Première assemblée des voisins d'Ixelles by duende Saturday August 02, 2003 at 11:46 PM |
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Vendredi 1er août, la première Assemblée des voisins d'Ixelles s'est réunie sur les marches de l'église Sainte-Croix pour mieux comprendre la grève de la faim des Afghans, concrétiser la solidarité, agir et se manifester.
L'assemblée des voisins
d'Ixelles a réuni plus d'une centaine de personnes venues soutenir
les grévistes de la faim de l'église Sainte-Croix. Les témoignages
se sont succédés pendant plus de deux heures. Il a été
beaucoup question de la situation en Afghanistan, que dénoncent deux
rapports très récents de Human Rights Watch (en anglais) et d'Amnesty International.
Comme l'a fait savoir un participant, en Belgique, cet avis est également
partagé par le Service public fédéral Affaires étrangères
qui déconseille
vivement de se rendre en Afghanistan, estimant que la situation y reste
instable et dangereuse pour les voyageurs. On voudrait
que le Commissariat général aux réfugiés tienne
davantage compte des avis des Affaires étrangères...
De nombreuses personnes solidaires des grévistes de la faim ont
tenu à rappeler que les États de la « forteresse
Europe » mènent une politique odieuse envers l'immense majorité
des réfugiés et des sans-papiers. Il ne suffira pas de parer
à l'urgence de la situation des Afghans et Afghanes de l'église
Sainte-Croix, il faudra aussi réformer en profondeur la politique d'asile.
Et certainement pas, comme le réclame l'Office des étrangers, en
créant deux nouveaux centres fermés pour appliquer avec plus
de fermeté la politique d'expulsions de Patrick Dewael. Rappelons
que les centres fermés permettent l'incarcération de personnes
- adultes et enfants - qui n'ont commis aucun délit, au simple motif
que leur demande d'asile n'a pas (encore) abouti.
Mais pour l'instant, l'assemblée des voisins veut surtout trouver
une solution pour les Afghans en grève de la faim. L'avocate de plusieurs
d'entre eux a fait le point sur la situation.
Les grévistes de la faim ont reçu un ordre de quitter le territoire
dans les cinq jours. Bon nombre d'entre eux sont définitivement déboutés
de la procédure et ne peuvent donc plus introduire de recours contre
cette décision. Cependant, comme le Haut Commissariat aux réfugiés,
qui est une institution des Nations unies, estime qu'on ne peut renvoyer
personne vers l'Afghanistan pour le moment, l'État belge a dû
retarder le rapatriement. Et en mars 2004, le ministre de l'Intérieur,
Patrick Dewael, réexaminera la situation.
L'Afghanistan est un pays complètement détruit par 25 années
de guerre et qui est loin d'être sécurisé. Quelles sont
les chances que, en neuf mois, la situation soit devenue suffisamment stable
pour que les Afghans puissent rentrer chez eux sans courir de risque? Infinitésimales.
Quelle décision le ministre de l'Intérieur prendra-t-il vraisemblablement
en mars 2004? Celle d'accorder aux réfugiés un nouveau délai
de 6 mois, 9 mois ou 1 an. Et les Afghans resteront sans-papiers pendant
7 ans, 8 ans, 9 ans. Et que se passera-t-il ensuite? L'État belge
sera obligé de les régulariser. Parce que, quand leurs enfants
nés ici seront adolescents, qu'ils connaîtront le français
et le néerlandais mais seront incapables d'écrire leur nom
en farsi, il faudra bien les régulariser!
Il ne faut pas permettre que ces gens soient obligés de vivre dans
une telle incertitude pendant des années. Patrick Dewael a la compétence
de régulariser les Afghans dès maintenant et, si son opinion
publique lui demande de le faire, il le fera!
Demandez au
ministre Dewael de régulariser les grévistes de la faim.
Il faut faut apporter une solution MAINTENANT, pas en mars 2004, décembre
2004 ou septembre 2018.
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Une seconde assemblée a été programmée en vue de poursuivre notre mouvement de solidarité et d'action vers nos ami-e-s afghan-e-s. Rendez-vous ce dimanche 3 août à 19h30 devant l'église Sainte-Croix, place Flagey, à Ixelles.