Le Dr Geert Van Moorter : «Une promenade urbaine à Bagdad me donne de l'énergie! by Bert De Belder Monday April 07, 2003 at 08:35 AM |
bert.de.belder@skynet.be |
Journal de Bagdad, 6 avril, 20 h 30, le Dr Geert Van Moorter par téléphone satellite.
«Aujourd'hui, les tirs étaient plus denses et plus rapprochés. Pas mal de DCA, aussi. Vers 14 h, tout un tas de bombes sont tombées sur les quartiers habités d'Akademia. Quelqu'un du groupe de solidarité ‘Ponte per Bagdad' en a été témoin. Il nous a raconté comment les Américains volaient très bas. Les gens étaient dehors, figés d'effroi. Il y a sûrement eu beaucoup de victimes.
Cet après-midi, je suis allé en ville avec Colette. A l'hôpital Yarmouk, nous avons été accueillis très cordialement. «On a toujours le temps de boire un café », nous a dit en rigolant le médecin-chef. «Je ne puis vous montrer de patients», nous a-t-il expliqué, «car nous sommes un hôpital de ligne de front, nous devons toujours avoir un maximum de lits libres pour pouvoir accueillir rapidement de nouveaux blessés. C'est pourquoi nous envoyons les blessés légers tout de suite vers les autres hôpitaux et, avec les blessés graves, nous faisons pareil aussi le plus vite possible, après un premier traitement.» Hier, 150 blessés et quelques tués sont arrivés ici, et aujourd'hui, 16 blessés et 3 tués.
En nous rendant vers le nouveau QG du Croissant Rouge (l'ancien a été endommagé par des bombes), Colette et moi avons vu entre 10 et 15 véhicules irakiens calcinés. Mais également des chars américains Abrams détruits – et pas un, comme l'ont prétendu les médias occidentaux, mais quatre! Oui, aujourd'hui, les troupes américaines ont à nouveau tenté une ‘incursion' en ville, mais elles s'y sont heurtées à une résistance très coriace. Ce qu'elles ont l'intention de faire n'est pas très clair car, pour occuper Bagdad, elles ont bien trop peu d'effectifs. Et même dans leurs chars, ils ne sont pas en sécurité. Je pense qu'ils doivent faire dans leur froc, une fois qu'ils doivent sortir de leurs chars! Tout comme ces GI qui regardaient autour d'eux, apeurés, au check-point par où Harrie et Claire ont dû passer. Les Américains et les Britanniques peuvent sans aucun doute faire très mal aux Irakiens, mais de là à les battre? Non, Bagdad ne va sûrement pas être une partie de plaisir pour eux!
Pendant que les bombes continuaient à pleuvoir ailleurs, j'ai vu, en ville, des soldats qui rigolaient. Certains étaient occupés à boire du thé, d'autres tuaient le temps avec des jeux de société et chacun nous faisait signe avec enthousiasme. Quand je suis rentré de ma balade en ville, j'étais vraiment bourré d'énergie et d'optimisme!"
Ca remonte le moral! by CHEYENNE Monday April 07, 2003 at 01:26 PM |
Moi c'est lorsque j'entends les commentaires des journaleux sur les radios et télés que je me sens manipulé! L'image de soldats américains qui ne sont pas des Rambos mais des hommes manipulés qui ne savent pas pourquoi ils se battent ne me choque pas! Ce n'est pas de l'anti-américanisme que de dire se qui se passe réellement dans les rues de Bagdad, n'en déplaise à certain!
Ca me remonte le moral!
Tant mieux by Stephane Monday April 07, 2003 at 04:03 PM |
Tant mieux si vous vous sentez bien en voyant ces irakiens souriant dans leurs tranchées sommaires mais, dites vous bien que parmi les GI, irakiens ou ou n'importe quel autre homme normalement constitué, 1 sur 2 fait dans son froc lors de son premier batême du feu et probablement 2 sur 2 pense à ses enfants, sa femme et famille qu'il n'aura peut-être plus la chance de revoir. Alors, qu'un medecin parle des horreurs du aux explosions, aux roquettes, au manque d'eau, au manque scandaleux d'un couloir humanitaire oui, il fait son job !! mais pas qu'un medecin me parle de soldats joyeux et posant avec leur kalach et royalement 2 chargeurs pour remonter son moral. Combien de ces gens vont mourir ou être blessés et laisser derrière eux une famille, GI ou irakien ?
Quant à dire ce qui se passe réellement à Bagdad, ce qui me déplait le plus, c'est que ni CNN ni IRAK tv ni AL JAZEERA (on va pas parler de la RETEBEF evidemment) ne montrent effectivement et objectivement ce qui se passe alors, ce que je 'cois', c'est que ni vous ni moi ne 'connaissons' (plaire ou pas plaire) la situation, la seule chose que je puisse faire, c'est essayer de me mettre la place des gens sur place. Et à mon heumble avis, quand ça tire ferme, je 'crois' qu'il n'existe plus de héros souriant !