Dyab Abou Jahjah : L'injustice, il faut la combattre by (noted by jessie, translated by bernadette) Thursday April 17, 2003 at 12:22 AM |
Allocution de clôture de Dyab Abou Jahjah, samedi 12 avril, au congrès électoral de Resist!
Salam aleykoum frères et sœurs, chers amis et camarades. J'ai préparé mon discours sur papier. Normalement, je ne le fais pas, mais on m'a demandé aujourd'hui de structurer un peu. Un de mes frères qui se trouve parmi nous aujourd'hui m'a demandé hier dans la soirée de structurer un peu. Mais vu que tout ce que j'ai écrit a déjà été dit, je peux improviser un peu.
Peter a dit que nous allions obtenir un siège au Parlement. Nous disons : « Insha Allah ». Nous faisons tout pour ça et nous espérons effectivement que nous l'obtiendrons. C'est bien parti, c'est clair. Les sondages nous donnent 2 %. En fait, ils donnent 2 % à l'AEL (la Ligue arabe européenne) et 2% au PvdA (PTB). La question est : « Est-ce que ce sont les mêmes 2 % ou est-ce qu'il faut les additionner ? » Ils n'ont pas demandé combien de personnes soutiennent Koen Calliauw, mais je sais qu'il y a aussi beaucoup de gens derrière Koen Calliauw et Raf Verbeke. La campagne n'a pas encore commencé et les choses ne se présentent pas mal.
D'un autre côté, Resist! ne va pas disparaître aujourd'hui, demain ni après-demain. Resist! est quelque chose que nous envisageons à long terme. Il y a aussi 2006. Et en 2006, il nous suffira de 8 000 voix pour entrer au Conseil communal. Vous savez que les gens frémissent et tremblent parce qu'ils savent que, en 2006, Resist! sera au Conseil communal. [applaudissements]
Je veux aussi dire quelque chose à propos de la résistance. Je pense en effet que ce qui nous réunit aujourd'hui est un sentiment de résistance. La résistance n'est pas le sentiment négatif de quelqu'un en colère contre le monde ou qui n'est pas bien dans sa peau, d'une personne frustrée. Non. La résistance, ce n'est pas ça. De tels sentiments ne poussent pas les gens à résister, ils incitent à baisser les bras. La résistance, c'est autre chose. Je veux raconter une histoire sur la résistance que j'ai apprise quand j'étais enfant. J'avais 11 ans lorsque Israël a envahi mon pays, le Liban. Israël a occupé mon pays en 1982. À cette époque, il était presque irrationnel de résister. On voyait les avions, on voyait les chars, on voyait les masses de soldats. C'était totalement absurde, totalement insensé de résister. J'habitais dans une petite banlieue de Sidon, dans le Sud du Liban. Des résistants se réunissaient chez nous, parce que mon père était actif dans le milieu de la résistance. Israël était partout, et ils étaient là avec leurs Kalachnikovs, quelques grenades, quelques lance-roquettes et rien d'autre. Ils n'avaient pas d'avions, pas de chars ; ils n'avaient rien. La plupart des gens ont dit : « Nous allons nous replier, nous allons essayer d'atteindre Beyrouth. »
Et c'est ce que la plupart ont fait. Quelques-uns ont dit : « Non, nous n'allons nulle part. Nous restons ici. » Un de ceux qui étaient présents - je me souviens de son nom, Tahzin. Je n'oublierai jamais cet homme. - a dit : « Non, je ne vais nulle part. J'ai ma jeep, j'ai ma doshka. » Une doshka est une vieille mitrailleuse russe qui ne peut pas percer un char. « J'ai ma doshka. Je vais me garer sur le côté de la route et viendra qui viendra. » Et c'est ce que Tahzin a fait. Il a garé sa jeep avec sa doshka pas loin de notre maison et un autre frère a fait la même chose, de la même manière. Un jour, nous avons entendu des chars et des hélicoptères. Nous sommes sortis et nous avons vu partout l'armée israélienne. Partout, des hélicoptères qui portaient des chars. C'était impressionnant. On était là. On regardait. Parfois, des soldats israéliens saluaient de la main et on saluait en retour. On ne comprenait pas ce qui se passait. On n'était pas content, on ne se sentait pas libéré, mais on était des enfants et on voyait des soldats qui nous faisaient signe. On était intimidé, on ne savait pas : est-ce qu'ils vont nous abattre ? Que vont-ils faire de nous ? Notre petite ville va-t-elle être occupée elle aussi ?
