arch/ive/ief (2000 - 2005)

Ce matin, à la RTBF, Guy Spitaels, ancien président du PS, le même qui condamné à une peine symbolique pour avoir touché des pots-de-vin d'un marchand de canons dans l'affaire Dassault-Agusta, ce même Guy Spitaels essaie de revenir sur la scène politique en publiant il y quelques mois avec un bouquin prétendûment anti-américain, s'est aujourd'hui livré à une défense en règle des deux plus importants régimes socialistes de l'histoire, la Chine et L'URSS. La croissance époustouflante de la Chine, le niveau d'égalité sociale soviétique qui ne fut plus jamais atteint depuis lors, les droits de l'homme qui ne sont finalement que des instruments d'ingérence, et j'en passe... Les propos tenus le nouvel ami du socialisme réel étaient tels qu'il a même été arrêté par le journaliste lui-même qui lui a fait remarquer le caractère 'politiquement incorrect' de son discours apologétique. Mais en réalité, Spitaels a précisé sa pensée, et on voit mieux où il veut en venir. Pour lui, le boum chinois est une conséquence d'une transition vers l'économie de marché, qu'il espère voir déboucher sur une économie de marché régulée dont il attribue la paternité... à la social-démocratie ! Sous couvert d'une défense du socialisme, basée sur des statistiques bien réelles, mais qui semblait exagérée sur les ondes des médias officiels, le créneau exploité par l'idéologue Spitaels est celui de la récupération. La détérioration de la situation dans les pays capitalistes, la croissance sans précédent de la Chine face à la crise de surproduction des économies de marché, qui rappelle l'étoile soviétique brillant dans l'économie capitaliste ravagée des années 30, la liquidation des acquis sociaux face en Europe, voilà matière à semer le doute parmi les plus féroces des anticommunistes, à dissiper les fumisteries débitées surtout 1989. Alors quand on travaille chez "Defense du capitalisme SA", et plus particulièrement au département "Propagande dans les milieux de gauche", et qu'on est face à une situation où l'image des pays socialistes s'améliore de jour en jour, que fait-on ? Et bien on suit le courant, on est d'accord sur les faits, quitte à retourner sa veste comme c'est difficilement imaginable, quitte à dire qu'on était pas tout à fait d'accord avec la chute du mur (il l'a dit), mais on précise sa pensée: le socialisme d'alors celui vers lequel va la Chine était une économie de marché régulée. Et bien M. Spitaels, vous faîtes erreur. Le socialisme dont vous avez raison de louer les bienfaits et les conquêtes ne peut afficher de tels résultats que parce qu'il a complètement rompu avec le capitalisme, pas parce qu'il prétend en réaliser un savant mélange. Votre mélange à vous, votre économie régulée, c'est un capitalisme qui se protège par des mots de la contestation légitime de ses victimes. Le socialisme, au contraire, ce sont les victimes du capitalisme qui prennent le pouvoir et en chassent les protecteurs du capitalisme comme vous. La Chine, cher Monsieur, va vous étonner dans les années qui viennent. Votre social-démocratie ne peut rien nous apporter: ne nous faîtes pas croire qu'il s'agit d'anticapitalisme. D'ailleurs, vous constituez la preuve vivante de cette différence fondamentale entre les deux systèmes. Un corrompu comme vous, qui accepte l'argent sale des marchands de guerre et de mort, qui dilapide les biens de la population et les sacrifie pour son enrichissement personnel, hé bien en régime socialiste il n'aurait pas bénéficié du sursis dont vous avez joui. En régime socialiste, vous seriez en prison pour le restant de vos jours, et ce ne serait que justice. Alors méfiez-vous, cher ami, évitez les démonstrations de sympathie pour des régimes populaires, parce que si jamais le vent tourne, vous auriez à répondre de vos crimes devant la justice du peuple, et le verdict pourrait être un peu plus dur. A bon entendeur... PS: l'interview est disponible sur le site de la RBTF et vaut vraiment le détour.