Vlaams Blok en Hainaut

Hier, comme d’habitude vers midi, je me rends vers ma boîte à lettres pour la vider. Et stupéfaction ! Entre une facture d’eau et le toute - boîte régional, un prospectus couleurs format A3, quatre pages : le Vlaams Blok se présente dans le Hainaut ! J’en avais vaguement entendu parler, mais je croyais plus à de la provocation électorale, mais il faut bien se rendre compte, le Vlaams Blok débarque dans notre région !
Le Vlaams Blok plus si vlaams que çà ? Coup électoral ?

Jusqu’à ce jour toutes les tentatives du Blok pour s’implanter en Wallonie s’étaient soldées par un échec. Il y a bien eu le Bloc Wallon, mais il fut plus rapidement dissous que formé, le Front National est un pari sans membres et qui malgré les magouilles de son président (et bientôt unique membre ?) à vie, Daniel Ferret réussit encore et toujours à s’en sortir dans les sondages.
Cette liste du Vlaams Blok du Hainaut est certainement une nouvelle tentative du Blok pour trouver ici en terre francophone des partenaires fiables pour des élections futures. Le Blok espère certainement qu’à cause de la mauvaise situation socio-économique et du chômage structurel, il fera un beau score en Hainaut. Il est vrai que par le passé, l’extrême - droite a déjà établi de beaux scores dans notre région.

Le Blok axe comme partout, sa campagne contre les partis traditionnels, contre les étrangers, contre le chômage (thème étroitement lié au précédent, comme d’habitude) et pour une plus grande indépendance des régions. Comme il le fait toujours, le Vlaams Blok essaie de phagocyter les contradictions actuelles du capitalisme pour construire ses thèses nauséabondes et réformer le système en place, tandis que nous combattons aussi bien ces thèses fumeuses aussi bien que le capitalisme.

Là où il faut se méfier, c’est que contrairement à ce que les médias flamandes essaient de nous faire croire, le Vlaams Blok, n’est pas un parti comme les autres. Ceux qui suivent les débats politiques sur la VRT (chaîne publique flamande) ont pu voir ces deux dernières semaines, les représentants du Blok invités à plusieurs reprises pour y défendre leurs prises de position souvent répugnantes et y être traités par les autres partis flamands comme n’importe lequel d’entre eux, alors que le Vlaams Blok est typiquement et clairement un parti néo-fasciste !
Le Vlaams Blok tire d’ailleurs ses origines dans la collaboration durant l’occupation nazie de notre pays.

Le point central de son argumentation et de son programme c’est de se définir comme le monsieur Propre de la politique belge qui veut effectuer un grand nettoyage afin de nettoyer le système socio - politique actuel en réformant l’ordre établi. Cette prise de position lui permet de ratisser large dans l’électorat et en plus ça marche ! Surtout lorsque les ténors du Blok y ajoutent leurs diatribes racistes et sécuritaires, ce qui permet à ce parti d’emmagasiner des voix non seulement parmi ceux qui ont à souffrir du capitalisme et croient voir dans le Blok une alternative valable, mais également auprès de la petite bourgeoisie réactionnaire. Le Blok joue d’ailleurs clairement sur les deux tableaux en différenciant sa propagande rurale de sa logorrhée urbaine. A la campagne, il utilise une image respectable de parti bourgeois réactionnaire partisan de l’ordre et de la morale conservatrice, alors que dans les villes, il s’adresse plutôt au prolétariat insatisfait des quartiers populaires en y utilisant une approche plus poujadiste, mêlant populisme et racisme dans un discours simpliste à souhait.

Depuis maintenant plus de vingt ans, il est clairement établi que les partis traditionnels n’ont aucune idée de la méthodologie à utiliser pour combattre le Vlaams Blok et le Blok en profite pour se nourrir des ruines que ces partis laissent derrière eux à Anvers. Ainsi avec les derniers périples politiques, administratifs et financiers de la métropole du nord, le Vlaams Blok ne doit même plus mener campagne pour gagner les élections.

Pour combattre le Vlaams Blok, il ne faut pas compter sur les partis traditionnels, la seul possibilité résident dans la démonstration sur le terrain que le Blok n’a aucune alternative réelle pour les problèmes qu’il soulève. Chose qui ne sera pas aisée, car les forces réellement progressives ne dispose pas comme le Vlaams Blok de millions de subsides électoraux, permettant d’envoyer des prospectus couleurs en toute-boîtes sur tout le Hainaut, mais il est possible de mener des actions sur le terrain partout où le Blok se manifestera pour l’une ou l’autre activité.

Pourquoi les forces progressives du Hainaut ne s’unirait-elle pas au sein d’un comité uni contre le Vlaams Blok sur la base d’une charte commune, qui pourrait coordonner ces actions locales ?
Cette plateforme pourrait reprendre des éléments divers tels que (à titre d’exemple) :

- unité des travailleurs belges et étrangers
- droit de vote à tous les niveaux pour les immigrés
- plus de contrôles policiers discriminatoires
- Arrêt des expulsions et des papiers pour tous
- Les 32 heures sans perte de salaire et avec embauche complémentaire, plus de contrats intérimaires et précaires
- Accès aux habitations sociales pour tous et amélioration de celles-ci.
- Pour une société socialiste
- Etc,……

arch/ive/ief (2000 - 2005)