Sur le chemin de l'école, nous passions le long de l'autoroute et, là, nous avons vu une jeep avec un corps couvert et calciné. Je ne sais pas si c'était Tahzin, mais je suis presque sûr que c'était lui. Une autre jeep était garée là aussi. L'armée israélienne a laissé les corps sur place. Ils empestaient. Ils les ont laissés là des semaines et des semaines, pour faire un exemple. Ils voulaient donner une leçon aux Libanais : « Résister est le mauvais choix, parce que nous sommes plus forts, nous sommes plus puissants. »
Frères et sœurs, chers amis, ces hommes sont effectivement devenus un exemple. Pas un exemple pour faire peur aux gens. Ils sont devenus des modèles de volonté de résistance, de détermination à résister. Au Liban, la résistance est sortie du néant, de la population, de la base dans la rue. Des gens se sont armés de couteaux pour s'opposer aux soldats armés et leur prendre leur fusil. Et, avec ce fusil, ils ont tué un autre soldat et lui ont pris son fusil. Ces gens sont un exemple, mais pas l'exemple que voulait l'occupant, pas l'exemple que voulait Israël, mais un exemple de liberté et de lutte.
C'était en 1982. Bien entendu, on peut se demander, comme beaucoup de gens et comme le soldat israélien dans le char qui a ouvert le feu sur Tahzin : « Mais qu'est-ce qui pousse ce type à agir comme il le fait ? Avec sa doshka sur sa jeep, c'est totalement absurde ! Qu'est-ce qui le motive ? Pourquoi reste-t-il là ? » Je suis convaincu que le soldat israélien qui l'a tué se l'est demandé.
Mais c'est la même histoire qu'en Irak, à Oum Qasr, une petite ville de 3 000 habitants. Cette ville aurait dû tomber dès le premier jour de la guerre de Bush. Qu'est-ce qui aiguillonne les gens là-bas ? Qu'est-ce qui a poussé ces gens à résister à l'occupation, à l'agresseur ? La même réalité que celle qui les motive à Beyrouth et en Irak nous motive à être ici aujourd'hui, à travailler pour Resist!.
Résister. Résister est une manière de vivre, a way of life. C'est s'élever contre l'injustice. L'injustice n'est pas une question éthique. Ce n'est pas : « Je ne bouge pas mais je trouve que ce n'est pas bien qu'il y ait de l'injustice dans le monde. » L'injustice, il faut la combattre. En tant que musulman, je le sais parce que ma foi me le dit ; un communiste le sait de par son idéologie. Toute personne juste le sait d'instinct. Il faut combattre l'injustice. Donc, ce que nous disons, chers amis, frères et sœurs, c'est que toute personne doit être un Resist!-ant. (applaudissements)
Aujourd'hui, dans « De Morgen », il y a des gens qui critiquent Resist!. Je ne veux pas en faire une histoire, chacun a le droit d'exprimer son avis. Chacun a le droit de faire connaître sa position. Mais ce que je demande à ces personnes : « Tu dis que tu ne vas pas voter Resist!, mais pour qui vas-tu voter ? »
Je voudrais que Jaap Kruithof et Ludo Abicht me répondent. Agalev ? Des gens qui ont vendu la population 1 fois, 2 fois, 3 fois ? Koen Calliauw ne peut pas ruer dans les brancards, il a de la moralité. Mais je ne suis pas Agalev, donc je peux ruer dans les brancards. Pour qui vont-ils voter ? Agalev ? Ou Sp.a? Pour des gens qui font partie du gouvernement qui facilite les transports d'armes alors que nous savons que la Belgique n'y est pas obligée ? Ils avaient d'abord essayé de nous faire avaler : « Nous ne pouvons rien y changer. Nous y sommes obligés, nous avons un engagement. » Depuis, il est apparu que le gouvernement avait bien le choix. Cet engagement n'a absolument rien à voir avec la participation à une guerre, et certainement pas en dehors du cadre de l'Onu ou de l'Otan. Le gouvernement a menti. Le Sp.a a menti, Agalev a menti et, évidemment, le VLD aussi, mais le VLD ment tout le temps. (applaudissements)
