arch/ive/ief (2000 - 2005)

Programme de micro-désarmement de Viva Rio
by berndette Wednesday June 04, 2003 at 07:06 PM
@bigfoot.com

Un écho du Sommet pour un autre monde
Forum « Transfert d’armes et droits humains » le 31 mai 2003 à Annemasse

Forum organisé par Agir ici, Amnesty International et l’Observatoire des transferts d’armement


Des travaux de recherche publiés en septembre 2002 montrent que les mineurs engagés dans la violence armée organisée à Rio de Janeiro sont plus susceptibles de mourir des suites de l'usage d'armes à feu que les enfants et adolescents impliqués dans des situations de guerres dite « traditionnelle ». (Source Viva Rio)

Dans les favelas de Rio, 1 % de la population est employée par les gangs qui contrôlent les ventes de cocaïne et de marijuana. Ces gangs, au nombre de trois à Rio, ont une structure hiérarchique et militarisée. Ils se livrent une lutte permanente. Selon les estimations, la plupart des employés des gangs auraient moins de 18 ans et seraient armés.

C'est dans ce contexte de violence urbaine que l'ONG Viva Rio travaille pour la paix, le désarmement civil et la réduction de la violence par les armes à feu. Elle concentre en particulier ses efforts sur :
- la réduction de la demande d'armes légères (riposte au lobby en faveur des armes) ;
- la réduction de l'offre d'armes légères (réduction du trafic et contrôle des circuits légaux) ;
- un meilleur contrôle des stocks d'armement (destruction des surplus et sécurité lors du stockage).

Pour atteindre ces objectifs, elle a réalisé de nombreux projets dans des domaines divers. Elle a par exemple obtenu que des conditions plus strictes soient imposées pour pouvoir acquérir une arme à feu dans l'État de Rio et, à l'échelon national, elle a fait campagne pour que le port d'armes soit interdit pour les civils. Le Congrès brésilien examine actuellement cette proposition, qui a le soutien de 78 % des Brésiliens. 60 % de la population brésilienne est même favorable à une interdiction totale des armes à feu.

Viva Rio a aussi contribué à la création d'une base de données de 750 000 armes enregistrées et/ou saisies dans l'État de Rio de Janeiro. Toutes les informations à ce sujet sont disponibles sur le site www.desarme.org. L'ONG a analysé une base de données de 224 584 armes saisies par la police entre 1950 et 2001. Même si la grande majorité des armes saisies ont été fabriquées au Brésil et que le principal problème dans ce pays n'est donc pas l'importation d'armes étrangères, il faut souligner que, d'après cette ananlyse, la Belgique occupe la troisième position parmi les importateurs d'armes légères dans l'État de Rio, derrière les États-Unis et l'Espagne.

Viva Rio a également mené des campagnes d'information et de sensibilisation. Le 12 juillet 2002, à l'occasion de la Journée internationale de la destruction des armes, une initiative du Réseau d’action international sur les armes légères, elle a participé aux côtés du gouvernement de l'État de Rio de Janeiro et de l'armée brésilienne à une action de destruction publique de près de 10 000 armes à feu. Une partie de ces armes avaient été saisies par la police, mais certaines provenaient également de collectes volontaires organisées par Viva Rio.

Peu avant l'opération de destruction au rouleau compresseur, le gouverneur de Rio a remis à des diplomates de pays exportateurs d'armes tous les renseignements relatifs aux armes saisies dans l'État de Rio qui provenaient de leurs pays respectifs, en leur demandant d'identifier l'acheteur initial de ces armes. C'est en effet le seul moyen de découvrir comment les armes passent de marchés légaux à des marchés illégaux.

Viva Rio appelle les ONG des pays fournisseurs d'armes à faire pression sur leurs gouvernements pour qu'ils collaborent avec le gouvernement de l'État de Rio, qu'ils révèlent l'idendité des acheteurs initiaux et qu'ils aident à assurer la traçabilité de ces armes.