilités de 1967. Harris a également estimé la perte de population de la Bande de Gaza entre juin et décembre 1967 à 70.000. Au total, quelque 320.000 Palestiniens ont été expulsés de Cisjordanie et de la Bande de Gaza pendant les hostilités et un peu après. [6] De nombreuses preuves ont été découvertes au cours des dernières années, plusieurs d’entre elles ayant été publiées sous forme d’articles d’enquête dans la presse israélienne, jetant une nouvelle lumière sur les événements entourant l’exode de 1967.
L’exode palestinien de 1967 a été l’objet d’une vaste discussion dans un long article publié en 1999 dans un ouvrage collectif intitulé «The Palestinian Exodus, 1948-1998». Voici un résumé de mes conclusions:
L’exode de 1967 a été, en partie, une réponse à de sévères pressions circonstancielles à ce moment-là. Les pressions étaient générées par les attaques aériennes israéliennes sur ces territoires, incluant un ample usage de napalm.
L’occupation des villages et villes de Cisjordanie par l’armée israélienne, ainsi que les actions des forces d’occupation, ont poussé vers l’exil de nombreux Palestiniens. Certainement, les plus drastiques de ces actions ont été l’expulsion des habitants et la destruction de plusieurs villages (‘Imwas, Yalu, Bayt Nuba, Bayt Marsam, Bayt ‘Awa, Habla, al-Burj et Jiftlik) ainsi que la destruction initiale et partielle de Qalqiliya.
D’autres actions, telles que des menaces et la détention massive d’hommes civils ont également créé des pressions circonstancielles.
Il y a eu d’autres raisons, indirectes: les villageois arabes étaient mal préparés pour résister et faire face à ces pressions circonstancielles.
Ils étaient mal informés et non familiers avec la nature terrifiante des attaques aériennes.
Quelques Palestiniens sont restés pour protéger leur famille, particulièrement l’honneur des femmes. À cela il faut ajouter le «transfert» organisé (par autobus) de Narkiss, Hertzog et Lahat. L’usage important de haut-parleurs dans les principales villes afin d’encourager les départs pour Amman est aussi bien documenté.
Les importantes pertes de population dans certaines régions sont le résultat d’un «héritage psychologique d’événements d’avant-guerre, un héritage de diverses peurs», par exemple, dans le district de Hébron et dans la région entourant le village de Qibya en Cisjordanie, où l’armée israélienne a commis un important et infâme massacre en octobre 1953, dans lequel 65 villageois (principalement des femmes et des enfants) ont été tués.
Un autre exemple est dans la région de Latroun où les 6.000 résidents de Yalu, ‘Imwas et Bayt Nuba ont reçu l’ordre de l’armée israélienne de quitter leurs villages et la réaction en chaîne de leur déplacement à travers la Cisjordanie peut être retracée en voyant les sérieuses pertes de population des villages le long de l’autoroute Latroun-Ramallah-Jérusalem.
Épilogue
Il y a un consensus au sein des partis sionistes en Israël – du Meretz à gauche jusqu’à l’extrême-droite en passant par les Travaillistes et le Likoud – contre le «droit au retour» des Palestiniens à l’intérieur des frontières d’avant 1967. Même des Israéliens libéraux tels que Meron Benvenisti (député maire de Jérusalem de 1971 à 1978) croient que le retour des réfugiés palestiniens dans leurs villages et sur leurs terres est «irréaliste». Benvenisti demande que le droit au retour soit mis en œuvre seulement par le biais de la «compensation» et par l’absorption de quelques réfugiés en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza. Dans les négociations sur le statut final, les prémisses de base de la position du gouvernement travailliste seront probablement les suivantes: Israël persistera à refuser de reconnaître le «droit au retour»; il refusera catégoriquement un quelconque retour des réfugiés sur la base de la résolution 194 de 1948 ou toute autre résolution internationale. Israël refusera aussi de s’engager à admettre le retour d’un nombre fixe ou d’un quota annuel de réfugiés de 1948 dans les frontières d’avant 1967 dans le cadre d’un plan de rassemblement familial. Israël maintiendra que les rassemblements familiaux, depuis 1948, ont été une décision unilatérale d’Israël, purement basée sur des considérations humanitaires et que toute demande sera considérée selon ses propres mérites. Même si Israël est d’accord pour permettre les rassemblements de famille basés sur des considérations humanitaires, il insistera pour être la seule autorité qui décidera qui, combien, quand et comment ils pourront entrer dans le pays.