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De Marquetalia jusqu’à la victoire
by FARC-EP Wednesday June 18, 2003 at 02:02 PM

Forces Armées Révolutionnaires de la Colombie-Armée du Peuple FARC-EP. De Marquetalia jusqu’à la victoire

En mai 1964, Guillermo León Valencia, président de la République pour le Front national, poussé par le Sénat et appuyé par le gouvernement des Etats-Unis, lançait l’opération Marquetalia dans le cadre du Plan Laso, projet contre-insurrectionnel de Washington dont le dessein était d’exterminer l’ « ennemi interne », cherchant à empêcher à tout prix que ne se produise sur le continent une révolution comme celle qui venait de survenir à Cuba. La conséquence de cette agression a été la naissance des FARC, il y a 39 ans.
A cette époque Marquetalia était une zone de travail pacifique où des guérilleros expérimentés menés par Jacobo Prias et Manuel Marulanda avaient ignoré la trompeuse pacification du Général Rojas Pinilla, avaient repoussé les attaques agressives de libéraux auto-proclamés « limpios », ainsi que celles de l’armée et de la police qui les persécutaient, et qui n’avaient pas rendu leurs armes, ni à Rojas ni au Gouvernement du Front national.

En janvier 1960 avait été assassiné par les libéraux à Gaitania, au sud du Tolima, l’inoubliable Jacobo Prias (Charro Negro). Les hommes de Marulanda avaient attendu que justice soit rendue par l’Etat, mais cela ne s’est jamais produit. L’assassinat de Jacobo Prias a été l’étincelle politique, le détonateur de la lutte guérillera du peuple, qui après l’attaque contre Marquetalia et à la suite de plusieurs étapes, est aujourd’hui parvenu à se déployer sur l’ensemble du territoire national et se prépare à livrer des batailles décisives pour la liberté, la justice sociale et le nouveau pouvoir.
De Marquetalia à l’an 2003, les Etats-Unis ont accentué leur intervention en Colombie proportionnellement à leur ambition géopolitique ; de la guerre bactériologique de 1964 jusqu’à la guerre aujourd’hui livrée avec une technologie militaire sophistiquée, l’empire et l’oligarchie ont converti notre pays en une enclave destinée à favoriser le positionnement du néolibéralisme et l’imposition de la ZLEA sur le continent.
Une constante politique de l’Oligarchie et de la Caste politique qui gouverne la Colombie a été et reste l’emploi de la violence d’Etat, estimant que la faim et les besoins vitaux du peuple peuvent se résoudre avec des balles. C’est ce qui est arrivé à Marquetalia, à Casa Verde en décembre 1990 et à San Vicente del Caguan en février 2002. La solution politique du conflit, objectif stratégique essentiel des FARC-EP, a continuellement été bloquée par les oligarques au pouvoir qui refusent d’apprendre de l’histoire et qui s’acharnent à rechercher une illusoire défaite militaire de la guérilla.
Ne disaient-ils pas en 1964 que Marquetalia serait prise en un mois ? 39 ans ont passé et Marquetalia s’est multipliée sur tous les horizons du pays.
Vaincre l’insurrection au moyen des armes, croire que la solution sera l’intervention militaire directe des Etats-Unis, prétendre que le peuple se soumette sans réaction à la violence et à l’injustice de l’Etat, est une folie. Uribe Vélez ressemble beaucoup à un marchand d’illusions, lesquelles se transforment en espoirs pour les Riches et les Oligarques qui désirent que l’injustice perdure.

Son programme de « Sécurité Démocratique » est le programme de la dictature et de la violation des droits humains, de la politique néolibérale, de l’abandon de souveraineté, de la guerre totale et de l’intimité entre le Gouvernement et ses paramilitaires.
Le lancement des nouvelles Brigades mobiles, les Bataillons de haute montagne, le million de délateurs, l’augmentation des effectifs militaires, les « soldats paysans », la protection de l’infrastructure économique, etc., demandent des milliards et des milliards de pesos.
La Colombie est une poudrière sociale sur le point d’exploser. Presque 30 millions de compatriotes vivent dans la pauvreté, plus de 3 millions n’ont pas de travail et 6 millions 800 mille survivent grâce aux petites solutions de la débrouille, ce qui constitue un chômage camouflé. Ce sombre tableau est achevé par la faillite des entreprises, la fuite des capitaux, le déficit fiscal, et une dette dont les intérêts pour l’amortissement représentent 70% des recettes totales du Gouvernement.
La guerre est payé par le porte-monnaie des gens, par les fonds des programmes sociaux, par les emprunts et par l’ « aide » nord-américaine. Cette dernière représente la porte ouverte à l’intervention et ouvre la voie au piège de la dépendance, au marché de l’industrie militaire yankee et à la main-mise sur les richesses du pays.

Les dites zones de réhabilitation de l’Arauca et des Montes de Maria sont les théâtres sur lesquels la dictature viole tous les droits humains dans le but exclusif de protéger les intérêts d’entreprises pétrolières nord-américaines. La Colombie doit s’opposer à ces actions arbitraires ainsi qu’à la fumigation effectuée sur le pays par le gliphosate de la misère et de la dévastation écologique, également exigence de cet empire.

