Pas de l'histoire ancienne by Frédéric Sunday May 11, 2003 at 05:58 PM |
Pas de l'histoire ancienne!
Voilà un article paru durant les dernières élections dans solidaire et qui, s'il est réactualisé, explique bien pourquoi le PC ne soutient pas la liste Maria.
Je ne suis pas membre du PTB, mais jeune travailleur, et je ne comprends pas qu'on propose une liste quand une initiative telle celle lancée par Maria est mise sur pied.
A lépoque, c'était contre Debout!Le Parti Communiste présente une liste contre D'Orazio
Faire barrage au PTB ou au capital?
Le Parti Communiste de Belgique présente des listes à toutes les élections. Y compris contre la liste Debout de Roberto D'Orazio aux Européennes. Cette décision a beaucoup plu au président du PS Philippe Busquin, qui a donné l'ordre de fournir cinq signatures au PC afin de lui permettre de déposer ses listes. Pas étonnant.
Herwig Lerouge
Le PC a été absent en tant que parti de pratiquement toutes les luttes des quatre dernières années: enseignement, emploi, enfants disparus, réfugiés. On cherchera en vain une référence explicite à ces luttes dans la plate-forme électorale. Bien sûr, plusieurs de ses militants s'y sont engagés avec conviction, mais à titre individuel et en ordre dispersé.
Le parti était d'ailleurs absorbé par les luttes intestines. En janvier, 26 membres de la Régionale de Bruxelles - pratiquement toute la direction - ont quitté le parti. Des chefs historiques du PC, comme Jacques Moins ou Rosine Lewine se retrouvent sur la liste Ecolo à Bruxelles. A la direction fédérale de Liège, les poids lourds Levaux, Remacle et Pirlot sont évincés. Plus rien ne fonctionne, même pas le Comité Central. Le document du Congrès d'octobre 98 dit: «Il nous faut constater l'insuffisance dans le fonctionnement du Comité Central dont l'effectif tranche singulièrement avec la présence active aux réunions.» Bref, personne ne vient aux réunions.
L'unité de la gauche à la Schröeder
L''épuration' des éléments les plus droitiers a-t-elle pour autant ramené le PC sur la voie de la lutte pour le socialisme? Détrompez-vous. Dans la plate-forme électorale du PC, rédigée par le dirigeant Pierre Beauvois, on cherchera en vain le mot «socialisme». On parle «d'alternative de progrès» ou de «barrage aux ambitions libérales». Le PC ne lutte pas contre le capitalisme, mais contre le «néolibéralisme» et les «politiques monétaristes». En cela, il ne se distingue en rien d'Ecolo qui refuse aussi une Europe «uniquement synonyme de compétitivité et de libre-échange».1
Au lieu de dire haut et fort que seul le socialisme peut garantir un emploi et une vie décente à tous, au lieu de propager la voie de Clabecq qui refuse la logique du marché, la plate-forme nous présente un catalogue de mesures pour l'emploi, dans le cadre «d'une économie mixte». C'est-à-dire, sans toucher à la toute puissance de la propriété privée du capital. Ce catalogue est copié du programme, enterré depuis, du syndicaliste réformiste Renard de 1956: création d'un secteur public financier, de l'énergie, des eaux et télécommunications; aide aux PME, aide à la recherche.
Le PC n'hésite pas à prendre la défense des monopoles européens contre leurs concurrents américains et japonais: «Les structures européennes doivent multiplier les programmes de coopération entre les entreprises (nous pensons à Ariane et Airbus).» Si cela ne suffit pas, il faudra prendre des mesures «de protection de marchés européens internes pour des productions dont dépend la vie économique et sociale de régions entières, notamment dans l'agriculture».
Si c'est pour mener cette politique, on comprend que Beauvois rêve de la «gauche plurielle» telle qu'elle existe en France dans le gouvernement Jospin. Il décèle d'ailleurs partout en Europe, et notamment en Allemagne, la «montée en puissance des forces politiques alternatives». Jospin, Fischer et Schröeder, voilà l'alternative anticapitaliste dont rêve la direction du PC. On attend impatiemment qu'elle nous explique comment la participation aux bombardements de l'Otan en Yougoslavie, la participation enthousiaste à l'Europe de Maastricht et à la monnaie unique, la politique d'expulsion des réfugiés, la privatisation d'Air France et les écotaxes allemandes nous rapprochent de «l'alternative de progrès». Elle nous expliquera en quoi cette politique diffère de celle du tandem Dehaene-Di Rupo. Mais en attendant, nous comprenons mieux pourquoi Beauvois sabote la listeDebout, la seule unité de tous les anticapitalistes possible et réaliste en Belgique aujourd'hui. Ce n'est pas son idée d'un regroupement des forces progressistes. Lui, c'est le gouvernement avec Jospin et Schröeder.
