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Débats sur les résultats électoraux du PTB, de la liste Maria et de Resist
by David Pestieau Tuesday May 27, 2003 at 02:36 PM

Des dizaines et dizaines de mails et courriers sont arrivés la semaine dernière en réaction à l'interview de Nadine Rosa-Rosso, Kris Hertogen et Peter Mertens sur les résultats électoraux: Les résultats du PTB, de la liste Maria et de Resist sont-ils bons ou mauvais? Faut-il continuer à construire des fronts électoraux ou se présenter comme parti? Comment faire mieux la prochaine fois? Ou faut-il encore participer aux élections? Débats utiles pour l'avenir.

Contenu

Solidaire s'est engagé dans cette campagne électorale à mettre en lumière les listes PTB, Maria et Resist. A leur donner la parole dans nos médias (électronique et papier). A rendre compte de leur travail quotidien, de leurs actions et de leurs prises de position. Loin du boycott ou de la loupe déformante des grands médias.

Aussi nous vous avons demandé de réagir à l'interview sur les résultats électoraux de Nadine Rosa-Rosso, secrétaire générale du parti, Kris Hertogen, responsable de la campagne Colette au Hainaut et Peter Mertens, responsable PTB de la campagne Resist à Anvers.

Vous avez été des dizaines et des dizaines à le faire. Chacune de vos réactions a été lue avec attention et transmise à la direction du PTB. Elle les étudiera pour faire un bilan équilibré de cette campagne électorale et tracer dans les jours qui viennent une stratégie pour l'avenir.

Vos réactions nous permettent déjà de vous soumettre un premier inventaire de vos remarques constructives, de vos critiques parfois vives sur les différentes campagnes menées, de vos propositions de stratégie électorale pour l'avenir. Beaucoup de nos lecteurs ont leurs idées sur les faiblesses de la campagne. Nous en avons choisi quelques unes significatives.

Un applaudissement de l'atelier, lundi matin!

Premier constat. La déception est là devant les résultats mais pas le découragement. Beaucoup de travailleurs que nous avons rencontrés savent que le combat électoral est un combat difficile. Et respectent le courage de s'être présenté et de s'être battu pour des élus. Et nous encouragent à continuer.

Ainsi, Laurent Kumba, technicien à la SNCB, candidat sur la liste Maria, raconte: "Quand je suis revenu au boulot après le week-end des élections, je faisais plutôt profil bas. Je n'étais pas du tout sûr des réactions de mes collègues. Beaucoup d'entre eux ne pouvaient même pas voter MARIA parce qu'il n'habitent pas à Bruxelles et pour ceux qui avaient effectivement voté pour moi, j'avais peur qu'ils soient déçus. Quand je suis arrivé, ils sont tous descendus des trains et ils m'ont applaudi(ndlr: Laurent travaille dans le service technique, à l'entretien du matériel roulant notamment). J'étais super ému. Ils étaient tous d'accord pour dire que pour un début, c'était vraiment bien et qu'il fallait continuer comme ça."

"On est loin des 35000 voix nécessaires, mais à Charleroi, on a doublé. Si on a une critique à faire, c'est qu'on devra faire mieux et commencer quelques semaines avant" ont confié ses anciens collègues de travail à Bob Roeck, ex-délégué à Caterpillar et mari de Colette Moulaert.

A Anvers, la grande majorité de ceux qui ont tiré la campagne Resist veulent continuer: "Il nous a manqué surtout de temps pour expliquer, répondre aux préjugés. Tout le monde est enthousiaste de la campagne en elle-même, particulièrement de la tournée de meetings Resist-on-Tour".

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Axel: "Maria s'en est bien tirée à Bruxelles. Avec la moitié de voix en plus, elle siège à la Région bruxelloise (il faut 5.000 voix)." (Photo Solidaire)

Un problème de communication?

Mais pour un de nos lecteurs, Olivier Chevreuille, la campagne a été mauvaise: "au niveau de vos affiches, trop peu nombreuses, pas claires, autour de mon bureau de vote il n'y en avait qu'une, et encore il a fallu la chercher. Au niveau de la dénomination, là encore ce n'était pas clair, «Resist» bon à la limite. La Liste Maria, c'est bien que je lis votre journal, mais qui sait qui est Maria....Personne, en tout cas pas dans mon entourage...Bon je vais voter Maria, mais moi, je veux voter pour le parti, je ne connais pas cette personne ou si peu, c'est probablement une personne forte, capable, qui croit en ses idées."

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Une liste communiste ou une liste en front avec des non-communistes?

