arch/ive/ief (2000 - 2005)


Affiche l'article sans les commentaires

François Jortay tabassé par la police de Bruxelles
by François Jortay Wednesday July 16, 2003 at 07:05 PM
fjortay@skynet.be 1030 Bruxelles

Les faits tels que je les ai vus et vécus

Ce mardi 8 juillet 2003, à Bruxelles,14h30, je me dirigeais vers mon lieu de travail. Arrivé à hauteur de la banque KBC derrière la bourse, je vis venir vers moi un groupe conduit par trois personnes emmenant brutalement un jeune homme pourtant menotté dans le dos. Pour avoir demandé aux supposés policiers (en civil et sans brassard) d'arrêter les évidentes souffrances de la personne menottée (gémissements, visage grimaçant), et malgré que je n'opposais aucune résistance aux policiers, je me suis fait matraqué, mis à terre par un coup porté sur la cuisse droite, puis menotté en clé de bras dans le dos. Pris de panique, je criai "au secours, à l'aide !". Je fus alors emmené vers le commissariat dans une souffrance épouvantable provoquée par la clé de bras qu'accentuaient les (au moins deux) policiers qui me tenaient. Lorsque je les ai suppliés d'arrêter de me faire mal, ils ont accentué encore plus la clé de bras, ce qui a eu pour effet de me faire taire. Une fois dans le commissariat de Bruxelles 1000 (situé à environ deux cents mètres), je fus attaché par les menottes métalliques à un banc pendant plus de deux heures. Durant cette période, mes deux agresseurs m'ont insulté ("pt'it con"), menacé de "fouille corporelle à poil", menacé aussi d'être "attaché à un camé en crise, pour t'apprendre à ne plus prendre la défense de gens dangereux" ). Ils m'ont également dit qu'ils allaient porter plainte contre moi pour "outrage à agent, rébellion, et incitation à" je ne me rappelle plus quoi. Après une prise des empreintes digitales des dix doigts, je pus dicter ma version des faits (sous des pressions psychologiques très intenses), puis on me photographia de face, ainsi que de profils droit et gauche. Après trois heures cauchemardesques je fus libéré puis regagnai mon lieu de travail où un collègue m'a conduit en voiture à l'hôpital St-Pierre (je boite suite aux coups). Le Dr. Paquay, médecin de garde, a constaté des "contusions des deux avants bras, contusions musculaires et possible déchirure musculaire au niveau de la face postérieure de la cuisse droite, excoriations cutanées au niveau du dos". Il a également signé un document attestant mon incapacité de travail pendant cinq jours.

Conclusions

Dans une démocratie parlementaire, les pouvoirs exécutifs et judiciaires sont heureusement séparés (du moins en théorie), ce qui signifie que la police ne peut pas rendre la justice. Elle se permet pourtant de le faire.

D'autre part la police a certes le droit de se défendre, mais à condition d'être l'objet d'une agression. Dans ce cas, l'usage de la force doit être proportionné à la violence de l'agression.

Ce lundi 14 juillet 2003, j'ai transmis au comité P une plainte contre la police de Bruxelles 1000 pour agression à main armée, coups et blessures, et abus de pouvoir.

Cet article du journal Le Soir (17/12/2001) témoigne que la police de Bruxelles est coutumière de ce type de méfaits (pour lesquels malheureusement de nombreuses victimes ne portent pas plainte, par crainte des problèmes ou parce qu'elles ne croient pas en l'impartialité du comité P).

Un dossier Web a été créé afin de publier toute information sur l'évolution de la plainte : http://artivisme.net/jortay/mardi8.htm


François Jortay
1030 Bruxelles