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Le décrochage scolaire des garçons : causes et solutions
by Micheline Carrier Monday April 21, 2003 at 11:52 PM

En Europe comme en Amérique, on se demande pourquoi les garçons décrochent de l'école en plus grand nombre que les filles. Des chercheurs de différentes disciplines se penchent sur les causes et les solutions de cette situation.

En avril 2003, le ministère de Éducation du Québec a demandé à des chercheurs de présenter des pistes d'intervention qui s'inspireraient de leurs recherches respectives. Jean-Claude St-Amant, un chercheur de l'Université Laval (Québec), privilégie une approche globale de la question. Selon ses recherches et celles d'autres chercheurs, certaines des pistes de solution au décrochage scolaire passent par la déconstruction des stéréotypes sexuels et la prise en charge par les garçons et les filles de leur propre scolarisation. La non-mixité constitue, selon le chercheur, un piège à éviter tandis que la volonté d'embaucher plus d'hommes au primaire repose sur de fausses prémisses et relève d'une autre problématique. 

LIRE L'ARTICLE: Comment limiter le décrochage scolaire des garçons et des filles ?

LIRE ÉGALEMENT SUR LE MÊME SUJET:

- Pierrette Bouchard, chercheure à l'Université Laval, Faire réussir les garçons ou en finir avec le féminisme ?

- Louise Mailloux, professeure au collège du Vieux-Montréal
<a hre="http://sisyphe.levillage.org/article.php3?id_article=167"> Les garçons à l'école - Pour en finir avec le XXVIIIe siècle

- Jean-Claude St-Amant, chercheur à l'Université Laval, La non-mixité en milieu scolaire nuirait aux garçons

- Martin Dufresne, Collectif masculin contre le sexisme, Quand les garçons échouent à l'école

- Micheline Dumont, historienne, Décrochage scolaire: remettre les pendules à l'heure

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Sorcières
by Cécily Tuesday April 22, 2003 at 11:01 AM

Au tout début de mon parcours scolaire, je trouvais les garçons désordonnés, sales et bêtes. Ils aimaient mieux détruire que construire et ils ne respectaient pas les règles des jeux. Mais un peu plus tard dans la cour de récré, en jouant à "la sorcière" (autre version du "loup" dans une école mixte depuis peu et à majorité féminine), on trouvait que les garçons faisaient d'excellentes sorcières. Du coup, leur intégration dans la classe était assurée.
Remarque: en NL, le mot "sorcière" n'a pas de masculin.

Normal que les filles aient tendance à mieux réussir l'école que les garçons: les femmes ont toujours plus travaillé que les hommes. Quand on étudie les temps et la nature des travaux des deux sexes dans les deux cultures, on trouve quasi toujours (8/10) que les hommes ont plus de loisirs, de palabres, d'agora et de représentation sociale, et pendant ces heures-là, les femmes bossent.
Par exemple, dans tel village d'Afrique traditionnelle, les hommes défrichent, ils font le dur travail avec les instruments qui ont aussi des armes... et puis ils vont se reposer. Là-dessus, les femmes préparent la terre, sèment, entretiennent, récoltent, transforment la récolte en comestible, vendent une partie et enfin remplissent la marmite.

Du coup, le même enseignement pour les deux sexes, c'est exposer les hommes à la concurrence directe de cette capacité et tradition de travail féminine. Tandis que des classes non mixtes, c'est glisser vers un enseignement différencié et subordonner au groupe masculin la capacité de travail féminine.

C'est pourquoi il ne serait pas déraisonnable de formuler l'hypothèse que, plus une société est machiste, plus le même enseignement donné aux deux sexes par et dans des classes non-mixtes, produit une supériorité féminine. Par exemple, il faudrait voir si l'écart entre les garçons et les filles est aussi grand en Hollande ou en Suède, qu'au Québec par exemple. Comme de quoi, il n'y aurait que dans les sociétés les plus égalitaires que les filles se permettraient d'être aussi médiocres que les garçons, ou que les garçons se feraient aussi appliqués que des filles!

Ce qui me donne cette impression, c'est notamment un extrait d'une intervieuw d'Abou Jahjah, le leader de la "ligue arabe européenne" en Belgique. Il dit: "Les discriminations à l'embauche jouent moins contre les femmes d'origine arabo-musulmanes que contre les hommes". Autrement dit, les employeurs aiment bien les femmes de cette origine et les embauchent volontiers, et pourquoi? parce qu'elles ont une réputation de sérieux. M'étonnerait pas qu'on trouve qu'au sein de la communauté arabo-musulmane de Belgique ou des pays égalitaires, un écart G/F accru dans les résultats scolaires, par rapport au reste de la classe.

Tout ça ce sont des hypothèses vérifiables ou falsifiables. Bonne matière à mémoires d'étudiant(e)s!

erratum
by Cécily Tuesday April 22, 2003 at 11:39 AM

Dale le deuxième paragraphe de mon précédent commentaire, lire:

"Quand on étudie les temps et la nature des travaux des deux sexes dans LES DIFFERENTES cultures, on trouve quasi toujours (8/10?) que les hommes ont plus de loisirs, de palabres, d'agora et de représentation sociale, et pendant ces heures-là, les femmes bossent...."