Pour qui allons-nous voter ? Pour l'opposition ? Pour le Cd&V ? Le Cd&V a régné sur la Belgique pendant une éternité. Le Cd&V est-il la nouvelle alternative soutenue par des marxistes comme Jaap Kruithof ? Qui reste-t-il ? Le Vlaams Blok peut-être ? Le Vlaams Blok est-il devenu le choix des marxistes ? À mon avis, ce n'est pas possible. Je regarde autour de moi. Pour qui ces gens vont-ils voter ? J'aimerais vraiment le savoir. Je pense qu'il aurait été intéressant qu'ils ajoutent, après « ne votez pas pour Resist! », « votez pour ... ». Ça aurait été plus honnête. Ils auraient annoncé la couleur.
Mais ils n'ont pas annoncé la couleur. Ils ont dénigré la seule alternative populaire honnête en Flandres. C'est ce qu'ils ont fait. Mais... leurs attaques ne sont que des paroles dans un quotidien. De Morgen s'efforce depuis longtemps de briser Resist!, mais n'y parvient pas. Ça donnera donc le même résultat qu'avec Lamine, Detiège ou Van Bijlen. (applaudissements)
Je me suis tu pendant tout le congrès, mais je vais maintenant abuser du fait que je suis ici pour parler un peu plus longtemps. Pas trop longtemps, mais un peu plus longtemps quand même. (rires) Si on se demande : « Où Resist! est-il apparu ? », il faut se demander : « Qu'est-ce que la résistance ? » La résistance a besoin de symboles. Résister, c'est ce que les gens font face à l'injustice. Résister, pour moi, c'est l'AEL, tout simplement. C'est une organisation qui s'élève et qui dit : « Nous sommes indépendants. Nous ne voulons pas de subventions, nous ne voulons pas de vos mandataires, nous ne voulons pas de votre politique d'intégration (qui est une politique d'assimilation) et nous ne voulons pas de votre stigmatisation. Nous nous élevons pour défendre nos droits et nous le faisons correctement. »
Si nous manifestons parce que nous défendons nos droits et que quelques baffes se perdent, ce n'est pas la fin de la guerre. C'est ça, lutter. Quand les dockers manifestent, il y a des baffes qui se perdent. J'ai vu une manifestation de dockers et ils ont distribué de sérieuses baffes aux flics. Vraiment sérieuses. Bon, je vais vous dire une chose. Imaginez, au lieu de dockers qui sont quand même considérés d'un oeil positif par la majorité, parce que « eux aussi défendent leurs droits », imaginez qu'à la place, ce soient des jeunes Marocains qui cognent sur les flics dans leur lutte pour des droits égaux. (brouhaha général) Qu'est-ce qu'ils seraient ? Des hooligans !!! La Flandre est à ce point raciste et cette société est à ce point infectée. Les gens qui se trouvent ici ont la responsabilité de commencer la désinfection avec Resist!. La désinfection doit avoir lieu. (applaudissements)
Je voudrais également ajouter que Resist! est effectivement apparu pendant que nous travaillions ensemble contre la guerre. Nous n'avons pas eu d'emblée le réflexe d'aller discuter avec le PvdA ou avec qui que ce soit. Nous avions des préjugés. Comme le PvdA avait probablement des préjugés à notre égard. Koen Calliauw est le seul qui n'avait pas de préjugés et j'ai beaucoup de respect pour cela. Car, dès le début, il a clairement montré qu'il avait de la sympathie pour nous. Mais nous avions des préjugés.
