(11) Assassinats quotidiens en Palestinele 8-4 :7 tués , 5O blessés

Le 8-4-03:
*-7 Palestiniens tués par des obus tirés d'un avion F16 israelien sur une maison du centre de Gaza
-+ 50 blessés -femmes et enfants- dont 8 dans un état critique.

*Jérusalem
:Comme on l'avait reporté il y a quelques jours, les colons juifs qui envahissent en douce Jérusalem Est en violation de toutes les normes et conventions du droit national, international et privé, sont soutenus par leur gouvernement et n'ont que faire des "gronderies" que les Américains ont fait mine de proférer... mais le correspondant à Jérusalem du Guardian n'est pas dupe (article à circuler
Jews settle in Palestinian Jerusalem )
Ariel Sharon has brushed aside an appeal by the White House to stop an unprecedented move by Jewish settlers into a Palestinian district of Jersualem which his critics say will further hinder a political settlement.
More on http://www.guardian.co.uk/israel/Story/0,2763,931141,00.html

Sharon tests Bush, Blair and the road map by letting families occupy contested district
Chris McGreal in Jerusalem
Monday April 7, 2003
The Guardian

*Silvia Cattori :silviaverbier@smile.ch

Ici tout est fait pour vous mettre la tête à l‚envers, les nerfs en boule. Ici rien ne se passe comme partout ailleurs. C‚est quelque chose d‚insupportable et de difficile à expliquer. L‚armée est là, en force, pour leur rendre la vie dure, très dure aux Palestiniens. Et pour les humilier sans répit. C‚est quelque chose d‚intolérable, de difficile à regarder pour nous les arrivants, cette manière qu‚ont des jeunes soldats israéliens, arrogants à un point que vous n‚imaginez pas, qui ont la force des armes pour eux, de punir collectivement, au grand jour, toute une population. Ce qui frappe c‚est que les Palestiniens sont extraordinairement patients. Et nous on se demande sans cesse comment ils arrivent à supporter ce sort là, jour après jour. C‚est chaque minute qu‚ils doivent faire effort sur leur Moi pour étouffer la rage montante. Ils puisent leur force assurément dans cette foi inébranlable qu‚ils ont, d‚obtenir un jour, par leur détermination à ne pas céder du terrain, l‚indépendance.

Aux innombrables check points, les Palestiniens attendent en silence, ne montrent aucune émotion malgré les incessantes vexations. L‚armée israélienne peut tirer sur eux pour un oui ou pour un non, bloquer les entrées et les sorties des villes et des villages durant des heures et des jours, arrêter tout un chacun. Les soldats israéliens sont là pour ça. Pour rendre les Palestiniens fous de rage. Tout ce dispositif a été mis méthodiquement en place pour les faire exploser. Aussi les troufions n‚attendent que cela, que la tension monte pour pouvoir presser sur la gâchette. Ils ont tout un arsenal à portée de main. Les Palestiniens se gardent fort bien de laisser leur colère se répandre. Ils affichent généralement un sang froid qui vous laisse pantois. Il y va de leur survie. Depuis leur petite enfance, ils ont appris à se contenir, à ne jamais laisser transpercer la colère qu‚ils portent en eux comme un lourd fardeau, à faire face, à ne pas leur donner prise.

Un check point est le lieu de tous les dangers. Hier, avec trois autres femmes juives du mouvement Womens watch, nous sommes restées une demie journée au check de Kalandia. Le but : surveiller les soldats, qui depuis leur guérite à l‚abri du soleil, contrôlent un à un les Palestiniens, gueulent contre eux, laissent passer les femmes sans trop de difficulté par ci, retiennent les cartes d‚identité des hommes jeunes surtout par là, les laissent attendre des heures dans un coin, histoire de leur montrer qui commande.

Les soldats se retiennent dans certaines limites quand ils se sentent sous le regard de défenseurs des droits humains Israélites. Cela est tout bénéfice pour les Palestiniens, qui en profitent pour dresser la tête et faire une petite résistance, sans peur d‚être brutalisé en retour. Du genre passer devant les soldats comme s‚ils n‚existaient pas pour les contraindre à sortir de leur gong et à se montrer à nos yeux d‚observateurs ce qu‚ils sont, affreux.

Il n‚y a pas eu d‚incidents majeurs, tout était parfaitement calme coté Palestinien, jusqu‚à ce qu‚une fière palestinienne, la trentaine, habillée de façon traditionnelle, accompagnée de son enfant, a éclaté, crié sa colère toute crue. Elle avait voulu passer en dehors de cette espèce d‚innommable couloir à bestiaux où les gens sont obligés de s‚aligner, pour éviter à son enfant malade de devoir supporter l‚attente interminable. Un soldat a voulu l‚en empêcher. Ici elle s‚est dressée comme un serpent. Gare à celui qui la touchait. La tension a traversé toute cette foule silencieuse. Des soldats se sont rapidement mis en mouvement. La femme leur glissait entre les mains, jusqu‚à ce qu‚ils l‚aient encerclée. Des Palestiniens se sont approchés en sa faveur. Un soldat a prétendu que la femme l‚avait giflé, ce qui n‚était pas vrai. La femme hurlait qu‚elle était ici chez elle, leur disait sa douleur de Palestinienne maltraitée. A ce moment tout un chacun a senti la terre se dérober sous ses pieds. Puis une immense tristesse sortir de terre, recouvrir les visages. Une soldate blonde, aux yeux d‚un bleu glacial, d‚origine russe comme la plupart des soldats postés aux check points a poussé la femme serpent dans un coin comme punition. Nul ne savait quand elle serait libérée. La soldate russe est retournée dans sa guérite, s‚est assise en affichant un air épanoui. On aurait dit qu‚elle se sentait fière d‚être bardé d‚un uniforme face à ces pauvres diables qui étaient comme à ses pieds. Ici elle a sorti un petit miroir, et comme si elle était seule au monde, elle faisait sa toilette, coiffait les boucles qui s‚échappaient hors du casque, se remettait du rouge à lèvres, pendant que les hommes et les femmes de qui elle semblait attendre je ne sais quelle reconnaissance, regardait cette scène ahurissante avec des yeux vides. On se serait cru au cinéma, en plein rêve...

arch/ive/ief (2000 - 2005)