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Lettre ouverte au bourgmestre d'Herstal, suite à la manifestation du 5 avril
by CRACPE Tuesday April 29, 2003 at 07:02 PM
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Lettre ouverte Objet : encadrement policier de la manifestation du 05 avril 2003 à Vottem.

Monsieur le Bourgmestre,


Nous, membres du C.R.A.C.P.E., nous vous exprimons, notre surprise et notre réprobation après avoir eu à supporter le poids disproportionné exercé par les policiers chargés du maintien de la sécurité et du service d’ordre durant la manifestation du 05 avril dernier.

Ainsi

 cet incessant carrousel, dès 12h.45, autour de la demi-douzaine de membres du C.R.A.C.P.E., pourtant bien connus de vos services,
 et, tel celui de « La mouche du coche » de Jean de La Fontaine, ce bourdonnement des injonctions distribuées dans un savant désordre de manière à désorganiser au mieux, pour les ralentir, les derniers préparatifs de la manifestation prévue à 15 heures

 cette obligation de « retour d’où il vient » exprimée à tout porteur d’escabelle alors que chacun sait que, suite aux dispositions prises par votre collègue le Bourgmestre de Liège, les conditions de parking étaient devenues inacceptables autour du site de la manifestation. Les policiers ont toujours affirmé que l’interdiction de cet objet était précisée dans la lettre qui définissait les termes d’autorisation de l’action. Rédigée le vendredi 28 mars, affranchie à 41 centimes, postée le mercredi 02 avril – la mention de l’heure n’apparaît pas – cette lettre est arrivée chez son destinataire, à Soumagne, le lundi 07 avril… deuxième jour après la manifestation

 ce filtrage de quiconque pénètre à l’intérieur du périmètre surveillé. Nombreux sont ceux qui ont dû soit décliner leur identité soit présenter leur carte d’identité. Certains ont même été fouillés avant de passer le barrage policier. Quelle ne fut pas leur surprise ! Elle les empêcha de dire leur condamnation de telles pratiques alors qu’il s’agissait de participer à une manifestation dûment autorisée

 cette présence de policiers en civil et en uniforme, présence nombreuse autant qu’importune au milieu des groupes de manifestants. Cette intrusion augmente l’impression d’être épié – on songe au mitraillage incessant des photographes de service. Pourtant, les policiers exigent des organisateurs et des membres du service d’ordre interne de porter ostensiblement un signe de reconnaissance. Cet insigne doit être précisément décrit avant le déroulement de la manifestation

 ce départ, plusieurs minutes après la dislocation, toutes sirènes hurlantes, de 4 ou 5 IVECO pour interpeller, après les avoir bousculés à l’intérieur d’une allée plus discrète que le boulevard De Wilde, quelques manifestants sur le chemin du retour. Ils étaient coupables de « déprédations ». Ils seraient, paraît-il, les auteurs de quelques mots inscrits au marqueur sur une barrière

 cette arrestation puis la détention, pendant près de 2 heures, au bureau de police d’Herstal, de trois membres du groupe précédent. Tant de temps pour vérifier l’identité de trois personnes ? Tant de sollicitude policière au point de reconduire en ville ces trois personnes tandis qu’elles étaient attendues, au poste, par une trentaine de copains ?

En conclusion

nous, membres du C.R.A.C.P.E., nous affirmons que seules la retenue et l’organisation interne des manifestants du 05 avril dernier ont permis de résister à l’agressivité – voire à l’incitation à la violence – générées d’abord par l’interdiction des escabelles – la notification de celle-ci reçue à posteriori - générées ensuite par la disproportion et par le caractère extravagant des moyens déployés par les policiers.


Nous vous saurions gré, Monsieur le Bourgmestre, de nous expliquer s’il entre dans vos intentions ou dans celles du ministre de l’intérieur, votre supérieur hiérarchique, de restreindre de facto le droit de manifester devant le centre fermé de Vottem.

Pour le C.R.A.C.P.E.


Albert Van Grambesen