Je me souviens du moment où la première idée de collaboration a été lancée. Nous avions sans le vouloir organisé deux activités, une de l'AEL et une du PvdA, dans les mêmes locaux. Nous avions organisé une activité pour la Palestine et le PvdA avait organisé quelque chose sur Che Guevara. Chacun son truc, donc. Soudain, j'ai vu Riet Dhondt. Dommage qu'elle ne soit pas là aujourd'hui, elle est certainement en train de manifester à Bruxelles. Elle est comme ça, c'est une personne d'action. Elle est venue vers moi. Je la connaissais depuis toujours comme quelqu'un de pénible. Pas au sens où elle serait ennuyeuse - c'est quelqu'un de très sympathique -, mais parce que Riet venait toujours à nos manifestations de l'AEL avec ses tracts du PvdA. Nous pensions : « C'est NOTRE manifestation. Il ne faut pas qu'elle soit récupérée. » (rires)
C'est comme ça que j'ai connu Riet Dhondt. Et donc, Riet vient vers moi et me dit : « Dyab, que pensez-vous de la plate-forme contre la guerre. C'est quand même grave, comment ils présentent les choses ? » Et j'ai dit : « Oui, c'est grave que les gens ne réalisent pas que les problèmes viennent de l'Amérique, que les problèmes viennent de Bush, et qu'ils pensent que le problème vient de Saddam. Saddam n'est rien par rapport à Bush. C'est de l'Amérique qu'il s'agit. C'est très grave. »
Nous avons parlé un peu et notre analyse de la guerre était identique. Alors, je lui ai dit : « Qu'est-ce que vous faites dans ce domaine ? » et elle a répondu : « Il faut que nous formions un front. » « Bon, alors nous y participons. » Pourquoi ? Parce que nous ne sommes pas sectaires. Parce que nous ne pensons pas : « Ouille ouille ouille, c'est le PvdA. » Et parce que le PvdA n'a pas pensé : « Ouille ouille ouille, c'est l'AEL. » Nous avons ces positions en commun, donc nous faisons ça ensemble contre la guerre. Nous nous sommes dit : « Voyons large. Laissons d'autres personnes se joindre à nous. »
Nos frères ici savent qu'une manifestation de StopUSA est une manifestation où on peut soutenir la résistance. Ce n'est pas comme aux autres manifestations où, dès qu'on prononce les mots « Hamas » ou « Hezbollah » ou « PLFP » ou « Djihad » ou les noms d'autres mouvements de résistance, le gens jettent immédiatement des regards scandalisés. Ils disent « NON à la résistance ». Nous sommes avec les Palestiniens, mais contre leur résistance. Dans les manifestations de StopUSA, nos jeunes crient « Hamas, Djihad, Hezbollah » et personne n'est scandalisé. (applaudissements)
Les préjugés ont disparu à mesure que nous travaillions ensemble et nous avons pu parler.
Je ne crois pas que des élections peuvent entraîner des révolutions. Personnellement, je n'y crois pas. Mais l'oppresseur utilise les élections pour avoir une légitimation contre nous. Quand je débats avec un oppresseur d'Agalev ou de n'importe quel autre parti, il me dit - Dewinter me l'a dit aussi : « Je suis élu ! Combien de personnes ont voté pour toi ? » Il faut infirmer cet argument de légitimation que l'oppresseur utilise par les élections et il n'est possible de l'infirmer que par des élections. Nous savons que nous n'aurons peut-être pas autant de voix que l'oppresseur, pas encore, mais quoi qu'il en soit, nous pourrons dire : « Autant de personnes ont voté pour nous. » C'est pourquoi nous devons faire en sorte, indépendamment du siège - j'espère que nous l'obtiendrons, mais indépendamment de ce siège -, de faire passer le message que ces voix signifient quelque chose.
