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Antisemisme en Israel mais nié par les autorités
by paix juste au proche orient Saturday May 24, 2003 at 06:27 PM

le fondement de l'Etat d'Israel remis en question...

24 mai – Un véritable antisémitisme, combinant la haine des Juifs à celle des Arabes, fleurit en Israël, rapporte le quotidien Haaretz, qui vient de conduire une enquête sur le sujet. Il émane principalement d’immigrants d’origine russe. La plupart sont arrivés en Israël dans le cadre de l’absurde Loi du Retour, qui accorde la citoyenneté israélienne à tous les « Juifs » qui le désirent. Mais qu’est-ce qu’un « Juif » ? Les critères israéliens sont à géométrie variable, et, en pratique, des centaines de milliers d’immigrants originaires de l’ex-Union soviétique ont été invités à s’installer en Israël, alors que rien ne les rattache au judaisme, religieux ou culturel. En fait, la législation israélienne autorise aujourd’hui peu ou prou n’importe qui à immigrer, pourvu qu’il ne soit pas Arabe. Selon le Haaretz, des centaines d’actes anti-juifs, allant des insultes à la profanation de synagogues et de cimetières, ont été enregistrés ces dernières années en Israël, mais uniquement par des personnes privées. Le gouvernement, dont le credo est qu’il n’y a qu’un endroit au monde libéré de l’antisémitisme, Israël, ne veut pas en entendre parler, et laisse donc faire. !
Voici l’article publié par Lily Galili.


(traduction Carole Sandrel)

Antisémitisme même chez nous

Il n’y a pas longtemps, a été lancé le premier site internet israélien neo nazi. Plus précisément c’est en fait un site israélien en langue russe. Qui dira que nous ne produisons rien d’original chez nous . ?

A la liste des étrangetés qui définissent désormais le monde, on peut ajouter quelques paradoxes locaux. Il apparaît que le nombre de juifs russes qui émigreront en Allemagne cette année sera plus important que le nombre de ceux qui viennent en Israël. La loi qui permet aux Juifs de l’ancienne Union soviétique d’immigrer en Allemagne est proche de la définition limitée de « Juifs selon la loi Juive ». La loi israélienne du Retour, cependant, est basée en fait sur les Lois de Nuremberg par lesquelles les Allemands élargirent la définition de qui est Juif en fonction de leurs propres besoins.
L’antisémitisme se développe depuis peu en Europe et aussi dans l’état juif. Il y a peu, le premier site israélien néo nazi a été lancé. Plus précisément c’est un site en russe. Qui dira que nous ne produisons rien d’original chez nous ?
Le site est bien organisé. Il comporte du texte et des images montrant les activistes de l’organisation « L’Union des israéliens blancs » , dont certains en uniforme des forces israéliennes de défense sur fond de camps militaires, saluant le bras levé. Le texte développé est divisé en sous rubriques. L’une s’intitule « qui sommes nous » où les managers du site se présentent comme « Ilya de Haïfa et Andréï de Arad » et il est dit que les membres de l’organisation sont des « gens qui sont fiers d’eux et sont malades de vivre parmi des sales bâtards ». Il y a une rubrique intitulée « Qui sont nos ennemis » où tous les ennemis sont abondamment décrits : les Juifs, les Arabes, les immigrants de toutes les républiques islamiques de l’ancienne Union soviétique, les Marocains (Israéliens juifs originaires du Maroc, NDT), les travailleurs étrangers » en bref, les « culs-noirs »..

Dans le forum des invités sur le site on peut trouver d’autres opinions par exemple que la haine des Juifs devrait conduire à une alliance avec les Arabes. Il y a aussi une rubrique « Codex » de règles de conduite à l’intention des membres de l’organisation parmi lesquelles les respect à l’égard des parents mais aussi « ne pas se montrer avare parce que l’avarice est « Yid », mot russe désobligeant pour Juif, approximativement équivalent à youpin. Il y a notamment une riche rubrique de blagues, dont la plupart sont consacrés à toutes sortes d’épisodes dans les camps de concentration et qui finissent mal pour les Juifs.

