arch/ive/ief (2000 - 2005)

Lettre ouverte à M. WU Jianmin, Ambassadeur de la République Populaire de Chine, 11 Av George V, 75008 Paris

Lobsang Dondhup (28 ans) et Tenzin Delek Rimpoché (52 ans) accusés d'une série d'explosions à Chengdu (Sichuan), furent arrêtés en Avril 2002 et condamnés à mort 8 mois plus tard, le 2 Décembre 2002, sans preuve ni procès équitable. Lobsang Dondhup fut exécuté dans la précipitation le dimanche 26 janvier, le jour même de la "confirmation" du verdict par un tribunal du Sichuan, en dépit des protestations du Parlement Européen et des promesses faites à une délégation américaine d'une révision à longue échéance du procès. Un témoin important pour Tenzin Delek Rimpoché était ainsi supprimé.

Les autorités chinoises disent avoir obtenu des aveux. Pourtant, dans la première phase publique du procès, Tenzin Delek a rejeté toutes les accusations. Il a aussi débuté une grève de la faim le 6 janvier. Le 21 janvier, dans une déclaration enregistrée clandestinement, il déclare être innocent des accusations d'attentat à la bombe et de tractage et que la police chinoise s'est employé à lier son cas à celui de Lobsang Dondhup réalisant un amalgame politico-judiciaire. Enfin, Tenzin Delek Rinpotché fait appel.

Où sont les aveux et les preuves de sa culpabilité ?
Tenzin Delek Rimpoché est surtout engagé dans la préservation de la culture tibétaine. En 1978, il rencontre l'ancien Panchen Lama récemment libéré. Il rencontre également la première délégation de représentants du Dalai Lama visitant le Tibet en 1979. Il séjournera en Inde entre 82 et 87 au Monastère de Drépoung. Reçu en audience par le Dalai Lama, il est reconnu comme étant la réincarnation d'un grand Lama du monastère de Lithang. A son retour au Tibet, il entreprend la construction d'un Monastère grâce à l'appui du Panchen Lama. Tenzin Delek Rimpoché est un homme au grand coeur, Wang Lixiong, un chercheur tibétologue chinois réputé en Chine, déclare: "Il était impliqué dans de nombreuses actions philanthropiques, comme l'ouverture d'écoles pour orphelins, l'aide aux personnes âgées isolées, la construction de routes et de ponts, la protection de l'environnement et encore dans des campagnes de lutte contre le tabagisme, l'alcoolisme, les paris, les crimes, etc."
En condamnant cet homme, n'est-ce pas la culture tibétaine que vous voulez atteindre ?
Nous demandons sa libération et celle des autres prisonniers encore maintenus en détention dans la même affaire. Un gouvernement qui condamne ses opposants politiques se condamne aux yeux des démocraties, et dévalue son image dans le monde.
En vous priant de croire, Monsieur l'ambassadeur en l'expression de nos remerciements sincères pour la résolution de ce cas dans le respect de l'éthique et des droits de l'homme.