Renouer avec le débat politique ouvert
Le mouvement pour les enfants n'a pas échappé à Beauvois. Il a même découvert que la «population manifeste sa perte de confiance dans les institutions de l'establishment».
Mais le voilà qui accourt à l'aide de tous ceux qui veulent rétablir la confiance de la population dans ces institutions discréditées à juste titre. «A l'instar d'autres pays européens, la Belgique francophone (!) doit renouer avec la tradition du débat ouvert et conflictuel sur les grands choix politiques» dit-il. Quel est ce passé mythique avec lequel il faudrait renouer? Quels sont ces grands débats conflictuels dans les autres pays? Sur la participation à la guerre de 14-18 ? Sur la nécessité de rejoindre l'Otan? Sur la question de savoir si les travailleurs doivent payer pour l'Europe de Maastricht? Sur la participation à la guerre d'agression contre la Yougoslavie?
Depuis le début de ce siècle, sur toutes les questions essentielles, les partis bourgeois sont d'accord entre eux. Au lieu d'éclairer les travailleurs sur la nécessité du socialisme, Beauvois leur fait miroiter la possibilité d'un retour à une démocratie capitaliste qui n'a jamais existé.
Le président Beauvois affirme que sa liste européenne contribuera au succès de la fraction des PC au parlement européen. Or, il sait très bien qu'en Belgique, seul D'Orazio a une chance d'être élu. Son élection renforcerait le courant révolutionnaire au niveau de l'Europe. Mais la direction du PC est prête à sacrifier cette perspective pour combattre le PTB. Car il s'agit pour Beauvois, à travers ces élections de «reconstruire un tissu de relations internationales essentiellement au plan européen, (où) les insuffisances du passé ont laissé le champ libre au PTB».
Ne pas laisser le terrain au PTB
Busquin sait que la lutte de Clabecq, dans l'enseignement et pour les enfants a détourné de nombreuses personnes du PS. Il s'agit d'empêcher qu'elles élisent D'Orazio ou soutiennent le PTB, seul à défendre haut et fort l'alternative socialiste dans ce pays. Et là, le PC peut lui être utile. Le nouveau président de la section bruxelloise du PC a été clair : «Le moment est venu de profiter de la déceptionqu'a provoquée le PS pour un courant de gauche qui ne soit pas le PTB.»
En ce qui nous concerne, le moment est venu de faire élire un ouvrier révolutionnaire comme D'Orazio. Il pourra faire retentir la voix des travailleurs au parlement comme il le fait aujourd'hui dans les assemblées et dans la rue.
Quant à Beauvois, pourquoi n'irait-il pas offrir ses services à Jospin ou Schröeder? Il peut y «renouer avec le débat ouvert et conflictuel» sur la question: détruirons-nous la Yougoslavie avec des troupes au sol ou des bombes à fragmentation et à l'uranium appauvri?
1 Brochure électorale d'Ecolo : «Quand c'est vert, on avance», p.14.
ou la la... by comme toujours Sunday May 11, 2003 at 11:07 PM |
ou la la, qu'oses-tu faire ?
Y'en a qui vont crier à la censure, au scandale, à la réédition... a n'importe quoi, pourvu que l'on fasse passer cette article pour une "manoeuvre", une "tentative de destruction d'Indy", etc...
C'est grâve de faire ça...
Sûr que certains vont mal dormir cette nuit...
Mon plaisir, sera de lire ce qu'ils auront encore inventé, demain matin, pour pouvoir crier au "scandale", à la "honte"...
Allez-y faites moi rire pour voir !!!!!
c'est beau les archives by GABY Sunday May 11, 2003 at 11:36 PM |
Excellennnnnnnnttttttt!!!!!!!!!
Ce petit rappel, que je ne connaissais pas, tombe bien à point pour montrer que le "changement est dans la continuité" comme qui dirait Giscard d'Estaing. Ce sont vraiment des nuisibles ces mecs. En tout cas, ce ne sont pas des communistes, et fort peu de gauche finalement.
En tout cas, c'est la bourgeoisie qui rigole avec ces rigolos. les travailleurs, eux, n'auront pas assez de leurs yeux pour pleurer à voir de tels clowns politiques oser se prévaloir d'eux. Lénine, ils sont devenus fous....
Ca c'est vrai ! by Carlo Conte Monday May 12, 2003 at 04:02 PM |
ye suis tout à fait d'accord avec le texte ici !
C'est vraiment ce qui s'est passé, moi j'ai vu ça, aussi que ceux qui collait les affiches du PC il collait au-dessus de roberto (pas pour très longtemps !! On était-là !)
Et vive Roberto !
A bas les menteurs, les faus-communistes du PC !