arch/ive/ief (2000 - 2005)

Les Afghans arrêtent leur grève de la faim
by Christoph Callewaert / han Soete (photos) Friday August 15, 2003 at 05:50 PM
ccallewaert@hotmail.com [traduit du néerlandais par duende]

Après 22 jours, les réfugiés afghans ont mis un terme à leur grève de la faim. Un dernier tour de négociations avec le médiateur fédéral a finalement débouché sur un accord.

Les Afghans eux-mêmes se montrent très satisfaits du résultat. Ils n'obtiennent pas la régularisation collective qu'ils demandaient au départ, mais les concessions du gouvernement belge ne sont pas minces. Les Afghans peuvent demander une régularisation s'ils se trouvent en Belgique depuis, respectivement, trois ans pour les familles avec des enfants et quatre ans pour les personnes isolées. Comme on l'avait déjà annoncé, ils peuvent rester en Belgique jusqu'au début de l'année prochaine. La situation en Afghanistan sera réexaminée à ce moment-là. En outre, tous les Afghans dont l'ordre de quitter le territoire a été suspendu obtiennent le droit de travailler ici aussi longtemps qu'ils ne pourront pas retourner en Afghanistan.
woordvoerder Afgaanse vluchelingen Yasser Lotfi, porte-parole des Afghans, est convaincu que les Afghans pourront rester après janvier 2004 : «Malheureusement, la situation en Afghanistan ne connaîtra pas une amélioration rapide.»

Il espère utiliser le répit qu'il vient d'obtenir pour faire comprendre à la population belge qu'on ne peut pas renvoyer des réfugiés dans un pays en guerre : «Je pense que l'opinion publique en Belgique finira par comprendre quelle est la situation en Afghanistan.»

Victoire pour tous les réfugiés
Advokate van de AFghaanse vluchtelingen Selma Benkhelifa, l'avocate qui au début de cette semaine recevait encore les foudres du ministre de l'Intérieur Patrick Dewael, a assisté les Afghans jusqu'au bout. Elle estime que l'accord est une victoire pour tous les réfugiés.

«Premièrement, la procédure de régularisation de 1999, qui a permis aux réfugiés qui se trouvaient ici depuis plus de trois ou quatre ans d'obtenir un titre de séjour définitif, prend un caractère permanent. En second lieu, toute personne qui introduit une demande d'asile a la garantie que son dossier sera traité dans un délai raisonnable. Si elle n'obtient pas de réponse dans les trois mois, elle peut faire intervenir le médiateur fédéral. Avant, la procédure pouvait traîner pendant un an et demi

Il faut souligner que ces acquis concernent donc tous les réfugiés et pas uniquement les Afghans. Ainsi, tous les réfugiés dont l'ordre de quitter le territoire a été suspendu pour une raison ou une autre auront désormais le droit de travailler en Belgique.

La réévaluation promise de la situation en Afghanistan sera également beaucoup plus sérieuse que ce n'était généralement le cas jusqu'à présent.

«Actuellement, le ministre de l'Intérieur établit son rapport objectif sur la base d'un rapport du commissaire général aux réfugiés et aux apatrides Pascal Smet, qui dépend de son ministère. Donc, finalement, sur la base d'un rapport de son propre rapport. Désormais, il devra tenir compte des rapports du ministère des Affaires étrangères (qui déconseille aux Belges de se rendre en Afghanistan, cc), de compte-rendus d'ONG et de la politique menée par d'autres pays.»

Amnesty International n'est pas politiquement correcte

Ce dernier point a été une des notes les plus désagréables. «Pendant les négociations, le médiateur fédéral a dit que le ministre Dewael ne pourrait jamais aligner sa politique sur une ONG comme Amnesty International, qui ne serait pas politiquement correcte’.»

Malgré cette sortie, le médiateur fédéral a été la personne qui a conduit les négociations vers le dénouement. «Le médiateur fédéral a été le premier négociateur en qui nous ayons confiance», déclare Mohamed Nazari, un autre porte-parole afghan. «Il était sympathique et a fait preuve d'un intérêt humain pour notre situation Yasser Lotfi était du même avis. «Il a rétabli la confiance. Il n'était peut-être pas plus neutre, mais il était meilleur. Nous avions perdu toute confiance en Pascal Smet.»

Après un séjour de 22 jours dans les nefs d'une église, les Afghans peuvent donc enfin rentrer chez eux. Mohamed Nazari obtiendra très certainement une régularisation, puisqu'il est ici avec sa famille depuis plus de quatre ans. Yasser espère trouver du travail pendant la période d'attente jusqu'au début 2004. Les trois semaines resteront longtemps dans les mémoires. «De véritables amitiés se sont nouées ici. L'assemblée des voisins a été un soutien énorme. Les contacts seront certainement conservés», déclare Yasser.

Afghanen kuisen kerk na meer dan drie weken hongerstaking En tout cas, il est à noter que les Afghans, qui viennent d'un pays déchiré où différentes ethnies sont en lutte, sont restés solidaires jusqu'à la fin. «Vivre ensemble est une chose tout à fait normale. C'est la guerre qui est la cause des divisions, pas les personnes ni les religions.»

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