Il ne reste pas d’autre voie que celle de la résistance de tout le peuple aux lourds et anciens et toujours plus forts impôts, aux agressives réformes des lois du travail et du régime des retraites, lesquelles privent sans atermoiement le travailleur d’une partie de son revenu et de ses conquêtes sociales ; une résistance qui évite que des décrets liberticides émanant de la commotion intérieure soient incrustés dans la législation permanente afin de soutenir juridiquement la dictature ; une résistance à l’approbation du statut anti-terroriste, avec lequel se couvrent les fascistes du Congrès et du Gouvernement, parce qu’en défigurant le délit politique et les causes du soulèvement armé il accroît le verrouillage de toute possibilité de solution politique au conflit ; résistance, finalement, à la guerre et au gouvernement illégitime d’Uribe.
Uribe Vélez ne représente pas le pays. Il est arrivé à la présidence après un vote frauduleux et rachitique opposé à un grand potentiel électoral. C’est le Gouvernement d’un groupe minoritaire, de la droite fasciste et du paramilitarisme, ce n’est pas le Gouvernement de tous les Colombiens.

Depuis Marquetalia et depuis toujours nous avons privilégié la solution politique au conflit social et armé et nous n’allons pas renoncer à cette possibilité. En 1984, dans le cadre de l’accord de La Uribe, les FARC-EP s’étaient converties en plate-forme de lancement d’un large mouvement politique, l’Union patriotique, mais cette dernière a été effacée, par les balles, de la vie politique nationale. Plus de 4000 dirigeants, activistes et militants ont été assassinés par des sicaires du B-2 et par des paramilitaires comptant sur le soutien du Commandement Général de l’armée. C’est pour cela que le mouvement bolivarien pour la nouvelle Colombie, que nous avons lancé il y a trois ans à San Vicente del Caguan et qui aujourd’hui existe sur toute la géographie de la Patrie, est clandestin. Il est également très large parce que nous nous retrouvons tous dans Bolivar.

Comme il y a 172 ans, la préoccupation du Gouvernement de Washington continue d’être Bolivar, parce que sa pensée semée sur la terre de notre Amérique germe comme unité des peuples et comme alternative à l’hégémonie de l’empire.
Sur ces bases, à l’occasion de leur 39ème anniversaire, les FARC-EP maintiennent leur volonté de paix et de recherche d’une solution politique au conflit et sont disposées à reprendre le dialogue avec un Gouvernement qui aurait la même attitude. Si n’est pas recherché rapidement un accord de paix, aucun Gouvernement de l’Oligarchie ne pourra gouverner comme auparavant. La solution du conflit interne de la Colombie revient au peuple colombien, à ses dirigeants, à sa Patrie, parce que nous Colombiens ne sommes pas en guerre contre une autre nation souveraine ni de la région ni du monde.
En moins d’un an Uribe Vélez a provoqué un incendie dans le pays avec le feu de la guerre. Il faut freiner ce Néron fou qui est en train de détruire la Patrie, la conduisant à la faillite et à la banqueroute totale, à la pauvreté extrême et la situation de colonie prisonnière des Etats-Unis.
Face à l’échec et à l’illégitimité du Gouvernement actuel, nous proposons d’initier des contacts clandestins avançant vers la formation d’un Gouvernement alternatif qui évite au pays le chemin de la guerre, qui le libère du néolibéralisme et de la dépendance, qui le fasse renaître socialement et économiquement et qui rende possible la véritable démocratie et la paix. Ce nouveau Gouvernement doit être intégré par 12 Patriotes représentants de la vie politique, économique, sociale, syndicale, culturelle, ecclésiastique, et incluant un Commandant des FARC-EP. Initialement il devra travailler de façon clandestine, parvenir à un accord politique et programmatique au bénéfice des Colombiens, et ensuite, quand il pourra sortir de la clandestinité, il pourra désigner officiellement un candidat à la présidence de la République, qui puisse convoquer sur les places publiques la manifestation du soutien populaire contre les Castes corrompues et guerrières au pouvoir.
Il est temps de mettre un terme à la dispersion qui a permis tant de violence de la part du pouvoir.
Nous réitérons l’invitation de notre commandant en Chef, Manuel Marulanda Vélez, faite aux Généraux de l’Armée et à l’ensemble des officiers des Forces Armées, pour que nous nous rencontrions dans la clandestinité et que nous décidions de mesures qui contribuent à sauver la Colombie.
A l’occasion de ce 39ème anniversaire, avec la certitude du triomphe, nous saluons tous les commandements et tous les combattants des FARC-EP, tous les miliciens de Bolivar et les militants du Parti Communiste Clandestin. Nous rendons un hommage ému à tous les combattants des FARC-EP que ont offert leur sang généreux, de Marquetalia jusqu’à aujourd’hui, pour la cause de la justice sociale, de la paix et de la liberté. Leur exemple est le feu et la morale qui animent notre lutte jusqu’à la victoire finale.

Vivent les FARC, armée du peuple !
Vivent Marquetalia et Manuel Marulanda Vélez
Avec Bolivar, avec Manuel, avec le peuple au pouvoir !

Secrétariat de l’Etat Major Central des FARC-EP


Montagnes de Colombie

27 mai 2003