Conclusion pour Olivier Chevreuille: "A quand un leader communiste, à quand un leader charismatique....?"

Et il veut en revenir à une liste de parti, et plus de fronts électoraux: "A quand une liste UNIQUE? Pourquoi s'éparpiller, il faut unir le PTB. Si d'autres veulent s'adjoindre, ils sont les bienvenus mais sous une et une seule appellation, comme ça plus de doute, plus d'erreur, le PTB..."

Ce qui n'est pas l'avis de Gérard: «Nous devons revoir notre stratégie électorale (re-re-re s'il le faut), et nous devons travailler en priorité à l'unité des travailleurs, seul moyen de faire barrage aux fascistes.

Nous devons soigner les fronts qui ont été construits, car ils sont beaucoup plus que des fronts électoraux, ce sont aussi des fronts corrects, valables, capables de diriger efficacement la résistance.»

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«Le PTB agit trop comme un mari jaloux»

Pour Franco de Mons, l'objectif de 3 élus à atteindre était possible : "Pour moi, c'était possible. Difficile mais possible. Le dégoût de centaines de milliers de personnes à l'égard des partis verts ouvrait une perspective réelle. Plus de 10% des électeurs ont changé de parti entre 1999 et 2002. Il y avait sûrement des possibilités qu'une partie de cet électorat fasse un pas en plus vers la gauche. N'oublions pas le contexte de Cockerill, la SNCB, Sabena, etc... plus la lutte massive contre la guerre. Si on prend d'autres pays, on voit que c'est possible."

Qu'est-ce qui n'a pas marché selon Franco?: "Je ne crois pas que l'explication est technique. Le PTB a fait un grand effort de professionnalisation de sa communication. Je crois que la cause est politique:

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Bart Deckx: "Le PTB ne ferait-il pas mieux d'investir son argent dans les maisons médicales, les avocats pour le peuple ou la pub pour Solidaire... plutôt que dans les campagnes électorales?"

Faut-il continuer avec la liste Resist et comment?

Les résultats de Resist (2,2% dans le canton d'Anvers et 0,9% pour toute la province) interpellent le plus.

"Mes préoccupations et craintes se sont avérées justifiées» écrit Lucien Huyghe. Selon lui, le résultat démontre que la stratégie électorale suivie avec Resist était fausse. «Ce serait différent si on consacrait toute son énergie et tous ses efforts à l'élaboration d'une véritable alternative de gauche, incluant nos ouvriers immigrés, car celle-ci n'existe plus. Ma critique principale est que la liste Resist n'a pas de vision globale sur la société. Je n'ai rien à redire contre Abou Jahja ou l'AEL, ils font un travail excellent dans leur vision et pour le groupe qu'ils représentent. Participer aux élections avec une liste commune est autre chose que former un front contre la guerre ou contre la discrimination des étrangers».

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Il y a peut-être lieu de concrétiser et d'étendre le programme de base de Resist

Par contre, Jan Buelinckx est plus nuancé: «Malgré une campagne importante, le résultat est décevant». Et il avance une série de raisons:

«La liste Resist a été divulguée trop tard. La liste n'était pas assez large. Nous devons chercher à nous rapprocher davantage de ceux qui ont les mêmes opinions. Le programme de base était trop limité. Nous devons peut-être concrétiser et étendre le programme de base à d'autres thèmes des antiglobalistes (environnement, dette du tiers monde, problématique des réfugiés...). Il y a aussi l'image négative autour de l'AEL et de Dyab Abou Jahjah. Beaucoup de gens ont peur de lui. C'est ce que je remarque en parlant avec mes amis, mes connaissances et ma famille. Les médias lui ont accordé peu d'attention, ce qui vaut pour tous les petits partis. Il y avait trop de division au sein du mouvement progressiste (voyez les réactions de Kruithof et Co.) Suite à l'introduction antidémocratique du seuil électoral, les gens hésiteront encore plus à voter pour des petits partis!

La discussion à propos du PTB se poursuit en toute véhémence (les positions du PTB sur Staline, la Corée un Nord etc.) et elle effraye les gens. La campagne Resist a été menée de manière agressive (voyez les critiques des médias à propos de l'incident Boussakla)».

Mais il ajoute: «Je considère néanmoins que c'est un choix courageux de se présenter sur cette liste. Elle a suscité le débat et la réflexion sur le problème du racisme, de la société multiculturelle, des droits des minorités en Belgique. L'initiative a aussi favorisé la conscientisation de bon nombre de jeunes immigrés».

