arch/ive/ief (2000 - 2005)

Guerre(s), election(s) et conflits sociaux
by Luc Torreele Sunday May 04, 2003 at 10:45 AM
jiggu2003@yahoo.fr

Au cours des quatre derniers mois, 100 travailleurs en moyenne par jour, ont perdu leur emploi. Quel doit être le rôle des instances syndicales et politiques pour apporter un changement au désastre social qui s'annonce ?

Toutes les guerres, quelles qu’aient été leurs localisations ou leurs époques ont toujours eues une motivation économique, même lorsque leurs causes sont cachées par des prétextes religieux ou ethniques. A la constatation de ce qui se passe en ce début de troisième millénaire, on est bien obligé d’accepter cette thèse et, de plus, que la guerre économique qui se déroule actuellement, n’a pas seulement lieu en Irak, mais également ici, chez nous : nous sommes assaillis sur plusieurs fronts par les tenants du néo-libéralisme, autrement dit par le capitalisme.

Ainsi au cours de ces quatre derniers mois, en moyenne 100 travailleurs par jour, ont perdu leur emploi, soit approximativement 10.000 emplois en 85 jours. Ce qui nous donne rien que pour la dernière année, une augmentation de plus de 42.000 chômeurs. Malgré le fait que les médias attitrées du capitalisme nous parle depuis un an des fruits de la croissance, il nous faut bien constater la multiplication exponentielle des pertes d’emplois dans toute la Belgique et même dans toute l’Europe et comme d’habitude la région wallonne n’est pas en reste.

Dans sa répartition par direction régionale des « demandeurs d’emploi inoccupés », le Forem note pour Charleroi, une augmentation sur un an de 2.961 unités, ce qui représente une augmentation de près de 7%. Egalement en hausse, les régionales de La Louvière, Mons, Nivelles et une stabilisation temporaire pour Liège. Ce qui nous donne pour l’ensemble de la Région wallonne une hausse en un an de 8,2%, soit plus de 18.000 travailleurs se retrouvant au chômage. Au niveau local, les chiffres sont encore pire avec des taux de chômage atteignant 23,7% à Charleroi, 22,9% à Mons et 20,4% à Liège.

Les travailleurs sont maintenant en droit d’exiger des explications de la part de leurs instances syndicales et politiques sensées les protéger et les défendre. On constate plutôt que les syndicats ne défendent plus que mollement leurs délégués et leurs affiliés, préférant accepter des plans sociaux mal fagotés plutôt que la lutte sur le terrain, pourtant demandée par la base.
Pour se convaincre de la résolution des travailleurs, il suffit, à titre d’exemple, de citer les dizaines de milliers de travailleurs, présents dans les rues de Liège en mars, aux côtés des ouvriers d’Arcelor. Il en est venu de toute la Belgique et de tous les secteurs, ce qui démontre bien qu’il existe actuellement un potentiel de forces anticapitalistes facilement mobilisable politiquement. Mais les directions syndicales tenantes du réformisme mou, préfèrent ignorer et ne pas soutenir les exigences de leurs bases.

Et pourtant, pour redresser la situation, il est absolument nécessaire que les instances syndicales comprennent enfin, qu’il est essentiel d’organiser la défense syndicale dans un cadre interprofessionnel et global, afin de briser l’isolement du combat des travailleurs de certaines entreprises. Les travailleurs doivent apprendre à agir ensemble, non seulement au niveau national, mais également internationale, c’est la seule et unique façon de vaincre le fatalisme ambiant et de plus, cela permettra de lutter à armes égales avec le capitalisme, qui lui a compris depuis belle lurette l’importance de s’organiser au niveau international.

Il n’est plus temps de réfléchir ou de débattre sur la tactique à tenir à long terme, mais bien d’analyser correctement les tenants et les aboutissants de la situation et de proposer une alternative socio-économique qui tienne la route et ne soit pas, une fois de plus, une capitulation déguisée devant le néo-libéralisme patronal.
Le problème qui se pose à la base, donc aux travailleurs, c’est non seulement une incompréhension tactique, mais également quoiqu’on en dise une divergence idéologique. En effet, il est clair que les directions des différents syndicats ne sont plus en adéquation avec leurs bases, car elles s’autolimitent dans leur réflexion par leur refus d’admettre, dans la pratique et ailleurs que sur le papier, qu’il existe une alternative au capitalisme et que le néo-libéralisme n’est aucunement une fatalité nécessaire. C’est cette mentalité défaitiste qui est trop de fois la cause des défaites que rencontrent les travailleurs dans leur combat contre les licenciements massifs et les fermetures.

A ce sujet et à titre d’exemple, une des premières pistes à envisager serait la nationalisation automatique des entreprises menacées de fermetures. Cette nouvelle attitude de fermeté aiderait les acteurs économiques vers un changement de mentalité, allant d’une recherche exclusive du bénéfice pour une minorité, vers une politique de priorités sociales destinées à une majorité. Pour prendre un exemple concret, dans le cas de Arcelor, il faut exiger la transparence de la comptabilité et le remboursement intégral des aides publiques. Les travailleurs ont également le droit de savoir ce qu’il est advenu des fonds dégagés par Arcelor, grâce aux sacrifices qui leurs ont été demandés durant toutes ces années : flexibilité, diminutions des salaires, polyvalence, cadences de travail accélérées, sous-traitance, etc…Bref des fonds dégagés par tous ces sacrifices demandés soi-disant au nom de la survie de l’entreprise et qui n’ont servi qu’à augmenter les marges bénéficiaires des actionnaires. Arcelor doit être nationalisé, l’outil de travail rendu aux travailleurs et les fonds volés à la communauté, restitués dans leur entièreté.

Les travailleurs en ont assez de ne pas être entendu par les politiciens et les instances syndicales sensés prendre leur défense et les élections législatives du 18 mai sont une bonne occasion pour rejeter la collaboration imposée par ceux-ci, en démontrant que les travailleurs ont compris, eux, qu’il existe une alternative et que le capitalisme et le néo-libéralisme ne sont pas appelés à durer éternellement, comme cela a été démontré par tous les systèmes qui les ont précédés.


autonomie
by louise michel Monday May 05, 2003 at 09:39 AM

quel doit être le rôle des instances politiques et des syndicats? réponse: aller cultiver leur potager ou aller à la pêche. tant qu'on arrivera pas à dépasser l'idée qu'ils sont nécessaire alors qu'ils sont les premiers garants de l'ordre capitaliste, aucune solution viable ne pourra être envisagée.
abstention et organisation autonome.

Comment y croire?
by syndicats corrompus Monday May 05, 2003 at 10:24 AM

Quand on sait qu'Anne-Marie Appelmans a été invitée au Bilderberg.. comment croire que les dirigeants des syndicats belges ne sont pas tous pourris?

AMA ?
by protesta Monday May 05, 2003 at 01:16 PM

anne marie appelmans, tu es sur ???
Je pensait plutôt que c'était Mia De Vits. AM Appelmans n'etait d'ailleurs dirigeante que de la FGTB de Bruxelles...