Ceux qui suivent ce type de phénomène disent que dans sa structure et son contenu ce site ressemble aux sites neo-nazis en Russie, et que des liens très forts existent entre les activistes d’ici et les activistes de là-bas. Dans le forum du site local on trouve une attitude ambivalente à l’égard du fait que ces blancs orgueilleux vivent en Israël. Il y a ceux qui les attaquent là-dessus et ceux qui disent qu’il est en fait important que certains « des nôtres » soient dans « l’Etat Juif » aussi. Les membres qui vivent en Israël expliquent qu’ils veulent défendre la vraie personne russe sur le sol israélien. Ils ont une mission.

Indifférence étudiée
Avigdor Yardeni est l’une de ces nombreuses personnes de la communauté d’immigrants de la Confédération des Etats Indépendants qui sont inquiets de la montée de ce phénomène. Yardeni (dont le nom était à l’origine Mashogiyan), fils d’une mère juive et d’un père Arménien, immigré en Israël il y a douze ans. Ici il a eu deux filles « sabra » et a tenté un certain nombre de jobs ; il a travaillé comme ingénieur, commercial, comme émissaire auprès de la jeunesse pour l’Agence Juive en Russie, et comme homme d’affaires qui faisait des allers et retours entre Israël et son ancienne patrie. Maintenant il est surtout un citoyen soucieux de tenir à jour l’étendue des manifestations antisémites dans la communauté russophone, et plus spécialement sur ce nouveau site néo nazi d’Internet. Selon lui, ayant étudié le contenu du site, il ne fait aucun doute que ce sont des jeunes en âge de faire l’armée et un peu plus vieux. Le bas niveau littéraire de russe, qui est plein de fautes, démontre que ce sont des gens peu éduqués dans le pauvre langage desquels Yardeni identifie une influence prononcée d’Hébreu. C’est-à-dire que ce sont des jeunes gens qui sont venus en Israël avec leur famille grâce à la Loi du Retour et ont grandi ici.

Cette histoire ne lui laisse pas de repos. Au contraire de beaucoup d’autres qui se contentent de faire la moue, Yardeni a décidé de faire quelque chose. Avec une dizaine d’amis immigrants et avec le journal « L’Israélien Russe » imprimé ici en russe, ils ont établi une convention qui donnera lieu à un appel pour changer la Loi du retour de manière à empêcher que de tels éléments arrivent en Israël.

