[Le Raconteur Belge] La Wallonie, une jeune démocratie by Vincent Decroly Wednesday May 07, 2003 at 11:10 PM |
vincent.decroly@lachambre.be |
[Le Raconteur Belge]
Ventes
d'armes La
Wallonie, une jeune démocratie Le
31 août 2002, un dossier consacré aux liaisons troubles
entre le milieu des ventes d'armes et le monde politique belge est publié
dans De Morgen par Douglas De Konninck et George Timmermans.
A travers les cas de la FN et du Groupe George Forrest International,
ils mettent à jour des données essentielles pour comprendre
les dimensions cachées de l'affaire des livraisons au Népal,
analyser les exportations d'armes de la Belgique et cerner les intérêts
économiques et politiques sous-jacents. L'eau
a coulé sous les ponts de la Meuse depuis l'époque où
la Fabrique Nationale faisait partie de la Générale et
employait quelque 25 000 personnes. Aujourd'hui, il n'en reste plus
que 2 500, dont un millier à Herstal et 60 à Zutendaal.
C'est le gouvernement wallon qui est, depuis 1999, propriétaire
à 100% de la FN Herstal. Pour cela, il a payé 62,5 millions
d'euros et il continue à subventionner l'entreprise. Le contribuable
wallon est donc devenu l'heureux détenteur d'un des fleurons
de l'économie locale. Pour M. Sauvage, porte-parole du groupe
FN Herstal, "la participation du gouvernement wallon en 1997 visait
à offrir à l'entreprise la possibilité de s'assainir".
Qu'a fait l'exécutif wallon de ses actions FN ? Il les a placées
dans sa société participative SOGEPA, la Société
wallonne de Gestion & de Participation . C'est elle qui gère
l'entreprise d'armements. A la SOGEPA, on retrouve entre autres des
membres de la mouvance d'André Cools. L'un de ses administrateurs,
par exemple, n'est autre que Lambert Verjus, l'ancien chef de cabinet
d'André Cools et d'Alain Vanderbiest. Comment entrer à
la SOGEPA ? Etre ou avoir été chef de cabinet est sans
aucun doute le meilleur moyen, car tout le conseil d'administration
est composé d'ex-cabinettards, principalement du Parti socialiste
(PS) et du Mouvement réformateur (MR). Avoir un père influent
peut aider ! Lorsque Serge Kubla a remanié les sociétés
de participation autour de la SOGEPA ,fin 2001,il a créé
une nouvelle société, la FWPMI, dont un des administrateurs
s'appelle Laurent Kubla. Les
trois mousquetaires du Conseil d'administration Le
CA de la FN est étonnamment petit
Aux côtés
du manager français Philippe Tenneson, président
et administrateur-délégué, il n'y a que trois membres,
tous administrateurs à la SOGEPA, tous des éminences grises
d'hommes politiques en vue. Le
vice-président de la FN est Pierre Sonveaux. Dans le précédent
gouvernement wallon, il était chef de cabinet de Robert Collignon,
ministre-président et actuellement président du Parlement
wallon. Le
PS a un deuxième administrateur à la FN Herstal. Il s'appelle
André Cremer. Considéré comme un "brillant
économiste" dans son parti, il fut le prédécesseur
de Sonveaux chez Collignon. C'était aussi un des hommes de confiance
de Dieu lui-même, Guy Spitaels. Comme lui, Cremer vient
d'Ath. José
Happart, fin août 2002 : Louis
Michel, fin août 2002 : C'est
surtout l'utilisation du pronom "nous" qui frappe
dans ces citations. Le
Telexgate Comment
faire sortir de ses gonds Louis Michel, le ministre des Affaires
étrangères ? Il suffit de dire " télexgate
". C'est qu'un rapport au ministre, portant sur les activités
douteuses d'un homme d'affaire liégeois en Afrique, et qui aurait
dû demeurer confidentiel, est arrivé, comme par télesx,
entre les mains
du suspect ! Une affaire qui, selon Louis Michel,
n'existerait que dans la tête de détracteurs vicieux cherchant
le scandale à tout prix. C'est le magazine Trends qui publia,
le 13 décembre 2001, les premières révélations.