Si on veut lancer un signal contre l'oppression, si on veut résister, il faut résister tous les jours, le 18 mai aussi. On ne peut pas dire : « Je suis pour la résistance. », puis se réveiller le 18 mai et, ce jour-là, ne pas être pour la résistance et dire : « Je vais voter Agalev. » (rires)
Les élections sont une action et rien de plus. Nous allons mener cette action ensemble, à partir de maintenant et jusqu'au 18 mai. Les autres actions ne doivent pas non plus s'arrêter, il faut continuer à les mener. La résistance a besoin de ta voix. La guerre n'est pas encore terminée, nous l'avons dit il y a quelques jours dans un communiqué de presse de l'AEL. La guerre n'a pas commencé en Irak pour se terminer en Irak. La guerre a commencé en 1948 en Palestine et elle passe maintenant en Irak. C'est un train de guerres. Pour le moment, il passe en Irak. Il va passer en Syrie, en Iran, au Liban. Il passe partout. C'est un cycle. Cette guerre va aussi passer en Corée du Nord, en Chine, à Cuba. Elle va passer partout. Mais si nous arrêtons ce train en Irak et si nous l'arrêtons en Palestine, et si nous l'arrêtons ici-même, peut-être que ce train s'arrêtera. Il faut arrêter ce train.
Comment l'arrêter ? Il faut se battre sur tous les fronts : dans les manifestations, dans les établissements d'enseignement, sur les lieux de travail, en construisant une société multiculturelle, en cassant les préjugés, en mobilisant toute la société dans la résistance. C'est ce que Resist! veut dire. Resist! ne veut pas seulement dire aller aux élections, Resist! veut être plus que ça. La résistance a besoin de vos voix. Je l'ai déjà dit, mais c'est évident et c'est ce que je crois, autrement je ne le dirais pas. La résistance a besoin de vos voix et, dans la Belgique, dans la Flandre d'aujourd'hui, Resist! est la voix de la résistance. Si vous ne votez pas pour la voix de la résistance, vous ne pouvez pas considérer que votre voix est une voix de résistance. Je sais que ce ne sera pas un problème de convaincre les gens qui sont ici, mais vous savez aussi que dehors, comme l'a dit Ahmed, dehors, il y a du pain sur la planche et il est temps de nous y mettre. Resist!-ants, au combat !!!
Je ne voterai pas pour Resist by David Thursday April 17, 2003 at 04:04 PM |
"C'est comme ça que j'ai connu Riet Dhondt. Et donc, Riet vient vers moi et me dit : « Dyab, que pensez-vous de la plate-forme contre la guerre. C'est quand même grave, comment ils présentent les choses ? "
Nous apprenons donc que l'alliance PTB-AEL s'est faite en solidarité...contre d'autres militants anti-guerre !
On nous explique pourquoi après :
"Nos frères ici savent qu'une manifestation de StopUSA est une manifestation où on peut soutenir la résistance. Ce n'est pas comme aux autres manifestations où, dès qu'on prononce les mots « Hamas » ou « Hezbollah » ou « PLFP » ou « Djihad » ou les noms d'autres mouvements de résistance, le gens jettent immédiatement des regards scandalisés. Ils disent « NON à la résistance ». Nous sommes avec les Palestiniens, mais contre leur résistance. Dans les manifestations de StopUSA, nos jeunes crient « Hamas, Djihad, Hezbollah » et personne n'est scandalisé."
Selon l'AEL, donc, la résistance ne peut être qu'armée. Si on est contre les armes, on est contre la résistance. Alors Ghandi n'était pas un résistant et même était opposé à la résistance puisqu'il militait contre l'usage des armes. Et c'est exactement ce que font ceux, parmis lesquels de nombreuses personnes d'origines arabo-musulmanes, qui disent non lorsque l'on crie Hamas ou Djihad en manif : ils s'opposent à l'usage des armes.
"Il faut se battre sur tous les fronts (...) en construisant une société multiculturelle,"
Ce n'est pas en créant un réseau d'enseignement de confession musulmane (programme de Résist) que l'on avancera en ce sens.
