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Séisme à Bingöl et crimes de l'Etat
by Front Révolutionnaire de Libération du Peuple Friday May 23, 2003 at 12:52 AM

Date: Le 2 mai 2003 Communiqué: 300

La bande organisée de pilleurs et de tyrans appelée ‘Etat’ a assassiné à Bingöl!

Au cours de ce massacre perpétré par l’Etat, près de 200 personnes ont perdu la vie.
Nous dédions nos condoléances à notre peuple.

Mais nous n’appelons certainement pas notre peuple à faire preuve de « patience »! D’ailleurs, notre peuple n’est plus en mesure de patienter. Patienter, c’est perdre encore plus de vies. Patienter, c’est se comporter comme des moutons, c’est inviter la mort à agir sous toutes ces formes. C'est mourir dans l’incertitude : Mourir dans un tremblement de terre ? Mourir de faim ? Mourir sous les balles ? Dans les prisons de type F ? Dans un accident de voiture ?

Notre peuple. N’attends pas des tragédies supplémentaires!
Ce système t’invite à faire preuve de patience et de calme. Rejette ces invitations!

Notre invitation est une invitation au combat. Contre cet ordre pourri et assassin, nous appelons non pas à la patience mais au combat.

Nous avons demandé des tentes. On nous a tiré dessus.
Nous avons demandé des tentes! Alors que nos enfants étaient sous les décombres, l’âme en peine, nous avons utilisé notre droit le plus naturel. En réponse, les panzers nous ont pourchassé. Alors que nos morts étaient à cent mètres de nous, les forces spéciales d’intervention ont tabassé des jeunes et des vieillards sous les yeux de tous.
Que personne ne se demande “où sont les autorités de l’Etat?”! L’Etat était bien là. L’Etat, ce sont nos habitations pourries. L’Etat, ce sont les coups de feu tirés sur nous. La question que l’on se doit de poser est : “Qu’est-ce donc comme Etat ?”
Qu’est-ce que c’est que cet Etat qui entasse les gens dans des habitations de fortune condamnées à devenir des décombres? Qu’est-ce que c’est que cet Etat qui tire sur ceux qui réclament leurs droits en les traitant de terroristes ? Qu’est-ce que c’est que cet Etat qui ne juge jamais les pillards et les tyrans ? Au lieu de juger, cet Etat nomme les pires crapules aux postes de ministres, de chefs de la police et de généraux. Oui, qu’est-ce que c’est que cet Etat ?
Nous devons répondre correctement à cette question.
Cet Etat n’est pas le nôtre. Nous devons voir cela.
Quand nous nous rendrons compte de cela, la solution à nos problèmes se fera plus claire dans la tête de tous.

Ceux qui se réfugient derrière leurs armes à feu devront affronter demain des milliers de Bingöl !
Dans une irresponsabilité totale et sans la moindre honte, les autorités qui font crouler nos domiciles, nos écoles et nos lieux de travail sur nos têtes n’ont pas daigné distribuer des tentes et qui plus est, ont traité le peuple de voleur.
La population de Bingöl s’est révoltée face à cette infamie. Ceux qui croyaient intimider la population de Bingöl avec leurs coups de feu ont compris dans la minute qu’ils se trompaient. En effet, la population a défié les panzers.
Mais en réalité, cette colère et cette révolte qui ont éclaté devant les bâtiments du gouverneur de Bingöl ne représentent rien face à la famine et à la répression que subit quotidiennement le peuple. Demain, il y aura des révoltes bien plus grandes, bien plus violentes et ce, aux quatre coins de la Turquie.
Tout le monde a vu à la télé que l’agressivité des unités spéciales d’intervention était démesurée.
Rappelez-vous les événements survenus l’an dernier dans le hameau de Akkise situé dans la province de Konya. Ces tirs tous azimuts et exagérés signifient rien d’autre qu’une tentative d’intimider le peuple. Ce que l’Etat veut faire est très clair : « je vole, je pille et je te laisse crever de faim, de chômage, de maladie, sous les décombres et tu as juste à LA FERMER! NE TE PLAINS PAS! NE PROTESTE PAS! Si tu le fais, tu deviens un provocateur, un terroriste. Si tu te plains, je t’arrête ou je te flingue! »
Les unités d’élite qui ont tiré sur la population de Bingöl ont été créées pour cela.
La population de Bingöl les connaît d’ailleurs très bien. A Bingöl, une personne sur trois a subi la torture et la répression. Voilà pourquoi les habitants de Bingöl étaient tant en colère. En effet, comment ne pas s’énerver face à ces assassins ?
Le peuple n’a d’autre choix d’élever la voix et de protester lorsque ces droits viennent à être bafoués.

