arch/ive/ief (2000 - 2005)

Où est le peuple de gauche ?

Déboussolés par la manie inutile du vote inutile, nombreux sont ceux à avoir voté pour un parti qui ne leur promet pas un monde meilleur mais bel et bien de s'agripper à nos acquis sociaux ( sécurité sociale, etc…)
C'est le premier piège: croire qu'on peut préserver ce qui a été gagné de hautes luttes dans la rue ailleurs que dans cette dernière.

Deuxième tare électorale: le décervelage. Le PS a réussi à nous faire oublier qu'il fut à l'avant-garde des pires régressions sociales des vingt dernières années. Souvenons-nous simplement du combat des étudiants, des enseignants qui chantaient "Laurette, si tu savais, ta réforme où on se la met…" Aujourd'hui, Onkelinx incarne le retour de la vraie gauche au pouvoir… cynisme. Surtout lorsqu'on voit les anciens leaders du mouvement étudiant qui chantaient avec nous la belle chanson contre la Ministre et qui pavoisent aujourd'hui sur la même liste. Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis.

Comme il est loin le temps où l'on pouvait croire qu'Ecolo était la dernière cartouche du système. On se disait : le PS est brûlé, Ecolo va se griller les ailes à l'exercice du pouvoir et les gens se radicaliseront contre ce monde inique.
Non, Ecolo discrédité, le PS en a profité pour se maquiller, se jeter à corps perdu dans le spectacle déroutant du parti plus à gauche que moi tu meurs. Histoire de tromper un peuple prêt à croire encore une fois à l'irrésistible fable: lutter contre l'injustice du monde sans devoir se mouiller, rien qu'en votant un dimanche après-midi.

Et puis, y a ceux à qui on ne la fait plus: dégoûtés par un système qui ne leur a laissé que l'abrutissement, la misère sociale et intellectuelle. Par des mécanismes qu'il faudra étudier, la révolte des sans-grade a été reportée sur le vote nauséeux d'extrême droite. Ce vote est le cri de la bête opprimée à qui on a enlevé les repères de solidarité, d'humanisme, de cultures populaires. Isolé, marginalisé, décervelé? On lui laisse la démocratie d'aboyer Vlaams Blok ou autre FN.

Enfin, reste l'extrême gauche, dépitée, incapable de faire passer son message. Si sa pratique sur le terrain des luttes sociales peut servir d'aiguillon, hier elle s'est révélée quasi inexistante.

Hier, le peuple de gauche n'était nulle part. Et c'est parce que, chaque jour, les liens qui unissent ce peuple, sa mémoire, sa culture sont salis, trahis et ridiculisés.
C'est parce que l'homme de gauche est lui aussi colonisé dans sa tête: le désespoir, la fatalité et le désir de ne plus penser qu'à soi peut l'envahir à tout moment.

Alors à nous de reconstruire la révolte.

Première porte à droite.

alors y a comme un courant d'air...

on en a très peu ou pas du tout parlé mais il ya quand même un truc important : en wallonie il ya entre 15 et 20 % d'abstention (malgré l'obligation ) et dans ma commune (herstal) il y a en plus 6% de vote blancs (et quand tu vote électroniquement, c'est par "choix" pas par "erreur"). çà te fait quand même au total une personne sur cinq qui ne vote pas...

La gauche ne fond pas...elle se dilue.
J'ai du mal à croire que des citoyens conscients se réclamant de cette mouvance aient pu jeter leur dévolu sur les socio-démocrates.
Ces derniers on pu faire leur plein sur une campagne usurpée aux valeurs de la gauche grâce à des effets de manches aussi gratuits qu'inefficaces (on se rapelle les déclarations d'André Flahaut sur le transit du matériel US...aussitôt démenties);ceci n'étant possible que par l'absence d'informations objectives et d'analyses sur l'histoire et le comportement des principaux partis.
Cette tâche incombe aux médias et surtout aux services publics d'informations,mais comme l'on sait que là aussi,la particratie est dominante...CQFD
Ceci explique peut être l'amnésie de certains.
Et puis il y a aussi les abstentions et les votes blancs qui contrairement à ce que nous veulent faire croire ces même médias bien pensants (plus enclins à condamner cette attitude qu'a faire leur véritable devoir) est un choix-heureusement garanti par un système démocratique.
C'est vrai ,la gauche se promène,en espèrant qu'un jour elle se réunisse..?

Les travailleurs apprennent par leur expérience personnelle nous dit-on. Oui mais cette expérience n'est pas - ou si peu - diffusée parmi les autres travailleurs. Si on regarde la campagne électorale, force est de constater que la bourgeoisie écrase complètement la concurrence. Impossible de faire passer le message de la lutte à la grande masse. Le contrôle des médias est quasi total et tous les moyens de "terrain" montrent leur peu d'efficacité. Donc, tant que les travailleurs n'ont pas atteint un tel ras-le-bol qu'il chercheront eux-même après une autre alternative, je ne vois pas comment on peut y arriver durant une campagne électorale. A mon avis, la différence nous la feront dans la lutte mais cela est une autre histoire.