arch/ive/ief (2000 - 2005)

Hier, l'annonce en milieu d'après-midi de l'accord mettant un terme à la grève de la faim des Afghans à Ixelles est venue joyeusement perturber la manifestation de soutien aux réfugiés et sans-papiers organisée par la Coordination contre les rafles et les expulsions et pour la régularisation.

Au moment où les Afghans quittaient l'église Sainte-Croix sous les applaudissements, 500 à 800 personnes se réunissaient devant le Palais de justice pour marquer leur soutien aux réfugiés et aux sans-papiers. La communauté équatorienne, qui a été récemment victime de rafles à Saint-Gilles, était présente en nombre. Le cortège s'est rendu à l'ambassade de l'Équateur, avenue Louise, où il y a eu quelques interventions en français et en espagnol.

Jusqu'à présent, les autorités équatoriennes ne se sont pas beaucoup préoccupées des droits des citoyens équatoriens en Belgique. Elles n'ont pas pris position suite aux rafles de Saint-Gilles. Les manifestants ont dénoncé cette situation. Ils souhaitent qu'une action diplomatique vienne appuyer la mobilisation dans la rue. Comme les Afghans, les Équatoriens réclament une régularisation.

Avant d'aller rejoindre les voisins d'Ixelles devant l'église que les Afghans venaient de quitter, les manifestants se sont donnés rendez-vous à l'église des Riches Claires pour une soirée d'information sur les droits des sans-papiers. Le cortège s'est ensuite dirigé en ordre dispersé vers l'église Sainte-Croix.

Devant l'église désormais fermée où les attendaient des voisins épuisés mais globalement satisfaits, les manifestants ont encore écouté quelques interventions. L'avocate de plusieurs réfugiés afghans, Selma Benkhelifa, a notamment donné les détails de l'accord obtenu.

Parmi les points les plus importants pour l'ensemble des réfugiés et sans-papiers :

• Il y aura une régularisation individuelle mais automatique pour toutes les familles avec des enfants scolarisés dont la demande d'asile n'aura pas été traitée trois ans après le début de la procédure (4 ans pour les autres). Ce critère de régularisation automatique sera permanent. Donc, tous les demandeurs d'asile dont le dossier traînera trop longtemps pourront obtenir des papiers et un droit de séjour illimité.
• Actuellement, il faut entre 15 et 20 mois pour que l'Office des étrangers réponde à une demande de régularisation sur la base de l'article 9.3. Le ministre a admis que ces délais n'étaient pas raisonnables. Désormais, tous ceux qui n'auront pas obtenu de réponse après 3 mois pourront saisir le médiateur fédéral en invoquant une faute de l'administration.
• Les personnes qui ont reçu un ordre de quitter le territoire qui est suspendu parce qu'inapplicable, par exemple en raison d'une guerre dans leur pays, auront l'autorisation de travailler en Belgique.
• Enfin, le médiateur fédéral fera une enquête sur les services du Commissariat général aux réfugiés et apatrides et sur les services de l'Office des étrangers, dans lesquels il y a de nombreux dysfonctionnements.