Elections/Onkelinx évite les Sabéniens chez “ceux de la STIB” by raf Wednesday May 14, 2003 at 09:23 PM |
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La STIB, les transports en commun à Bruxelles, va en ligne directe à la privatisation. Le scénario-Sabena se devéloppe, er surtout depuis des “top-managers” ont été désigné pour réorganiser la société. Alors, lorsque la CGSP invite les affiliés à la STIB, on s’attend à un meeting de combat. Mais qui voilà sur le podium? Madame la ministre du Chômage, Laurette en personne, qui entre par la petite porte.....pour éviter des Sabéniens.
Le syndicat socialiste des services publics allait donc présenter, ce mercredi, à Laurette Onkelinx son mémorandum pour la STIB, la société publique qui fait circuler les bus, trams et métros à Bruxelles. Drapeaux rouges, responsables portant des mini-badges du PS, bisous complices, on attend madame la ministre!
Seulement, une bonne dixaine de Sabéniens ont pris place dans la salle. Eux aussi attendent Laurette. Pas pour l’applaudir, pas pour la féliciter avec ses millions électorales. Loin de ça. Les Sabéniens ont toujours un compte à régler avec Laurette. Et cela depuis qu’elle leur a mis dans le sac avec son fameux Plan Social qui allait tout régler pour les Sabéniens qui du jour au lendemain perdaient leur emploi, leur carrière et leur “grande famille de ce grand service public”.
Parmi les Sabéniens, Maria Vindevoghel, déléguée syndicale au Cleaning: depuis presque 20 ans elle nettoye les avions. Avant, les avions de la Sabena. Maintenant ceux que son nouveau patron, qui s’est avantageusement acheté ce restant de la Sabena, lui ordonne à nettoyer.
Maria est aussi à la tête d’une liste de combat pour les élections, sur laquelle figurent autres délégués de service publics, comme la Poste, les chemins de fer et....la STIB. Puisque le deuxième candidat de la liste-MARIA s’appelle Armand Feraille, connu dans toute la STIB comme Max et comme un vrai défendeur des intérêts des STIBiens.
Max aussi est dans la salle. Il ne perd pas son temps. Avec des fluos, il fabrique des pancartes: Laurette, la STIB est-elle la future Sabena? et encore: Avec toi, les promesses, on connaît cela!
Laurette a envoyé ses éclaireurs, et notamment Yvan Mayeur, le grand patron du CPAS bruxellois. Rien qu’en voyant les convaincus qui accompagnent Maria, il devient très, mais très nerveux. Les négociations, les pourparlers, la diplomatie silencieuse commencent. Par GSM évidemment, le portable soigneusement caché derrière une main qui - chaque Premier Mai, hypocrisie oblige - se transforme habilement en Poigné.
Mayeur veut faire évacuer les Sabéniens avant que madame la ministre, grande représentante du peuple, n’ait l’honneur de descendre chez la CGSP. Max Feraille s’y mêle: “c’est quoi ce chantage!”.
Par respect pour les hommes et femmes de la STIB, Maria Vindevoghel promet plus ou moins de ne pas perturber la séance. Je l’ai dit déjà et je le répète: trop gentille qu’elle est, cette combattante du Cleaning.
Ce n’est que maintenant que Laurette ose entrer dans la salle. Où elle est immédiatement interpellé par un pilote de la Sabena. Ferme mais poli, il dit qu’il est là pour demander des explications à propos des promesses que Laurette n’a jamais tenues. Laurette lui sifle: “Eh bein, à un meeting de la STIB? J’espère que vous avez de bonnes propositions”.
Mais c’est qui, qui doit avoir de bonnes propositions? Au début du meeting, trois témoignages sur la situation actuelle de la STIB, qui font comprendre que ce service public est menacé par la pire des catastrophes, pour le personnel (et pour le grand public): la privatisation. D’ici 2006 c’est chose faite, si l’on laisse faire le nouveau top-management et ses consultants privés.
Seulement, les intervenants - pas des plus mauvais, mais soigneusement choisis par la structure syndicale qui est identique au ou proche du PS - mettent toute leur espoir dans madame la ministre. Même un candidat communiste - qui profite de l’occasion pour faire sa propre propagande électorale - ne lance pas d’attaque directe contre celle qui au niveau fédéral a permis ces dernières années la liquidation de milliers d’emplois.
Avant le meeting, Maria Vindevoghel avait encore clairement dit au président du conseil d’administration de la STIB, lui aussi de la famille du rose, que avec les politiques la société est condamné à la faillite organisée. Comme ça a été le cas pour la Sabena. “Les gens devront le faire eux-mêmes”, avait-elle dit. Le réalisme électoral d’une militante de longue date!