Lettre de Patrick Dewael aux symphatisants des Afghans en grève de la faim by posted by cc Wednesday August 13, 2003 at 12:28 PM |
Lettre du ministre de l'Intérieur, monsieur Patrick Dewael, aux symphatisants des Afghans en grève de la faim.
Cher Monsieur,
Chère Madame,
Vous êtes manifestement mal informé(e).
Contrairement à ce que vous affirmez dans votre lettre, la grande majorité des Afghans dispose de la possibilité d'introduire un recours suspensif auprès d'un tribunal administratif. En outre, tous les Afghans qui sont engagés dans la procédure d'asile depuis au moins 3 ans (familles avec enfants scolarisés) ou 4 ans (personnes seules et couples sans enfants) sans avoir reçu de décision exécutoire peuvent demander une régularisation individuelle. J'ai également décidé que les Afghans ayant introduit une demande d'asile avant le 1er janvier 2003 peuvent rester jusqu'à mars 2004 (personnes seules et couples sans enfants) ou juillet 2004 (familles avec enfants scolarisés).
Je précise par ailleurs que jamais 1 100 ordres de quitter le territoire n'ont été délivrés.
début de 2004, j'évaluerai de nouveau la situation humanitaire et sécuritaire en Afghanistan, en concertation avec mes collègues européens. A ce moment-là, je prendrai de nouveau une décision concernant les possibilités de séjour des Afghans concernés.
Le Haut Commissariat pour les Réfugiés de l'ONU estime en outre que la position de la Belgique en la matière est très raisonnable et généreuse.
Je maintiens qu'il est inacceptable de mener une grève de la faim dans un Etat de droit et un pays démocratique. Qu'on le veuille ou non, il s'agit là d'un moyen de chantage. Que penseriez-vous si demain un justiciable qui est en désaccord avec une décision de justice entame une grève de la faim au lieu d'attendre les résultats de son recours ? Dans cette optique, tout un chacun pourra se faire justice soi-même et notre société en serait paralysée.
Les grévistes de la faim afghans ont choisi eux-mêmes d'utiliser ce moyen. Ils sont par conséquent responsables des suites de leurs actes.
Je vous prie de croire, Cher Monsieur, Chère Madame, à l'assurance de mes salutations distinguées.
Patrick DEWAEL
Vice-Premier Ministre
Ministre de l'Intérieur