Moi je ne suis pas un agent sioniste, un infiltré des flics ou ce genre de truc : je suis un type de gauche, contre la guerre, pour l'abandon du modèle de société capitaliste, pour le brassage des cultures et des ethnies et pour la RESISTANCE à l'hégémonie politique et économique des USA. Jusqu'ici, malgré mon désacord sur le point de l'enseignement, j'avoue que je pensais sérieusement à voter Résist parce que je trouvais géniale l'idée d'un mouvement politique réellement multiculturel, pas avec quelques basanés "pour décorer" (sorry pour eux)comme sur les autres listes. Un mouvement dont la base même serait la rencontre entre les belges et les marocains.
Eh bien après avoir lu ceci je peux vous dire que j'ai changé d'avis : Résist n'est PAS contre la guerre, contre son principe, Résist est pour la victoire contre l'oppresseur américano-sioniste, pour la victoire du Bien contre le Mal. C'est tout à fait différent. Résist n'est PAS pour une société multiculturelle : Au contraire, Résist est pour la création d'une société musulmane conservatrice bien structurée, cohabitante avec la société belge. Ce n'est pas la même chose du tout.
En outre, je réclame le droit d'exprimer, sans aucune malhonêteté intellectuelle, mon désaccord avec Résist sur Indymedia, qui est un lieu d'information ET de débats.
Réseau d'enseignement de confession musulmane by Cécily Tuesday April 22, 2003 at 06:48 PM |
C'est vrai qu'il existe bien un réseau d'enseignement de confession catholique en Belgique, à côté de l'enseignement de l'Etat. Mais c'est un reste de théocratie catholique. Les anciennes générations sortant de ce réseau se sont plaintes de l'endoctrinement religieux et de la sévérité. Si, actuellement, on ne l'a pas supprimé, c'est parce que son enseignement est maintenant quasiment semblable à celui du réseau public.
Mais un réseau musulman, dans l'état actuel...
Dimanche sur le marché, je voyais un père musulman avec ses quatre enfants: deux fillettes de huit à dix ans et deux garçons. Les fillettes étaient vêtues de robes longues avec la tête enveloppée dans un système de deux foulards. Elles avaient des silhouettes de poupées russes et on ne leur voyait que le visage et les mains. Les garçons étaient vêtus à l’occidentale, facile: pantalon, sweet-shirt, tête nue.
Pourquoi la liberté pour les garçons et la contrainte pour les filles? Un habillement comme ces fillettes, jusqu’à maintenant exceptionnel, ne risque-t-il pas de devenir la norme dans les écoles musulmanes? Les classes seront-elles mixtes, ou séparées? Si elles sont séparées, qu’est-ce qui empêchera l’enseignement des filles de devenir différent de celui des garçons?
On n’est pas rassuré en lisant l’intervieuw sur Indymedia d’une candidate de la liste Resist, Hanane Belhadj. Sur la question de l’égalité hommes/femmes, elle dit: « la société actuelle a un idéal de la femme que l’Islam n’a pas: les femmes doivent être minces, la femme est vue comme un objet de jouissance, etc. Dans l’islam, la femme est la perle au sein de la famille. Elle doit se protéger et ne pas se laisser influencer par ce que la mentalité occidentale préconise pour les femmes. Savez-vous qu’en 1948 en Europe, on discutait la question de savoir si la femme a une âme? (Sic!!) Alors que l’islam prêche depuis des siècles que la femme est égale à l’homme en dignité. »
« Gelijkwaardig », de même valeur, équivalente, non pas « égale ». Langue de bois, mon amour...
Voyez les articles qui ont paru sur Indy ce 22 avril, relatifs à l'enseignement mixte et aux différences de résultats scolaires filles/garçons, en faveur des filles, dans les classes mixtes. J'ai fait un commentaire intitulé "sorcières". J'y dis que, si dans l'enseignement identique et mixte, le rendement des filles est meilleur que celui des garçons, c'est parce que les femmes viennent de traditions de travailler plus que les hommes, si on compare les temps de travail. Si c'est vrai, on devrait pouvoir constater que cet écart en faveur des filles est grand lorsque l'enseignement mixte est organisé dans une culture patriarcale ou machiste, et que cet écart tend vers zéro dans une culture égalitaire.