Tout tourne autour de George Forrest, un homme d'affaires belge
actif au Congo. Il y a peu, cet homme se trouvait encore à la
tête de la société minière Gécamines
à Lubumbashi, dans le Katanga. D'après le consul général
belge à Lubumbashi, Forrest est impliqué dans certaines
affaires douteuses. Ce n'est pas la première fois. Il a déjà
été accusé par Human Rights Watch de livrer des
d'armes en Afrique centrale, une région déchirée
par la guerre depuis de nombreuses années... Le consul exposa
les faits dans un rapport strictement confidentiel à son ministre.
Or, le jour même, ce rapport atterrit sur le bureau de Forrest
A l'heure actuelle, le Parquet bruxellois enquête sur la soi-disant
fuite au Ministère des Affaires étrangères. Forrest
a porté plainte contre Trends et De Morgen, dont il exige à
chaque fois € 250.000 de dédommagement. Les deux journaux
auraient osé insinuer que la fuite résultait de ses contacts
privilégiés avec le ministre Michel. Louis
Michel s'égare dans la Forrest En
mars 2000, Louis Michel avait rencontré Forrest à Lubumbashi.
Les organisations de défense de la paix ont protestèrent
contre cette réunion, en rappelant que Forrest dirigeait la firme
New La Chaussée de Herstal. Selon Pax Christi, cette entreprise
fournit à l'Iran et à la Chine des machines à fabriquer
des munitions. Et on a du mal a croire que cela va contribuer à
y accélérer la démocratie. D'autre part, New La
Lhaussée assistait également la FN lors de la construction
au Kenya d'une très controversée fabrique de munitions
dans l'Eldoret, sur un terrain privé du dictateur Arap. La firme
de Forrest fournissait une grande partie des machines. A l'heure actuelle,
il y a de plus en plus d'indices, malgré les propos rassurants
de la FN, qu'Eldoret est en train de devenir, lentement mais sûrement,
le principal fabricant d'armes pour toute l'Afrique, grâce à
la Belgique. Et continuer à faire une distinction entre la FN
et les entreprises de George Forrest n'est pas toujours facile ! Ainsi,
Albert Diehl, qui était jusqu'en 1996 président
de la FN Herstal, est aujourd'hui administrateur-délégué
à la SA George Forrest International (GFI), le holding qui chapeaute
tout le groupe de Forrest. Diehl est également sous-directeur
de la filiale New La Chaussée. Et, après la reprise de
la FN par les autorités wallonnes, Diehl est resté jusqu'en
septembre 1999 administrateur-délégué de la Société
Herstalienne pour la Finance, une filiale de la FN liquidée depuis
lors. Certains
préfèrent les intérêts des conflits aux conflits
d'intérêts Si
le monde politique est très présent dans le conseil d'administration
de la FN Herstal, il en va de même dans celui du groupe GFI. Depuis
le 22 février 2001, l'ancien secrétaire d'Etat au Commerce
extérieur, Pierre Chevalier (VLD) y est administrateur.
" Grâce à mon expertise et à ma compétence
", a-t-il raffirmé lorsqu'un journaliste du Morgen lui a
posé la question. Chevalier est président de la commission
des Relations extérieures de la Chambre où le Telexgate
et les activités de Forrest au Congo ont déjà été
évoqués. Selon lui, il n'y a cependant pas de conflits
d'intérêts. " Si jamais il existait un conflit d'intérêt,
je me ferais remplacer ", dit-il. Le président d'une commission
de la Chambre n'est pas le responsable immédiat des décisions.