« Ma motivation ce sont mes filles, dit Yardeni « Elles vont vivre dans ce pays. A priori, nous aurions d’autres options. Ma mère et une de mes sœurs sont aux Etats-Unis et nous pourrions les rejoindre mais il y a quelque chose d’agréable à vivre ici et je ne veux pas l’abandonner. Mais si Israël devient une arène politique pour des graffitis de svastika, des cris de Yid et de sites néo nazis, alors pourquoi venir ici de tous les pays ?
Ironiquement, ces phénomènes sont sur le déclin dans les grandes villes russes. A Moscou, douze millions d’habitants, il y a environ 5000 de néo nazis organisés ; mais si en Israël il y en a une petite centaine ou quelques douzaines seulement, c’est énorme ».
Le site de l’Union des israéliens blancs est un nouveau sommet parmi un certain nombre de phénomènes antisémites au sein de la communauté russophone d’Israël. Depuis environ trois ans, le Centre d’information pour les victimes de l’antisémitisme en Israël est actif. Ses membres suivent les manifestations d’antisémitisme dans ce pays à travers des sources « ouvertes » comme la presse et les plaintes individuelles qui lui sont confiées. Le centre est dirigé par Zalman Gilichinsky, 39 ans, peintre, un nouvel observateur juif immigré en Israël de Kichinev (Moldavie, ex-Union soviétique).
Avec le temps il a accumulé des centaines d’incidents qui ailleurs dans le monde seraient définis comme « manifestations d’antisémitisme » mais en Israël le système politique et les autorités responsables du maintien de l’ordre les accueillent avec une indifférence étudiée. La liste des incidents et large : immigrants non juifs traitant les immigrants Juif de Zhid, une immigrante juive âgée de Jérusalem battue par un soignant non juif qui la traite de « Zhidovka » des commentaires comme « Hitler n’a pas fini le travail » graffiti de svastika trouvés en permanence dans les quartiers où prédomine le russe, vandalisme dans les synagogues et les cimetières.
Un silence assourdissant
En novembre 2002 une travailleuse sociale a été appelée d’urgence dans une école de Kiryat Menachem à Jérusalem pour aider des enfants et des familles qui avaient été blessés dans une attaque terroriste à bord d’un bus du quartier. Désespérée et inquiète, elle s’est dirigée en bus vers le quartier. Avant qu’elle ne descende du bus, l’un des passagers, une femme russophone a dit « Ca suffit. Nous devons en finir avec vous »
Récemment, on a vu des skinheads à Hatzsor et Kiryat Shmona. Dans des librairies russes israéliennes on vend ouvertement des livres qui font les promotions des thèses niant l’Holocauste aussi bien que des cassettes de chants néo nazis comme « Les nazis arrivent »’.
La tentative de Gilichinskys pour obtenir l’aide de l’Anti Defamation League, du Président d’Israël ou du site officiel administré par l’Etat d’Israël et l’Agence juive pour surveiller l’antisémitisme a rencontré l’indifférence et l’incompréhension. « Ca ne fait pas partie de notre mandat. Notre mandat concerne l’antisémitisme dans le monde, pas en Israël ». Pourtant des journaux européens y compris la Pravda russe, ont eu à cœur de publier des rapports détaillés sur ce nouveau phénomène d’antisémitisme en Israël.
« Je ne pensais pas qu’après avoir quitté la Russie je reviendrai jamais à la Pravda en raison de cette publication » dit Gilichinsky sarcastique, mais la politique du non dit en Israël me rappelle la politique qui prévalait en Union Soviétique – une politique consistant a taire tout ce qui n’est pas en accord avec la doctrine officielle ».
Même si ici il n’existe pas vraiment une telle doctrine, ces phénomènes sont parfaitement ignorés et de façon surprenante. Peut-être cela provient-il du choc provoqué par la montée de l’antisémitisme dans le seul endroit au monde supposé être au moins exempt de ce phénomène. Mais plus en profondeur, et particulièrement à la lumière de ce silence assourdissant des membres de la Knesset supposés représenter le public immigrant, il se peut qu’il y ait d’autres puissantes raisons à ce silence.
Au niveau politique immédiat il faut admettre qu’il y a un risque électoral certain Si l’on en juge par bien des forums et des chats sur internet, les comportements de vote
de cette population hostile à Israël et au peuple Juif qui vit habite ici sont éparpillés à travers le spectre politique de la droite à la gauche. Parmi eux il y a des supporters du Shinui et du Meretz qui voient ces partis comme une ouverture libérale pour la réalisation de leurs aspirations. Il y a des supporters de l’Union nationale qui sont attirés par la nature des manœuvres d’intimidation de ce mouvement et sa haine des Arabes. Mais plus encore, il apparaît que tout le spectre politique et les organisation associées ont choisi de ne pas s’intéresser à ce problème parce qu’il touche le nerf le plus sensible de l’éthos national : la Loi du retour. Et la définition de l’Etat autour de l’axe «Juif-démocratique »

Folie démocratique
« Il y a une dimension métaphysique dans la Loi du retour qui intervient pour compenser chaque goutte de sang juif pour lesquelles les Nazis ont voulu assassiner le peuple juif » dit l’écrivain et l’essayiste Maya Kaganskaya qui est aussi l’auteur d’une étude sur le fascisme en Russie. « Métaphysiquement je suis aussi d’accord avec ça. Mais en réalité les Juifs sont en danger à cause de ça. Il y a ici un problème difficile à résoudre. C’est facile de s’occuper du mouvement néo nazi – ils devraient simplement être jetés hors d’ici -. J’ai l’habitude de ce phénomène en Russie, où il est vraiment populaire. Les nazis et Hitler sont maintenant auréolés par un halo de romantisme dans le combat contre le nouveau monde. Mais le vrai problème, c’est la Loi du retour. Un état juif selon la loi religieuse juive et un état construit sur la loi du retour comme tel qu’il maintient les deux conduit à la fin de l’état. Il est nécessaire de réunir intellectuels, démographes, et experts de justice qui examineront dans quelles limites et selon quels critères on peut accepter des immigrants ici ».