Or, dans son intervieuw parue dans le Knack du 20 août 2002, Abou Jahjah dit que les discriminations à l'emploi jouent moins contre les filles d'origine arabo-musulmanes que contre leurs frères. Autrement dit, à la sortie de l'école, elles trouvent du travail avant eux. Et pourquoi, sinon l'effet de l'écart des résultats scolaires entre filles et garçons en faveur des filles? D'où le fait qu'elles ont une réputation de sérieux auprès des enployeurs belges, qui ne sont pas si racistes qu'on le croit.
Mais là-dessus, Abou Jahjah ajoute: "Cependant, beaucoup de jeunes femmes aimeraient mieux ne pas travailler et construire leur vie autour de la maternité." Lui alors, on l'entend venir de loin avec ses gros sabots! Si ce n'est pas une envie de les renvoyer à leurs marmites, on se demande...
Résolument NON au morcellement de l'enseignement selon les cultures et les sexes!!! Quant aux garçons, ils n'ont qu'à se secouer un peu!
L' autre coté de la médaille by Libby Tuesday April 22, 2003 at 10:07 PM |
selon l' Islam mettre le voile est bel et bien un devoir, mais avant tout un choix personnel, si c'est pas par choix qu' on mets le foulard, il ne compte pour rien et c'est un mauvais point pour la personne qui oblige une autre a se voiler. En plus c'est strictement interdit pour des fillettes avant la menstruation. peut - être si' il y aurait un bon enseignement Islamique, on trouverait moyen de faire passer se message aux Mulsulmans.
Si on organise des ecoles musulmanse, se seront des écoles subventionnées, obligés de suivre le programme officiël.
La pluspart des parents musulmans veulent que leurs enfants réusissent à l' école, les filles comme les garçons, pourquoi ça changerait une fois qu' il y aurait des écoles musulmanes?
Voilà 15 ans que je travaille dans divers fonctions ou j' ai des contacts très étroits avec les communautés immigrés, des groupes de réfugiéz, l' enseignement et l' emploi. Je constate que les enfants d' immigrés et de réfugiés sont systematicquement confronté au racisme dans les écoles. Dès qu' ils rentrent en première maternelle ils sont confrontés a l' éxclusion, dans le meilleur des cas on les traite avec de la compassion qui leur inspire un sentiment d' ifériorité, ou de la bienveillace partant d' une attitude d'assimilation, qui les donne le sentiment qu' ils doivent avoir honte de leur famille, de leur histoire, de qui ils sont. Dans la pluspart des cas ils se trouvent face a un racimse ouvert, de la part des autres élèves (c'est devenu bon ton)les ensiegnant fotn semblant de n' avoir rien vu ou y particpent ouvertement.
Parlons des petits nombres, parce que même pour les filles c'est un petit nombre qui réusit dans ses études, ils font mieux que les garçons mais beaucoup moins que les filles Belges de souche et leur tôt de réusite vis a vis les garçons est moins élevé que pour les garçons et les filles Belges de souche.
La pluspart d' ente eux diront qu' à un moment ou un autre on leur avait conseillé d' aller en enseignement professionel ou même en enseignement spécial, parce que ils n' ont celon leurs enseignant ou le centre pms pas ce qu 'il faut pour réussir. pour les filles on ajoute en général qu' ils serotn quand même mère au foyer et alors ça ne serre a rien de réussir dans les études.
C'est pour tout ces raisons qu' il serait peut-êtrte mieux d' avoir des écoles Musulmanes, au moins pour l' enseignement primaire, cars un enfant qui a pu se developer sans complexe d' infériorité jusqu' à l' age de 12 ans est beaucoup mieux amrmé pour la confrontation avec les préjugés, l' exclusion et le racisme ouvert qu' un petit bout de 2 ans et demi ou 3 ans.
Mettre la faute du manque de réussite sur le dos des victimes du racisme c'est très bas comme argument pour justifier l' interdiction d' un droit qu' on laisse la libeté d' excercer aux autres confessions reconnus.