Quant à Jos Vandepoel qui a tiré la campagne à Malines comme livreur de matériel, colleur d'affiches, recruteur de voix, il nous écrit: «La constitution d'un front est certainement nécessaire pour unir les gens qui souffrent de plus en plus sous le joug des structures capitalistes. Chaque voix que nous avons récoltée était une voix consciente. Nous avons un programme fort et clair qui unit les gens. Je suis parvenu à convaincre beaucoup de gens de voter pour la liste Resist. Parfois il fallait beaucoup de conviction. La réaction qui revenait le plus souvent: le PTB est bien, mais pourquoi vous vous associez aux gens de l'AEL. Ma réponse: ce sont nos frères et surs, des opprimés comme nous. En 1914, nos grands-parents ont fui vers l'Angleterre. Toute la ville de Malines s'est vidée. Pourquoi ne donnerions-nous pas les mêmes chances à nos frères parmi nous. Ils ont droit comme nous à une existence humaine. La liste Resist unit les gens qui résistent aux oppresseurs, à l'injustice dans ce monde.

Une autre remarque qu'on me faisait: à cause de la concentration des enfants musulmans dans certaines écoles de quartier, le niveau des leçons baisse. Ma réponse: comment expliquez-vous dans ce cas qu'un enfant d'immigrés parle généralement trois langues: le néerlandais, le berbère et l'arabe? En guise d'exemple, je citais les noms d'enfants du quartier. En donnant des exemples de ce genre, j'ai pu les convaincre de voter pour Resist. Nous devons poursuivre le débat à l'avenir pour faire de Resist une liste plus forte».

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Participer encore aux élections?

«Faut-il encore participer aux élections?» se demande Bart Deckx «Je pense que le PTB doit tirer les conclusions de ces élections, qui n'ont rien rapporté. Pas à cause de la liste Resist, qui est une liste fantastique, mais à cause de la domination des médias.

Le PTB participe depuis 30 ans aux élections et n'a jamais obtenu de siège. Réfléchissez un peu à tout l'argent que le parti investit dans ces campagnes électorales. Je pense que ce ne serait pas une mauvaise idée de (re)transformer le PTB en mouvement, comme Amada-TPO (tout le pouvoir aux ouvriers) dans le temps. Le PTB pourrait alors investir tout l'argent des campagnes électorales dans d'autres activités. Je pense par exemple à Médecine pour le Peuple, aux Avocats pour le peuple, Ce serait bien de créer de nouvelles maisons médicales Avec cet argent, on pourrait aussi soutenir les syndicalistes de gauche comme Roberto D'Orazio et Marc Dewachter. Le PTB doit également s'attacher à donner de l'information. L'hebdomadaire Solidaire est excellent, il donne des infos qu'on ne trouve nulle part ailleurs, mais peu de gens le connaissent. Donc il faut y mettre de l'argent. Le PTB devrait quand même continuer à participer aux élections communales, mais, pour le reste, il doit être un mouvement à gauche du SP.a.»

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Des ouvriers de Caterpillar à propos de Colette Moulaert: "Au Hainaut, le PTB a doublé ses voix. Mais la prochaine fois, il faudra commencer beaucoup plus tôt." (Photo Solidaire)

Un objectif trop haut ?

Pour Dieter de Gand, il faut encore participer aux élections mais avec des objectifs moins hauts: « Selon moi, l'objectif était trop élevé. Nous aurions mieux fait de viser une multiplication par deux de nos voix et de mettre nos campagnes électorales sous le signe du Septième Congrès. On devait le voir comme un combat faisant partie de notre lutte internationale contre la guerre. Des élections nationales ne sont pas comme des communales, pour lesquelles nous avons des actions sur lesquelles nous pouvons compter. En fait, à part pour Colette, nous nous sommes battus pour deux listes nouvelles. La liste Resist qui a trop donné dans l'anti-racisme et qui a été criminalisée et la liste Maria qui a surtout été soutenue par des syndicalistes. Peut-être avons-nous fait la même erreur pour ces deux listes: trop insisté sur un thème. Les listes n'étaient pas assez connues et nous n'avions pas assez de temps pour les faire connaître.» Mais Dieter ajoute: «Mais nous devons aller plus loin dans la lutte contre le racisme. Car je pense que là aussi nous avons perdu des voix. Aux différentes rencontres de Resist où je suis allé, la majorité des participants étaient des immigrés. C'était vraiment incroyable! Aussi longtemps que nous ne toucherons pas aussi de plus grands groupes de travailleurs, nous allons continuer à ramer. C'est aux réunions qu'on apprend vraiment à parler avec les gens et c'était la force de Resist-on-Tour. Resist-on-Tour a permis de bonnes rencontres. De courtes introductions et beaucoup de discussions avec la salle. Une bonne expérience que nous devons renouveler.»