Il peut effectivement se faire remplacer si nécessaire. Cependant,
Chevalier n'est pas le seul à avoir été introduit
début 2001 au CA de George Forrest International. Cela a également
été le cas de Jean-Claude Marcourt, le chef de
cabinet de la Vice-Première ministre Laurette Onkelinx (PS). Marcourt,
avocat comme Chevalier, est depuis plus de 20 ans une personnalité
très influente dans les coulisses du PS. " Un homme dont
l'influence est absolument indiscutable. C'est un incontournable absolu
de l'establishment PS dans le gouvernement ", écrivait l'année
dernière à son sujet l'hebdomadaire Knack. " Vieux
de la vieille de l'appareil PS, Marcourt a déjà travaillé
sous Guy Mathot, Jean-Claude Van Cauwenberghe et Willy
Claes. En tant que chef de cabinet d'Onkelinx, il fait en sorte
que sa ministre ne gaffe pas trop. Sans un feu vert de Marcourt, en
tout cas, elle ne passe jamais à l'action " ajoutait l'hebdo.
Marcourt a été un instant troublé dans sa quiétude
lorsqu'en août 1992, les enquêteurs de la cellule Cools
de Liège sont venus le voir pour une perquisition dans le cadre
de l'enquête sur l'affaire de corruption Agusta. La justice avait
découvert qu'au printemps 1989, l'avocat liégeois avait
rendu visite au siège principal du constructeur italien d'hélicoptères,
à Milan. " J'accompagnais une délégation liégeoise
", a déclaré Jean-Claude Marcourt à la Justice.
Dans son esprit non plus, il n'est pas question de conflits d'intérêts.
Le 26 juin 2002, il déclara au Financieel-Economisch Tijd qu'il
était administrateur en congé au sein du GFI depuis son
arrivée en tant que chef de cabinet chez la vice-Première
Onkelinx, et qu'il n'avait assisté à aucun CA chez GFI.
C'est pourtant assez étonnant puisque Marcourt est chef de cabinet
depuis juillet 1999 et qu'il a rejoint le conseil d'administration de
GFI le 22 février 2001. Il
semble difficile d'échapper à la conclusion que plusieurs
ministres wallons de premier plan, non seulement soutiennent le commerce
des armes en région liégeoise, mais y sont eux-mêmes
concrètement impliqués par le biais de toutes sortes d'hommes
de paille.
Le
dernier administrateur s'appelle Jean-Pierre Dubois. Il est
vice-président de la SOGEPA pour les libéraux francophones
et fut, de juillet 1999 à mai 2000, chef de cabinet-adjoint
de Guy Kubla. La première chose qu'on remarque, chez Dubois,
c'est son lieu de naissance: Jodoigne, la commune du vice-Premier
Louis Michel. Ce sont d'ailleurs " des amis d'enfance
", selon un journaliste local. Dubois n'a jamais été
très visible politiquement. C'est seulement à la fin
des années 90 qu'il accède à l'avant-scène.
Le PRL exige alors, pour la province du Brabant wallon, des mandats
pour les intercommunales et les sociétés de participation.
Dubois reçoit la présidence de Nivelinvest, de Nivellease
et de Start Up, trois sociétés de participation nivelloises
qui font la même chose à l'échelon local que
la grande sur SOGEPA, c'est-à-dire distribuer de l'argent
public. Mais la carrière de Dubois dans ces trois sociétés
n'est pas longue. Il entre en conflit avec l'administrateur-délégué
local PS, qui le considère comme un "homme de Michel"
indésirable à Nivelles.
"Pour nous, les Wallons, il est insupportable d'être
constamment attaqués dans nos intérêts
économiques par ceux qui nous reprochent à
chaque occasion d'être économiquement inférieurs".
"J'ai été blessé par la suspension
de la livraison d'armes P90 au Mexique. Nous avons perdu
là un contrat qui était important pour cette
société. Ce contrat positionnait ces armes
pour le marché nord-américain. Tout cela a
été perdu."
De Belgische wapenhandel by jeroen Thursday May 08, 2003 at 03:40 AM |
Ik vind de reeks artikels die Vincent Decroly op Indymedia zette, in ieder geval de moeite waard om te lezen. Vooral interessant als men wil weten welke contacten de Belgische politieke wereld onderhoudt met het milieu van de Belgische wapenhandel ! Hartelijk dank voor je informatie Vincent !
Je vous remerçie pour l'information que vous nous avez donné Vincent !