Contrôle raciste à Saint-Nicolas by ecole sans racisme [ posted by red kitten ] Monday June 09, 2003 at 07:15 PM |
info@ecolesansracisme.be |
Dimanche 1er juin, la police de St-Nicolas a contrôlé tous les jeunes d?origine immigrée venant d?Anvers pour visiter le domaine de recréation « De Ster ». 50 jeunes Marocains ont été menottés et arrêtés parce qu?ils n?avaient pas leur carte d?identité sur eux. Une mesure prise suite à une rixe sur la plage du domaine de récréation la veille. 5 jeunes anversois d?origine marocaine avaient volé un jeune Kosovare. Ce qui a provoqué une bagarre dans laquelle les 5 jeunes ont reçu des coups de couteau.
Le Bourgmestre Willockx a témoigné dans Le Standaard : « Nous entendons dire qu?ils (les jeunes marocains d?Anvers ndlr) veulent vraiment ?conquérir? De Ster. Or, ce ne sera pas le cas. Nous n?allons pas capituler et on va vraiment y mettre le paquet » (De Standaard, 3 juin)
Nous avons reçu ce témoignage qui montre où cette ?logique de sécurité? mène dans la pratique.
..Contrôle raciste à Saint-Nicolas
Je m?appelle Hammoudi Abdelilah. J?habite Linkeroever. Je suis né le 2 juin 83. Ce dimanche 1er juin, je suis allé avec 3 autre copains à « De Ster » parce qu?il faisait vraiment chaud. Nous voulions profiter du soleil. Nous avons pris le bus 80 sur l?avenue Blancefloer à Linkeroever direction St-Nicolas. Un détour nous a amenés à un arrêt inhabituel où des agents de police nous attendaient. Ce n?était pas pour contrôler nos tickets de bus, mais pour un contrôle d?identité. Donc tous ceux qui n?avaient pas de carte d?identité sur eux ont dû suivre la police. On leur a mis des menottes en plastique et ils ont dû se mettre à genou dans le sable. J?ai montré ma carte d?identité, donc je pouvais passer. Mais je voulais savoir ce qui allait se passer avec les autres, parce qu?il y avait un jeune ami parmi eux. Donc je demande très poliment : «Excusez-moi, monsieur, qu?est-ce qui va se passer : il faut que je puisse informer ses parents afin qu?ils ne s?inquiètent pas. » D?abord, il m?a répondu que je devais m?en aller, sinon ils allaitent m?arrêter aussi. Puis, il m?a dit qu?ils allaient simplement être identifiés et puis ramenés.
J?ai repris mon chemin et mon ami, qui lui aussi était en ordre, encourageait les jeunes présents à bien marcher et à ne pas traîner puisque nous nous trouvions sur une route à grand trafic. Un des deux policiers qui nous surveillaient à distance a fait signe à son collègue d?arrêter cet ami : pour les policiers, il devait avoir donné l?impression d?être agressif. Les policiers lui ont mis les menottes en l?insultant. Soudain, j?ai vu un autre agent de police courir vers moi. «Prends celui avec sa casquette aussi ». C?était l?agent à qui j?avais demandé l?info. Je suis resté sur place, je ne me suis pas enfui, j?ai voulu dire que c?était un malentendu, mais il était impossible de parler. J?ai été poussé brusquement contre le mur. On m?a menotté et conduit avec les autres. Je me suis senti humilié. Tous les ?autochtones? nous regardaient comme si nous étions des animaux qui étaient capturés dans la brousse. La police n?a rien expliqué à ces ?spectateurs?.
Les menottes étaient trop serrées. En moins d?une minute, j?avais déjà mal aux poignets. Je ne savais vraiment pas ce que j?avais fait de mal. J?étais à côté d?un jeune que je connaissais de vue. Il a été tabassé, on a marché sur ses mollets, il a reçu un coup de poing dans la figure. Plus il criait de mal et demandait d?arrêter, plus on poussait sur ses mollets. Après l?agent dira qu?il ne lui a rien fait. Nous avons été embarqués un par un dans un de ces grands combis noirs. Il y avait de la place pour 8 personnes, mais nous y étions 12. Les policiers nous ont traités de «macaque», disant que «de toute façon, ce ne sont que des bronzés». Le chauffeur nous faisait souffrir en freinant brutalement de façon que nous soyons éjectés de nos sièges, ce qui resserrait encore l?étreinte de nos menottes.
A l?arrivée, il a fallu à nouveau se mettre à genoux. Plusieurs fois, on a demandé aux agents de desserrer les menottes. Les mains du garçon à côté de moi étaient fort gonflées. C?est un agent d?origine nord-africaine (un Tunisien, je pense) qui a desserré nos menottes. Je l?ai encore entendu dire que ce n?était pas normal. Ensuite, on nous a photographiés. Il était environ 14h. J?ai été conduit dans une cellule souterraine. Les menottes ont été enlevées. La cellule mesurait 3 m sur 3 et nous nous y trouvions à 9 personnes. C?était inhumain ! Pas d?air frais, même les murs et le sol devenaient humides. Tout le monde souffrait de ces conditions, on pouvait s?évanouir à tout moment. On mourait de soif, dans un endroit tellement restreint alors qu?il faisait autour de 30° dehors. Un jeune garçon maigre s?est ajouté à notre cellule. Je me disais que les policiers devraient être gênés d?arrêter un garçon aussi jeune. Il était venu à vélo de Hoboken jusqu?à St-Nicolas. En arrivant, il a été embarqué parce qu?il était en train de regarder. Comment aurait-il pu savoir ce qui allait se passer ? En plus, son vélo a été abandonné, non cadenassé
Après avoir attendu pendant 5 heures, on a finalement ouvert nos cellules et nous avons pu nous mettre dans le couloir, derrière des grilles. On nous a dit que, si on restait calme, on allait recevoir à boire. Ils ont apporté 2 seaux d?eau et quelques gobelets en plastique. Comme si nous étions des vaches pour devoir boire dans des seaux ! Toutes les 30 minutes, 3 personnes étaient appelées pour établir un procès-verbal. J?ai fait ma déclaration et la dame qui m?écoutait s?est étonnée parce que je ne savais pas pourquoi j?étais arrêté, vu que j?étais en possession de ma carte d?identité. Je lui ai raconté aussi le comportement inhumain des chauffeurs dans le combi. Elle semblait ne pas vouloir le noter. J?ai insisté pour que ce soit consigné dans le procès-verbal.
Je n?ai pas raconté ceci seulement pour moi, mais pour toutes les victimes de cette journée perdue
ABDELILAH
...
police partout by anarki Monday June 09, 2003 at 10:59 PM |
justice nulle part
le jour viendra ou ce sera leur tour .. yap >)
Et pendant ce temps-là... by Janovitch Tuesday June 10, 2003 at 04:09 PM |
lestrake@altern.org |
Et pendant ce temps, on apprend que les négociations de la majorité rose-bleu ont porté hier sur deux axes:
la lutte contre l'insécurité et le développement d'une société multiculturelle tolérante.
Y'a pas à dire, c'est bien parti.
Les événement de St-Nicolas sont,à n'en point douter, la manifestation tangible de ces deux pôles d'action pseudo politique.
La carotte et le bâton seront au programme. C'est sûr, on nous prend pour des ânes.