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Conférence de Presse Gorostiaga (résumé)
by Bureau de presse de Koldo Gorostiaga Friday July 04, 2003 at 12:56 AM

Koldo GOROSTIAGA Député Européen du Pays Basque à présenté lors d'une conférence de presse aujourd'hui au Parlement Européen à Strasbourg, la situation des Nations sans Etats d'Europe et plus particulièrement le cas du Pays Basque, dans la construction politique européenne.

Conférence de Presse...
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Koldo GOROSTIAGA Député Européen du Pays Basque à présenté lors d'une conférence de presse aujourd'hui au Parlement Européen à Strasbourg, la situation des Nations sans Etats d'Europe et plus particulièrement le cas du Pays Basque, dans la construction politique européenne.

Dans le comuniqué ci-joint vous trouverez l'essentiel de son discours: Les Etats d'Europe et les Nations d'Europe sans Etats face la construction politique Européenne;
les droits des peuples, des langues, des cultures et des identités d'Europe dans l'union politique Européenne;
une critique de la construction politique Européenne et des partis de droite traditionnelles et de gauche institutionnelle;

Pour de plus amples renseignemets le bureau de presse de Koldo Gorostiaga est à votre disposition.

Koldo GOROSTIAGA (MEP)
Conférence de presse A Strasbourg
Parlement Européen Le 3 juillet 2003

LA CONVENTION EUROPEENNE ET LES NATIONS SANS ETATS:
LE CAS BASQUE

À la différence de ce qui avait été stipulé dans les traités antérieurs, ce traité affirme de manière catégorique que l’Union Européenne (UE) sera exclusivement constituée des états membres.
Les nations sans état toujours vivantes sont ainsi condamnées à mort puisque, face à l’avenir, il n’existe pas le moindre signe qui leur permette de garder leur identité en tant que peuples differenciés.

À l’heure de l’union politique européenne, les nations sans état, assistons à la crise des états-nation qui s’enferment (certains plus que d’autres) dans le maintien de leurs schémas traditionnels de souveraineté. C’est la raison pour laquelle on nous accuse, nous autres nations sans état, de l’anachronisme de lutter pour devenir un état, alors que celui-ci est en pleine agonie. Objection légitime, s’il s’avérait que les états européens démontrassent effectivement une volonté d’abandon du concept de l’état nation. (Ce qui n’est pas le cas).

C’est pourquoi, en ayant conscience que, d’une part, la période de transition qui mènera à la disparition de l’état nation sera plus ou moins longue et, d’autre part, durant ce laps de temps, les nations sans état d’Europe seront toujours ignorées en tant qu’acteurs de l’union politique européenne, les nations sans état doivent revendiquer pour elles-mêmes ce qui, en substance, doit être possible dans le futur –leur existence en tant que communauté différenciée-et qui doit être possible dès maintenant et durant toute cette transition.

L'UE garde dans son sein des peuples non reconnus, niés en tant que peuples, qui ont une culture historique de résistance pour refuser ce déni et qui demandent le droit à exister dans une Europe politiquement unie.
Une Europe politiquement unie, dans le contexte de globalisation de notre planète, constituera la Région Europe –(terme déjà utilisé dans la culture d’expression anglo-saxonne) et toutes les langues, les cultures et les pays d’Europe constituent à leur tour les Régions d’Europe.
Le Président de la Commission Européenne Romano PRODI a dit: « En Europa tutti siamo minoranze »; en d’autres termes, en Europe nous sommes tous des régions, et toutes les langues sont régionales.
Assumer la condition que nous sommes tous des régions d’Europe suppose clairement une révolution dans les catégories actuelles de notre mode de pensée.

