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Montée d'un chantage israélien contre le Liban
by Marie Nassif-Debs Tuesday April 29, 2003 at 03:56 PM

Montée d'un chantage israélien contre le Liban

Montée d'un chantage israélien contre le Liban
Beyrouth (Liban),

correspondance particulière.

Le journal libanais As-Safir a publié, le samedi 26 avril 2003, un article intitulé " Nous n'éliminons pas la possibilité d'une guerre préventive au Liban ", dans lequel Hilmî Moussa cite deux interviews faites avec deux généraux israéliens.

Dans la première de ces interviews, faite par Radio Israël, le commandant israélien des armées de terre, Yeftâh Ran Tal, appelle le gouvernement Sharon à saisir l'opportunité pour " éliminer le danger existant sur la frontière nord ". Il explique que l'élimination du danger irakien ouvre devant Israël " de nouvelles possibilités, surtout que la situation actuelle nous permet de prendre des risques ". Il a aussi expliqué que l'armée israélienne a commencé à tirer des leçons des opérations réussies de l'armée américaine en Irak.

L'article ajoute que le général Ben Genetz, commandant du front nord dans l'armée israélienne (c'est-à-dire le front avec le Liban), a été plus explicite à ce sujet dans la longue interview qu'il a accordée au journal Maariv, puisqu'il a parlé d'un changement de la situation dans la région, à la suite de la victoire américaine contre l'Irak et " le terrorisme international ".

Genetz a insisté sur le fait que " le Liban est le port essentiel par où débarquent les organisations terroristes ; aucun État dans le monde n'est pareil à ce pays. Comment cela se terminera-t-il ? Cela dépend d'eux, de la Syrie, de l'Iran et du Liban, ils peuvent choisir entre le bien et le mal ". Il ajoute, un peu plus loin : " Tout ce que les Américains ont utilisé dans leur guerre en Irak, nous le possédons... dans le sens militaire du terme. Nous avons la possibilité de faire ce que les Américains ont fait. Il est vrai que nous ne mésestimons pas les Syriens, mais nous savons qu'ils ne sont pas des idiots et qu'ils savent bien tirer les conséquences de ce qui s'est passé. "

Après avoir parlé " du droit " d'Israël dans les eaux du fleuve libanais Al-Wazzânî, le général israélien termine en disant qu'il s'attend à des changements stratégiques en Syrie, vu que ce pays " ne peut pas poursuivre sur la voie du terrorisme ; cependant, une escalade militaire est possible et je n'élimine aucune possibilité : nous sommes actuellement dans une période de méditation et je ne dirai rien de plus ", surtout que le 11 septembre a constitué le début de la troisième guerre mondiale et " cette guerre a créé les règles nouvelles qui seront mises à exécution en Syrie comme en Irak ; et ces règles ne pourraient être appliquées tant qu'il y a des organisations palestiniennes à Damas " !

D'un autre côté, le général Aharon Zaîvi, chef des renseignements israéliens, a considéré dans une interview accordée à la chaîne de télévision 10 que " le programme nucléaire iranien constitue le danger imminent contre l'existence de l'État d'Israël " ! Il a ajouté que les " pressions des pays arabes, et de l'Égypte en particulier, doivent se poursuivre sur la Syrie ".

Marie Nassif-Debs