A l’occasion de la déclaration gouvernementale by Col. Rés. Expulsions et Centres Fermés Monday July 14, 2003 at 10:59 PM |
Le Collectif de Résistance aux Expulsions et aux Centres fermés dans le cadre du Comité Contre les rafles, Contre les expulsions Pour la Régularisation! A l’occasion de la déclaration gouvernementale
Un professeur de l’Université Catholique de Louvain a été placé sous instruction judiciaire dans le cadre de la lutte contre les « marchands de sommeil ». En conséquence, le mardi 24 juin 2003 à 07h15, une large opération de police s'est soldée par l'arrestation massive des personnes victimes des pratiques douteuses du propriétaire.
Les forces de l'ordre ont usé de pratiques particulièrement dures et vexatoires : arrestations arbitraires, changements de serrures, pas de contact avec des avocats, …
Il est intolérable que la lutte contre les marchands de sommeil soit un prétexte aux rafles de sans-papiers.
Ceux-ci sont des victimes, et non des coupables!
Des dizaines de personnes et de familles d’origine latino-américaine se trouvent aujourd'hui enfermées dans des centres-prisons en attendant d'être expulsées par la force.
D'autres vivent aujourd'hui dans la crainte permanente et dorment dehors de peur de réintégrer leurs logements précaires.
Ces pratiques policières et administratives à l'égard de personnes vivant depuis des années en Belgique sont un déni total des droits humains les plus fondamentaux : droit à un avocat, l'interdiction de détention de mineurs, conformément à la Convention européenne sur les droits de l'enfant; l'interdiction de traitements inhumains et dégradants, conformément aux Conventions de l'ONU et de l'Union Européenne contre la torture. Enfin, l'enfermement dans des centres fermés a déjà montré par le passé qu'il n'était pas "humanisable".
De plus, l'Etat belge est souvent montré du doigt par les rapports internationaux (Comité contre la torture, Amnesty International) pour le traitement qu'il réserve aux sans-papiers.
Le gouvernement Verhofstadt II s'obstine à pratiquer une politique inique de fermeture des frontières et d'expulsions d'étrangers comme l'atteste la nouvelle déclaration gouvernementale :
- volonté de supprimer totalement la possibilité de recours au Conseil d'Etat (p. 53);
- maintien des mineurs dans les centres fermés au sein de sections "spéciales" (p; 53);
- la lutte contre les marchands de sommeil(p32). Cette "lutte" sert de prétexte à des opérations policières ciblées sur les clandestins plutôt que sur les propriétaires de logements insalubres.
La poursuite de cette politique et le déni d'existence de ces milliers de personnes clandestines ne peut mener qu'à l'exploitation la plus féroce au niveau du logement et du travail, qu'à la précarité dans la vie sociale, qu'à la peur devant l'arbitraire administratif et policier.
Les sans-papiers sont des personnes qui n'existent pas,
qui n'ont pas nos droits démocratiques, qui n'ont pas de voix!!
Vous n'en verrez pas au Parlement!
Cependant, aujourd’hui, la solidarité s’organise.
Des Belges, des étrangers se regroupent pour résister à ces pratiques intolérables, résultat d’une politique répressive et incohérente de l’Etat belge.
Notre action s’inscrit dans ce cadre solidaire, et veut mettre l’accent sur cette situation intolérable, en interpellant nos représentants élus sur la future politique d’immigration du gouvernement.
Contacts : Wahoub F. 0496/700096; Julien U 0486/242342