La Convention pour le futur de l’Europe n’a certainement pas les mêmes préoccupations que les 50 millions d’européens appartenant aux nations sans état. C’est même tout le contraire puisqu’elle octroie tout le protagonisme aux états, oubliant l’objectif indiqué par Jean MONNET il y a une cinquantaine d’années : l’union des peuples d’Europe.
Il est donc clair que la CIG ne veut pas ouvrir cette boîte à Pandore, en ce moment, lorsque le refus d’un seul des états membres –c’est certainement le cas du Royaume d’Espagne - est suffisant pour battre la majorité... dans le cas où elle s’exprimerait en faveur de ce débat.
La droite européenne, comme nous le savons, se développe sur les gloires impériales de son passé national et la gauche institutionnelle (c’est moins récurrent) s’est montrée incapable d’amener devant l’opinion publique un principe minimum d’autocritique au sujet des atrocités commises lors de ces conquêtes. Continuer de proposer, en conséquence, la « grandeur » pour l’Europe, tout en gardant une position privilégiée sur le marché mondial, en y incluant des formules néo-coloniales, peut s’avérer utile pour obtenir des victoires électorales aujourd’hui encore. Si en plus, on ajoute que l’Europe est un espace de liberté, sécurité et justice, on obtient politiquement, la quadrature du cercle.

Les nations sans état, ne cadrent pas avec l’image habituelle d’une puissance européenne. Leur sensibilité penche plus pour la défense de l’habitat, pour la sauvegarde de leurs modes de vie, de leurs langues et cultures et elles préfèrent sacrifier un peu de leur confort (et parfois bien plus que cela) en faveur de leurs libertés, leurs traditions et des signes d’identité collectives. En ce sens, leur expérience en tant que sujets auxquels on nie leur personnalité leur fait partager les réflexes et les valeurs des peuples colonisés.
Nous, nations sans état d’Europe, avons effectivement beaucoup de points communs avec les peuples du tiers-monde. Bien que nous soyons des peuples d’Europe, nous vivons l’humiliation quotidienne de ne pas être reconnus, un mépris qui grandit avec la frustration de ne pas pouvoir défendre nos intérêts collectifs au niveau culturel, économique, politique et social, et la conviction qu’ils (les états) ne le font pas mieux.
Le peu de sensibilité affichée jusqu’à aujourd’hui par les institutions européennes devant la lutte pour la personnalité des peuples non-reconnus d’Europe s’explique dans la mesure où ces institutions sont juge et partie. Le manque de compréhension de la part de la gauche institutionnelle européenne dans son ensemble est, par contre, plus difficile à expliquer, du fait qu’elle ne se réclame théoriquement pas du nationalisme des états-nation.

En ce moment, que penser de la gauche institutionnelle qui émet des critiques sur le déficit démocratique dont souffre le processus de constitution européenne actuel – de par son opacité, éloignement, bureaucratisme incontrôlable et insensibilité sociale – quand elle en revient à un jacobinisme forcené, alors qu’il paraît évident qu’un nouveau cadre institutionnel sur la base des régions européennes dotées de compétences substantielles permettrait, à ce niveau universellement établi, que le pouvoir serait contrôlable et, de plus, que les citoyens pourraient vivre de manière réelle la démocratie participative, exiger des responsabilités politiques et jouir de la liberté de sa diversité à sa façon.
Le 19 novembre dernier, lors d’une session extraordinaire du Parlement à Strasbourg, plus de deux cents députés des pays candidats prirent part à un premier débat cordial avec les députés européens. À cette occasion, le Président du groupe de la Gauche Unie européenne Francis WURTZ lança un avertissement avisé : « Dans notre “maison commune”, il ne doit y avoir
Ni maîtres ni domestiques ». « il faut être capables de construire une Europe dans laquelle chacun de nos peuples pourra se reconnaître et se sentir à son aise ».

L'éclosion d'un affrontement historique qui, jusqu'à présent, s'est produit dans le cadre des états-nation, par l'usage ou le refus de la violence, (selon les conditions ou les voies que les états dominants ont laissé aux peuples qui luttent pour leur droit à exister) risque de se déplacer à l'interieur de l'UE. . Le cas Basque est déjà, dans ce sens, particulièrement expressif.