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L'extrême-gauche et les élections : suite (et fin?)
by Observatoire électoral belge (BlV) Thursday May 22, 2003 at 07:54 AM

Quelques commentaires sur les résultats de l'extrême-gauche aux dernières élections.

Les résultats de l'extrême-gauche ont apporté une réponse claire à ceux qui cherchent à savoir quelle organisation domine la petite extrême-gauche belge. Le PTB est le seul parti à sortir la tête de l'eau même si cela est vrai dans quelques endroits uniquement. Il a au moins le mérite d'avoir fait parler de lui et d'avoir progressé sur des terrains où il compte jouer un rôle à l'avenir.
Plus de 2% à Anvers ville, c'est un résultat qui pourrait pousser le PTB à prolonger son contrat avec le médiatique Abou Jajah en vue des prochaines communales. La question qui se pose à Anvers pour le PTB, comme à Bruxelles d'ailleurs, c'est de savoir s'il va continuer à avancer sous la même dénomination et avec les mêmes mots d'ordre. Car c'est là un point très faible du PTB. En 1995, il avançait contre le racisme et contre l'Europe, puis en 1999 on l'a vu un peu contre tout, dans un éclectisme peu convainquant et cela s'est démontré avec une baisse du nombre d'électeurs. La progression de 2003 est peu significative sauf à Anvers et dans les bassins liégeois et carolos. A chaque scrutin, le PTB change de mots d'ordre, change de couleurs et déroute lui-même son électorat...

Comme on pouvait le sentir, le PTB a délaissé complètement les communes rurales, les provinces peu peuplées pour se concentrer sur ses futurs champs de bataille. Anvers pour arracher un siège au conseil communal, Genk au Limbourg, Charleroi et La Louvière en Hainaut et puis, sans doute le plus grand espoir Herstal et Seraing. Herstal où le PTB mène avec deux élus la vie dure au PS et Seraing où, chose très importante, le PTB dépasse le PC pour la première fois.

Car ce match là, PTB contre le PC allié aux factions trotskistes, le PTB l'a bel et bien gagné et va pouvoir tenter une OPA sur les voix du PC et sur certains de ses membres. On voit mal comment le PC va digérer cette défaite cuisante contre le seul ennemi qui ne soit pas trop grand à l'heure actuelle pour que suspens il y ait.

La déconfiture est grande au PC, puisque même allié à plusieurs organisations trotskistes qui contrôlent ci- et là quelques délégations syndicales, le PC a été distancé sur toute la ligne par les stals, hormis quelques endroits en Hainaut.

L'autre événement important à souligner vient tout droit du parlement, où Agalev et Ecolo ont été littéralement déculottés. Les verts, flamands en premier lieu vont devoir se reconvertir en antimondialistes militants dans la rue aux côtés des turbulents groupes d'extrême-gauche. Les verts se maintiendront-ils en tant que parti ? De toutes façons, la recomposition à gauche du PS comptera sur la réponse... On pourrait bien assister à un scénario à la française où les verts voient leur base se réfugier dans des groupes d'extrême-gauche épars.
Vu qu'Agalev est évincé du parlement, on a tendance à penser que c'est en Flandre que la recomposition pourrait se jouer rapidement. Avec le PTB ? C'est peu probable à la direction, tandis qu'à la base, cela dépend surtout de la capacité du PTB à vendre son produit. A Genk ou à Zelzate, le PTB pourrait enmener des listes ouvertes en son nom avec un renfort issu des Verts. A Anvers, l'effet Jajah n'attirera sans doute pas autant les militants verts.

Les Verts avec les trotskistes ? Pas trop non plus, vu la faiblesse des organisations trotskistes, mais on ne peut pas écarter une surprise, une nouvelle liste de gauches unies menées par les Verts avec le soutien du PC et des trotskistes. C'est tout à fait possible, comme nous l'ont confié des membres des listes PC-RDS.

Reste-il une extrême-gauche ? Elle est plus que jamais bipolarisée. Le PTB va continuer son petit bonhomme de chemin, chemin encore très long, à moins que les élections sociales ne consacrent une percée des syndicalistes acquis à "l'esprit de Clabecq", en quel cas, une bataille de chiffoniers pourrait déchirer la FGTB. On voit mal le PTB percer aux Européennes, vu qu'il se réserve pour les communales de 2006 qu'il pourra préparer sur le terrain. Là, il pourra faire jouer son atout contre les grands, celui de concentrer ses forces en un point et de délaisser le reste. Aux législatives, les petits partis sont toujours perdants, puisque non-existants en de nombreux endroits.

Pour le PC, la situation devient critique. La direction déjà accrochée par la chute de Faust et Appelmans à la FGTB, va devoir justifier ce nouvel affront. Pour les factions trotskistes, la vie continue, chacun dans son coin.

Avec les nombreux conflits sociaux à venir, l'extrême-gauche pourra à nouveau faire parler d'elle et se disperser sur toutes sortes de combats. Le grand soir n'est pas encore pour demain.

Pour l'Observatoire élecoral belge,
Vaes la bénédictine.

foi, espérance et charité
by vaeseline le bénédictin Thursday May 22, 2003 at 09:45 AM

Foi, espérance et charité sont les vertus cardinales de l’ordre des Bénédictines. La foi ne manque pas, l’espérance non plus même si les delais pour l’arrivée du Seigneur ont été reportés aux communales de 2006. Par contre, la charité fait complètement défaut à ce papier.

Dans son analyse précédente publiée le 16 mai sur Indymedia, Vaes la bénédictine écrivait « L'autre pôle de radicalité qui se présente sur l'axe Resist-Maria-PTB en Hainaut va plus que certainement rassembler (pour le PTB en tous cas) le plus gros score de son histoire ». (Pour rappel, lorque le PTB -alors Amada- s’est présenté pour la première fois à Anvers en 1972 son score était largement supérieur au score actuel de resist en voix comme en pourcentage).

Dans son analyse post-élection, la liste Maria disparaît complètement du « pôle de radicalité » qui allait remporter de si grands succès. Ce n’est vraiment pas charitable. A moins que Bruxelles ne fasse partie de ces provinces rurales et de ces cantons sous-peuplés.