arch/ive/ief (2000 - 2005)

Lettre ouverte de la prison
by Marc Sunday August 03, 2003 at 06:27 PM

Une lettre ouverte de Marc Sontrop, prisonnier à la prison de Verviers.

Mardi, 22 juillet 2003

Marc Sontrop
Prison de Verviers
81, Ch . de Heusy
4800 Verviers
(Belgique)

LETTRE OUVERTE À
Madame Christine Wilwerth
Premier Substitut du Procureur du Roi
Palais de Justice de et à 4000 Liège.

Madame le Premier Substitut,
DOSSIER N° LI.L5.103897/2003 et 53.99.609/02

Le détenu qui a été tué à la prison de Lantin le 16 Juillet 2003 aurait pu être moi si on ne m’avait pas « expulsé » transfert spécial de Lantin pour Verviers.

CE QUI SE PASSE À LA PRISON DE LANTIN, À L’ÉGARD DES DÉTENUS, FAIT HORREUR ; LÀ UN CRIME IMMENSE SE COMMET.

Les prisons génèrent la violence. Vous en êtes les coupables.

Depuis au moins le 20 Juillet 2002, soit depuis 1 an, soit encore depuis que des surveillants ont retourné toute ma cellule, je n’ai pas arrêté d’interpeller autour de moi.

Comment et pourquoi laisse-t-on faire des surveillants agressifs? Ne fallait-il pas au minimum les muter à des postes où les contacts avec les détenus sont moins fréquents ?

Quand je me suis directement plaint à la direction de la mise à sac de ma cellule, aucune sanction n’a été prise à l’égard des surveillants ce qui a entraîné encore plus fort l’HARCÈLEMENT des fouilles de ma cellule.

Quand je me suis adressé au Ministre de la Justice Verwilghen et à la Commission Administrative de Lantin une chape de plomb s’est abattue sur les enquêtes administratives.

Détenu dangereux ou pas, même en rébellion, la mort de ce détenu cache un climat plus complexe que cet assassinat qui n’est d’ailleurs pas le premier.

Mon audition PV-LI.L5.103897/2003 n’est pas non plus le reflet réel de ce climat.
Le policier Rigali Picard est affecté chaque jour à la prison. Il est « camarade » avec la plupart des gardiens. C’est avec routine et lassitude qu’il m’a auditionné.

TOUTES CES SOUFFRANCES, JE LES AI SUBIES À LANTIN DURANT UN AN :

On m’a privé de l’assistance d’une psychologue.
On a sans arrêt cherché à développer une inquiétude intense en moi
Par exemple avec le courrier de l’extérieur RETOUR ARBITRAIRE À l’ENVOYEUR, « perte », distribution à 21 heures, voir le lendemain, du courrier.
Désoeuvrement forcé, on proposait tôt ou tard du travail aux détenus. Jamais à moi. J’ai donc eu une vie extrêmement sédentaire. On m’ «oubliait » pour le préau.
Le dentiste, le médecin ont refusé de me soigner.
L’hiver, pas de vêtements chauds et des pannes de chauffage qui ont durées des semaines.
Les repas ne sont pas servis chaud. On m’a régulièrement privé de dessert.
La nuit, des surveillants font des bruits volontaires et excessifs, entre autre avec la TV du couloir.
Trop sous la couverture, a nuit, on me réveille.
On fait appliquer des exigences banales. Le tee short est autorisé dans la cellule, mais on exige la chemise même si on reste sur le devant de la cellule (lors de la distribution du repas, par exemple).

Moqueries et insultes – je n’exagère pas – sont quotidiennes quand certains surveillants sont de service.
Ces surveillants provoquent, cultivent l’anxiété et le désespoir.
Fouilles à nu, fouilles de cellule, mise au cachot, le 20 juillet 2002, une équipe de matons retourne toute ma cellule, abandonnant les affaires par terre en désordre et en dommages.

CE SONT PLUTÔT DES DESTRUCTIONS DE CELLULE QUE DES FOUILLES.

Le chef quartier Claude CARLIER ira jusqu’à souhaiter MA MORT !!! et de finir dans une fosse commune.

A force de venir travailler avec un tel esprit on fini un jour par ne plus se contrôler et par tuer un détenu.
De source très crédible, ce chef de quartier est/a été «concerné » par la mort suspecte d’un détenu.

Des rapports montés de toute pièce ont été rédigé me concernant, pour étouffer mes plaintes.

Les autorités pénitentiaires ont une confidentialité, soumis à une tension épouvantable, fouillles humiliantes, insultes, provocations continues, si on ne m’avait pas transféré le 4 avril 2003, je serai, peut-être, aussi mort assassiné par les surveillants violents de Lantin.

Marc Sontrop

Prison de Verviers