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défense d'un journaliste marocain
by karine Saleck Tuesday June 24, 2003 at 02:23 PM
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LEs bruxellsois s'organisent pour la défense d'un journaliste marocain en prison et en grève de la faim

M. Ali Lmrabet, journaliste marocain, reçoit de plus en plus d'attention dans les milieux belges et particulièrement bruxellois.

Jeudi dernier nous étions une vingtaine à manifester pour demander sa libération et la reprise de l'activité de ses deux titres Demain et Doumane de la presse indépendante marocaine. Ali Lmrabet est en prison et en grève de la faim depuis le 13 mai 2003. Il a été conduit en prison à partir de la salle d’audience du procès, le procureur du roi a requis la peine maximale - cinq ans de prison et 100 000 dirhams d'amende (environ 10 000 euros) - et l'interdiction de ses deux publications. Il est très faible mais garde encore espoir de voir sa peine être commuée et de reprendre son travail de journaliste.

Ce réquisitoire est intervenu alors que le directeur de publication des hebdomadaires Demain magazine et Doumane et correspondant de RSF au Maroc entamait son huitième jour de grève de la faim. Ali Lmrabet, répondait des crimes d' "outrage à la personne du Roi, au régime monarchique et à l'intégrité territoriale" pour avoir publier des articles et des caricatures jugées offensantes pour la monarchie, et reproduit, d'autre part, des déclarations d'Abdellah ZaaZaa à une publication espagnole, où cet ancien détenu politique marocain se disait "républicain".
Selon les journalistes de Doumane, les articles incriminés sont : la "liste civile du roi" au Parlement, c'est-à-dire le budget alloué chaque année au monarque par l'Etat marocain (qui est publiée -après le vote- au JO marocain). Dans Demain magazine, toujours selon ses journalistes, ce qui serait incriminé est la publication d’extraits d’une interview d'Abdallah Zaâzaâ, accordée au correspondant au Maroc du quotidien catalan l'AVUI.
Ce jugement est particulièrement dur compte tenu du délit.

Aujourd'hui la police d'Etterbek a signifié qu'elle n'avait pas assez d'éléments disponibles jeudi prochain à 17h30 pour autoriser la manifestation devant l'ambassade du Maroc, boulevard St Michel 29, près de la place Montgomery.

Entre temps le journaliste a reçu la visite du prince "rouge" Moulay Hichem et il a été convaincu d'abandonner sa grève de la faim.

Une grande discussion faisait cependant rage au sein de la communauté marocaine et de ses amis belges pour savoir si oui ou non il fallait demander un recours à la grace royale.
Mme Alima Boumedienne Thiery, députée au parlement européen avait rendu visite à M. Lmrabet tout récemment et jugé son état critique et insistait pour que tous se joignent à l'action de demande en grâce. A l'inverse, plusieurs élus locaux d'origine marocaine soulevaient le problème de la défense d'un état de droit au Maroc. Si l'on se plie au bon vouloir de la monarchie et du Makhzen (le système qui l'accompagne) on ne lutte pas avec le journaliste pour la cause qu'il défend. Le débat reste ouvert mais les manifestations publiques ne sont plus autorisées à Bruxelles!!