arch/ive/ief (2000 - 2005)

Retour triomphal de la Compagnie Guépard du chef Shérif Ousmane de Danané, l’Ouest de la Côte d’Ivoire :

Partis il y a deux mois de Bouaké pour une mission de sécurisation de l’Ouest ivoirien, le Sergent-chef Shérif Ousmane et ses éléments de la Compagnie Guépard sont rentrés hier mercredi 4 juin 03 sur leur base située au quartier Dar-Es-Salam à quelques dizaines de mètres seulement du camp de cet autre célèbre chef de guerre, l’Adjudant Tuo Fozié, devenu aujourd’hui ministre dans le gouvernement de Seydou Elimane Diarra.

Devant le désordre qui régnait dans l’Ouest ivoirien, notamment l’infiltration d’éléments libériens incontrôlés qui se livraient à des pillages et exactions de tout genre, le staff militaire du MPCI avait porté en toute unanimité sa confiance au Sergent-chef Shérif Ousmane début mai 03 pour nettoyer ce qui était désormais devenu le Far West de la sous-région. Fort de plusieurs centaines de combattants dont certains proviennent du camp des Guerriers de la Lumière, la Compagnie Guépard s’est livrée deux mois durant à des combats périlleux contre tous les ennemis de la population du Grand Ouest ivoirien. Au four et au moulin et sur des fronts divers, tantôt aux prises avec les loyalistes, tantôt en face des pilleurs libériens, Shérif Ousmane et ses guépards ont fini, au prix de pertes sensibles par imposer une paix relative dans la région des dix-huit montagnes (l’Ouest ivoirien). L’homme, aux dires de ses éléments est à la base de ce succès fulgurant de la Compagnie qu’il a lui même formée de ses propres tripes. On dit de lui qu’il est d’une honnêteté d’ange et d’une fermeté d’aigle. Un vrai chef de troupe dont la simple présence suffit pour rassurer et donner du tonus à ses combattants.
La réputation de Shérif Ousmane ne date pas de sa mission récente dans l’Ouest mais des batailles héroïques livrées en début de rébellion lors de la grande attaque de la ville de Bouaké les 5, 6 et 7 octobre dernier par les forces loyalistes. Depuis lors s’est scellé entre les habitants de Bouaké et lui un mélange d’affection et de confiance sans pareil.
C’est vers 10 heures ce mercredi qu’une population estimée à près de 5 000 personnes avait pris d’assaut les alentours du camp de la Compagnie Guépard pour accueillir le ‘Shérif’ Ousmane et ses hommes dont tous ne sont pas revenus du front et leur apporter sa reconnaissance pour la tâche remarquable qu’ils viennent d’accomplir dans le Grand Ouest et au delà, pour revivre les jours de gloires qu’elle a connues sous leur protection à Bouaké.
Peu avant 13 heures des crépitements de kalach et de pistolets automatiques attirent la foule un peu endormie aux abords du camp et de l’autoroute du Nord sur lequel fonçaient les véhicules 4x4, les pick-up et autres camions de guerre de la désormais célèbre Compagnie Guépard ; les héros sont bel et bien là. Parmi eux, le chef Shérif en personne qui ne cesse, de la fenêtre de son pick-up où il est assis, de saluer la population qui lance des cris de joie mêlés d’interpellations de combattants reconnus par leur proches dans le cortège guerrier.
Après un tour d’honneur dans la ville, retour au camp vers 15 heures pour la cérémonie d’hommage organisée par l’UFDCI, l’union de femmes pour la démocratie en Côte d’Ivoire.
A l’intérieur du camp l’ambiance est entretenue par des animateurs d’une discothèque de la place en compagnie de Ouat Foung, l’artiste maison. Le Shérif fait son entrée avec ses hommes que les parents et amis se disputent pour des étreintes et accolades interminables. Quelques familles, discrètement, essuient des larmes à la confirmation de la mort de leur fils au front. Pour ceux-là, une minute de silence émaillera plusieurs fois la cérémonie.
Devant la tribune d’honneur où prirent place les principaux CO (chef d’opération) de Bouaké, des orateurs se succèderont pour remercier et rendre hommage à Shérif et ses hommes ; M. Lama Bamba, au nom des vieux et Mme Keita représentant les mamans diront toute leur reconnaissance envers ce fils qui les a libérés de la xénophobie et des exactions des corps habillés du régime de Laurent Gbagbo. Ses pairs militaires, en la personne du chef Soumahoro rendront aussi un vibrant hommage militaire à Shérif Ousmane suivie d’une démonstration d’adolescents passés maîtres dans l’imitation des entraînements de la Compagnie Guépard et de son illustre chef.
Vers 16 heures tous les soldats son conviés à se retirer dans l’arrière cour pour un briefing militaire au cours duquel le héros prendra la parole : il exhortera les jeunes soldats à faire preuve de bon sens dans la situation de ni paix ni guerre qui prévaut actuellement. Il leur demandera de se méfier de l’argent facile qui est désormais l’autre ennemi de la rébellion. Fin tribun et pédagogue hors pair, le Shérif Ousmane demandera en outre au siens de se mettre définitivement à la disposition de sa hiérarchie militaire pour continuer l’œuvre de la formation d’une véritable armée nationale qui est la leur sur toute l’étendue des zones sous contrôle des Forces Nouvelles. Ce sera ensuite au chef d’Etat Major des Forces Nouvelles, le Colonel Bakayoko puis au Colonel Bamba du 3ème Bataillon de rendre hommage aux soldats, à tous les soldats des Forces Nouvelles. M. Sindou Cissé prendra quant à lui la parole au nom du Secrétariat du MPCI et de M. Soro Guillaume pour saluer les combattants et les appeler à la vigilance pendant qu’eux luttent pour l’application totale des accords de Marcoussis.
Vers 17 heures la foule se disperse dans la joie et la quiétude ; une mère me lance au passage une phrase chargée de sens ; tu sais mon fils, je dormirai tranquille ce soir, Shérif est de retour.

Wurufato, depuis Bouaké.

Pour Indymédia

le MPCI est-il financé par Israel et les USA???