Réunion d'évaluation des Accords de Marcoussis à Bouaké (CI), fief des Forces Nouvelles by Wurufato Thursday July 17, 2003 at 05:27 PM |
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Une rencontre hautement significative a eu lieu hier mercredi au Ranhotel à Bouaké(Côte d'Ivoire). A part le FPI, parti au pouvoir dont l'absence fut plus que remarquée, tous les partis politiques importants et les chefs militaires des deux camps ont tenu à effectuer le déplacement...
Bouaké (Côte d’Ivoire), mercredi 16 juillet 03. Le fief des Forces Nouvelles était le théâtre d’une importante rencontre de travail entre d’une part, les partis et mouvements signataires des accords de Marcoussis (en France) et d’autre part, entre les Forces Armées Nationale de Côte d’Ivoire (dites forces loyalistes) et les Forces Nouvelles issue de la rébellion du 19 septembre 02, après la déclaration conjointe des deux armées le 04 juillet dernier de mettre fin aux hostilités.
Nous avons eu en marges des travaux un bref entretien avec le porte-parole du Roi de Bouaké après une prise de position radicale de la monarchie Baoulé en faveur des accords de Marcoussis :
IM : Pour l’opinion internationale et les lecteurs d’Indymédia, voulez-vous nous éclairer sur la situation intercommunautaire à Bouaké depuis le commencement de la guerre ?
Porte-parole du Roi : Je voudrais avant tout remercier les uns et les autres de l’opportunité qu’ils nous offrent une fois de plus de donner notre opinion sur la situation qui prévaut depuis le 19 septembre 02 en Côte d’Ivoire. Je suis le chargé de la communication et porte-parole de Nana Kouakou N’Guessan, Roi de Bouaké.
Au départ de la crise, la communauté Baoulé était réticente, puis résignée et méfiante. Nous avons par la suite compris qu’il fallait plutôt aborder cette étape historique de la vie de notre Nation avec réalisme et courage. C’est ce qui explique la présence du roi à cette rencontre de Bouaké, terre de ses ancêtres. Il faut dire qu’il n’y a pas eu de problèmes intercommunautaires en tant que tel à Bouaké. Seulement, nous avons été marqué par les calamités comme la faim et les effets collatéraux de la guerre. Nous avons connu un contingent de problèmes qui ont poussé certains communautés villageoises à se déporter vers d’autres cieux pour fuir la guerre. En tant que premier responsable des Baoulé, le Roi a entrepris des démarches pour rencontrer les représentants d’autres communautés comme ceux le la religion musulmane de Bouaké, le curé et les chefs de communautés étrangères vivants à Bouaké, afin que dans une synergie d’action nous puissions sensibiliser nos populations à la paix et éviter la division.
IM : On raconte en ville que les femmes Baoulé auraient, au fort de la crise, empoisonné l’attiéké qu’elles vendaient dans la ville. Dites-nous en deux mots.
PPR : C’est vous qui m’apprenez une telle nouvelle. Sachez tout d’abord que depuis l’éclatement de la crise, les Dioula et les Baoulé ne se sont jamais affrontés. Ce genre de rumeur est à prendre avec réserve. En notre connaissance, il n’a jamais été question d’un mot d’ordre pareil au sein de la communauté Baoulé.
IM : Quels rapports entretenez-vous avec les Forces Nouvelles ?
PPR : Depuis l’arrivée des Forces Nouvelles, nous avons toujours collaboré avec eux en faveur de la paix pour qu’ensemble nous puissions trouver des solutions à la crise, de concert avec les forces loyalistes d’Abidjan. Le Roi Nana Kouakou N’Guessan, Roi de Baoulé a toujours prodigué des sages conseils à ses fils dont Soro Guillaume. Ce dernier est même venu nous demander la route avant de s’envoler pour Paris. Nos bénédictions l’ont toujours accompagné durant ses multiples voyages de négociations. Nos rapports sont actuellement au beau fixe.
En notre qualité de chef traditionnel, nous n’avons pas de partie pris dans cette guerre. Notre rôle c’est de ramener les enfants qui se battent à la maison afin de laver le linge sale en famille. Voilà ce qui a toujours guidé nos interventions. Nous continuons sur cette voie car le chemin de la réconciliation est long et semé d’embûches.
IM : Deux mots sur votre déclaration de ce matin qui a été largement ovationné.
PPR : Nous ne pouvions pas observer la situation sans rien dire. Le Roi a tenu à faire une déclaration faisant appel à la conscience du peuple ivoirien et des dirigeants de partis politiques que nous n’avions jusque là pas encore eu l’occasion de rencontrer. L’occasion nous a été donnée ce matin pour leur dire sans ambages ce que nous pensons ; l’application pure et simple des accords de Marcoussis et la nomination dans les plus brefs délais de M. Ouassénan Koné comme ministre de la défense pour faire avancer le processus de paix en Côte d’Ivoire.
IM : Avez-vous un dernier mot pour la diaspora ivoirienne et en particulier pour les fils de Bouaké qui de l’extérieur, s’inquiètent de la situation de leurs parents et amis vivants à Bouaké ?
PPR : A ceux-là, je transmets mes salutations les plus cordiales et sincères. Qu’ils restent sereins parce que la Côte d’Ivoire n’a pas perdu sa réputation de pays de paix car nous l’avons une fois de plus démontré à l’occasion de cette guerre à l’opinion internationale. Les enfants de ce pays ont compris dès le début qu’il fallait trouver une solution négociée à cette crise. Ils sont allés à Marcoussis après l’étape d’Accra, pour qu’aujourd’hui les choses se remettent progressivement en place. La diaspora doit-elle aussi garder la foi en la Côte d’Ivoire et en sa tradition de paix. C’est dans une situation de péril que la famille doit se ressaisir et rester unie. Que les fils de Bouaké qui sont à l’aventure se donnent la main et entrent en prière avec nous pour bénir ce pays dans la voie de la réconciliation sur laquelle nous sommes ici résolument engagés ! Nous leur demandons de nous emboîter le pas quel que soit l’endroit où ils se trouvent pour prêcher au sein des communautés cosmopolites d’occident, les valeurs de solidarité, de justice et de paix. Que les communautés ivoiriennes de l’étranger s’engagent tous dans la réconciliation !
Propos recueillis par Pablo Senior, alias Wurufato
Pour Indymédia Belgium
les plus Marcoussiens du pays se sont donné rendez-vous à Bouaké pour 2 jours de travail. by Wurufato Thursday July 17, 2003 at 05:27 PM |
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Les militaires ivoiriens, ennemis d'hier, sont venus au grand complet à Bouaké pour consolider la paix en compagnie des hommes politique.