Le ministre Yuri Stern de l’Union nationale dit que depuis maintenant longtemps son mouvement considère comme nécessaire de voir si la législation existante comporte assez de sanctions contre l’antisémitisme en Israël, mais ça reste à faire.
« Le temps est arrivé, dit-il , il y a assez de gens ici avec une appartenance antisémite et quand la vie est difficile et pleine de tensions, ces choses explosent. Même si c’est un phénomène d’une importance sociale et politique limitée, c’est cruel et inacceptable ».
Mais tout le problème exige d’être pris en main avec précaution, en faisant une distinction claire et parfaitement précise entre les non Juifs, venus ici au bénéfice de la Loi du retour et qui ont lié leur destin au destin du pays, et ces éléments qui sont clairement hostiles, entre phénomène de pur hooliganisme ou de vandalisme juvénile, pervers néanmoins, et un danger réel. Il est aussi important de distinguer entre une organisation dont le but est de saper les fondations de l’état et les légitimes demandes culturelles de non Juifs qui sont venus ici au bénéfice de la Loi du retour étendue.
On doit comprendre qu’il y a des cas où une réaction antisémite verbale est une réponse au racisme rencontré ici par des immigrants non Juifs, surtout les jeunes dont la vie s’est aigrie à cause de l’establishment israélien, les poussant à s’écarter de l’état. Dans cet enchevêtrement de nuances sur le sol d’Israel qui est raciste dans certain cas, toutes ces distinctions sont décisives pour isoler parmi elles les phénomènes vraiment dangereux.
Mais pardessus tout s’occuper de ce phénomène doit commencer par la folie démographique, par laquelle tout le monde est encouragé à venir ici tant qu’il n’est pas arabe. Même s’il déteste l’état même s’il déteste les Juifs il est considéré comme contribution positive aux besoins des effectifs démographiques. Il y a environ un an, Lutfi Mashour l’éditeur de journal arabe Al-Sinara a dit au Ha’aretz que tandis que les juifs sont obsédés par la menace démographique arabe, ils vont connaître un problème démographique, mais ailleurs.

Yardeni qui se définit lui-même cmme un « libéral de droite » est d’accord avec Mashour : « Le traitement est bien pire que la maladie » dit-il « Je suis terriblement honteux d’avoir participé en son temps à ce système qui rend possible l’arrivée de n’importe qui. Je suis contre la folie démographique que vous décrivez, dans le care de laquelle nous faisons venir les éléments les plus malades ».
Et Gilichinsky dit amèrement qu’on lui avait promis une chose avec certitude, à l’Agence juive de Russie : qu’il n’y avait qu’en Israël qu’il ne rencontrerait pas d’antisémitisme. Mais cette promesse non plus n’a pas été tenue et à la place il n’a trouvé que la politique israélienne classique : ne pas s’occuper réellement d’un problème complexe. Tout le monde est charmant, lui avait-t-on dit.

Ironie de l'histoire
by Dominique Sunday May 25, 2003 at 05:34 PM
dominique_pifpaf@hotmail.com

Très intéressant article.

L'attitude du gouvernement sioniste israélien qui est d'ignorer cette tendance anti-sémite et néo-nazie me rappelle celle des dirigeants sionistes pendant la guerre, lesquels avait réalisé un accord avec Hitler pour que seuls les juifs non-sionistes soient envoyés dans les camps de concentration, alors que les juifs sionistes étaent appellé à émigré dans ce qui s'appelait alors et seulement la Palestine.
Hitler a été empéché de réaliser ses plans, notemment celui de domination mondiale, ce qui a permit aux sionistes de rester en Palestine, et après la guerre de proclamer l'état d'Israël.

Apparement les plans des néo-nazis israéliens sont clair et, bien que juifs, ils seraient prêt à s'allier aux arabes pour prendre le pouvoir dans le pays sioniste...

La lecon de tout cela est peut-être bien simplement: Qui sème le vent récolte la tempête.
Comment un état qui est né par le terrorisme et terrorise actuellement tout un peuple, au mépris de ses responsabilités d'occupant, peut-il espérer continuer dans cette voie?

Cette émergence de l'antisémitisme au pays de l'anti-anti-sémitisme est la preuve que la voie choisie jusqu'alors par Israël est sans issue et mène en fait au suicide. L'anti-sémitisme, et son éxaspération qu'est le fascisme, ne peuvent être combattus que par une paix durable entre les peuples sémites peuplant le proche-orient, et de manière générale que par une paix durable entre tous les peuples du monde.