“Terrorisme... provocation...” Tous les gouvernements ont tenté d’écraser la juste lutte du peuple par cette démagogie. L’AKP fait pareil !
Bravo Tayyip Erdoğan ! En trois mois, il a appris à parler comme des chefs de police !
En effet, au lieu de faire une allocution destinée à soulager la population victime du séisme, le premier ministre est apparu à la télé pour annoncer que les sinistrés étaient infiltrés par des provocateurs.
Tous les gouvernements de l’oligarchie ont agi ainsi. Chaque fois que le peuple a réclamé ses droits et ses libertés, il a été taxé par l’oligarchie, de “terroriste”, de “provocateur”, ses organisations ont été déclarées hors-la-loi. Le masque de l’AKP est tombé. Ce gouvernement ne fait que répéter ce que l’Amérique et les généraux lui ont enseigné. Provocations, terroristes... Pour eux, c’est facile évidemment : il suffit de pendre ou de couper en morceaux et c’est réglé!
Non! Si vous pendez ou taillez en pièces, vous ne règlerez rien.
Cela démontre que le cœur du problème est le système même. Tant que ce système restera en place, rien ne pourra changer de manière fondamentale.
Aucun gouvernement n’est à même de résoudre ce problème.
Alors tirez vous. Laissez le peuple régler ses propres soucis.
Nous savons qu’ils ne démissionneront pas.
Par conséquent, le peuple n’a d’autre choix que de s’organiser en vue de détruire leur pouvoir.

Notre peuple ! Il n’y a pas de solution dans ce système. Dans ce système, il y a la faim, la mort et la misère.
Ce système cherche toujours un promoteur ou un employé municipal comme bouc émissaire pour se dédouaner et occulter les carnages qu’il provoque. La manière à laquelle les adjudications sont accordées n’est un secret pour personne. Demandez au ministre de l’intérieur Abdülkadir Aksu ou aux autres parlementaires AKP de la région. Quasi tous sont impliqués dans le réseau de pillards qui se sont installés dans la région. Maintenant, la bande de pillards s’est ralliée la bande d’assassins qui siègent au gouvernement pour continuer ses méfaits.
Cet Etat appartient à l’oligarchie. C’est l’Etat des bourgeois monopolistes, des seigneurs fonciers, des commerçants et des usuriers. C’est vers eux que les taxes s’écoulent. C’est vers eux que les richesses souterraines et foncières, les crédits du FMI s’écoulent. Au peuple, il ne reste que la misère.
Notre peuple. Il n’existe pas d’institution de l’Etat à laquelle on peut faire confiance. Nous devrons prendre des mesures nous-mêmes contre les tremblements de terre. Nous devrons nous protéger nous-mêmes. Quel que soit le parti qui accède au pouvoir, la situation reste la même. Cela a été prouvé des dizaines de fois.
Nous devons créer nos propres organisations démocratiques. Nous devons créer notre propre réseau de solidarité.
Nous devons nous engager dans la lutte pour le pouvoir populaire. Nous n’avons d’autre issue.
Peuples de toutes les nationalités, de toutes les croyances et opinions, unissons-nous au sein du Front révolutionnaire de libération du peuple qui lutte pour le pouvoir révolutionnaire du peuple. Ceux qui choisissent l’ordre établi continueront à subir les massacres. N’attendons pas d’un système qu’il défende l’indépendance et la démocratie quand il n’est même pas capable de résoudre la question du logement. Cela dure depuis des décennies et le logement n’est toujours pas réglé. Le système ne peut le résoudre car ce serait contre-nature pour un système oligarchique. Les problèmes liés à la sécurité, au logement, à la santé, à l’éducation, à la faim, au chômage ne peuvent être réglés que par une révolution. Il n’y a pas d’autre choix. Ceux qui prétendent qu’il y en a une, mentent.

Nous appelons urgemment notre peuple à se solidariser avec la population de Bingöl, à s’unir à ses plaintes et à soutenir ses revendications tant sur le plan matériel que sur le plan moral.

DHKC