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Se battre pour des élus aux régionales de 2004?

Axel, étudiant à Bruxelles, voit dans les résultats de 2003 une perspective pour des élus en 2004: "Contrairement à beaucoup, je suis assez content des résultats du parti et des listes qu'il a soutenues, et ce même s'ils ne répondent pas aux objectifs que nous nous étions fixés.

Pour la région à laquelle je contribue modestement, la région bruxelloise, je trouve que la liste Maria soutenue par le PTB a fait un bon résultat. Augmenter de 50% son nombre de voix pour les régionales de Bruxelles nous permettrait d'avoir un élu aux élections régionales dans un an.

Compte tenu du fait qu'il n'y avait pas de continuité évidente entre les combats contre la guerre en Irak et cette liste. Compte tenu du fait qu'il est assez dur de faire connaître en quelques jours une liste et un esprit de liste qui donne l'impression de venir de nulle part. Compte tenu du manque de réalisme dans les objectifs qu'on fixait sur cette liste (ce qui renforce sûrement l'idée courante qu'il faut voter utile), je suis fier du résultat que cette liste a fait.

Fier de voir comment des travailleurs (qui composaient l'essentiel de la liste)ont pris du temps après le boulot d'aller convaincre de voter pour eux et de se faire connaître du grand public.

Avec un peu plus de pragmatisme et de réalisme (1 élu aux régionales bruxelloises, c'est largement possible - il faut 5.000 voix), plus de continuité avec les campagnes menées en dehors des élections, la liste montre la voie à suivre: se faire connaître du plus grand nombre et gagner le respect et la confiance des gens sur l'engagement et les luttes portées par ces militants syndicaux, ces médecins, ... et tous les membres au quotidien.

S'il est impossible d'obtenir trois élus aux législatives dans les circonstances actuelles (seuil des 5%, boycott médiatique, sourire de Di Rupo, criminalisation de l'AEL, ...), obtenir trois élus régionaux est possible. En hissant des porte-paroles ouvriers dans ces assemblées, on va forcer à parler de nous, on augmentera les possibilités de convaincre et de diffuser plus largement le programme, on peut être un relais beaucoup plus grand des luttes populaires et on cassera cette image de vote inutile. Ce n'est qu'après ça qu'on peut envisager sérieusement de gagner aux législatives...Gagnons la campagne avant de s'attaquer à la ville, gagnons les régionales, avant de s'attaquer aux législatives...» conclut Axel.

Belgium - Lebanese
by Belgiananon Friday May 30, 2003 at 02:47 PM

I am a Belgian–Lebanese. I was born in Belgium and I lived there until I was 18 years. So basically I consider Belgium my home. I'm studying in the US now, but I always go back to Belgium, and I'm supposed to go back in a few weeks. But now Im reconsidering. I don't understand this whole Anti-Lebanese sentiment going on, all because of one person (Jah-Jah). The Lebanese people have been in Belgium for over 40 years and have never been considered trouble makers, so I think it is a shame that there is an anti Lebanese campaign going on in Belgium. I want to go back to (my home) Belgium for my summer vacation but my friends tell me not too, because people will discriminate against me if they find out im Lebanese. I don't know much about Abou Jah Jah, but I know that his craving for a political role is giving the Lebanese people a bad image and is provoking the annoyed Belgian government to seek revenge on Lebanese businesses. I believe he (Jah Jah) has a legitimate theory of equal opportunities, but I think he’s going about it the wrong way.

I love Antwerp and I will always consider it my home, but I prefer not to go back if I will be discriminated against because I'm Lebanese. I hope the people who read this can understand that Jah Jah doe  not represent the Lebanese people, or for that matter the Arab people in Belgium and European.

... herm ...
by red kitten Saturday May 31, 2003 at 01:45 PM
redkitten@indymedia.be

Well, i haven't heard anything about any 'anti-lebanese' feelings in Belgium and on the other hand i don't think Dyab About Jahjah ever said anything specifically Lebanese people in Belgium or elsewhere ... All the contrary, he adevocates the unity of all people in order to fight against the discrimination of Arab and Muslims in Europe and abroad.

And please don't believe a single word of what Belgian mainstream media say about him a the AEL ...