Amnesty : RDC et droits humains by Rami Wednesday April 02, 2003 at 08:12 PM |
Ce n'est pas en évitant de faire la vérité sur le passé du pays et en ignorant l'obligation de rendre des comptes que l'on instaurera la paix.
RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO
Il faut mettre fin à l1utilisation d1enfants soldats
Index AI : AFR 54/015/2003
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Genève. Les enfants continuent d1être les victimes du conflit en République
démocratique du Congo (RDC), a déclaré aujourd1hui (lundi 31 mars 2003)
Amnesty International, lors d1une action organisée en marge de la session de
la Commission des droits de l1homme des Nations unies.
« Malgré la signature d1accords de paix et d1un accord de transition
politique, le conflit continue de ravager de nombreuses parties de la RDC »,
a déploré Amnesty International.
« Des civils non armés continuent d1être tués ou torturés, des femmes
continuent d1être violées et des enfants continuent d1être recrutés dans les
régions où combattent des groupes armés et des milices. »
L1organisation reste profondément préoccupée par le fait que ces atteintes
systématiques et généralisées aux droits humains demeurent impunies.
La Coalition pour mettre fin à l1utilisation d1enfants soldats, dont Amnesty
International fait partie, a estimé que des dizaines de milliers d1enfants
étaient utilisés comme soldats en République démocratique du Congo. Lors
d1une récente mission dans le pays, des délégués d1Amnesty International ont
constaté que des enfants âgés de seulement sept ans étaient recrutés dans
certains des groupes armés impliqués dans le conflit.
« En vertu du Statut de Rome de la Cour pénale internationale, le
recrutement d1enfants soldats âgés de moins de quinze ans est un crime de
guerre », a précisé Amnesty International.
Par ailleurs, les gouvernements de la RDC, du Rwanda et de l1Ouganda ont
tous ratifié le Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de
l1enfant concernant l1implication d1enfants dans les conflits armés. Tous
trois ont déposé une déclaration contraignante fixant à dix-huit ans l1âge
minimum d1engagement volontaire.
Amnesty International a donc appelé la Commission des droits de l1homme à
rappeler aux gouvernements impliqués dans le conflit en RDC qu1ils avaient
pris l1engagement international de ne pas recruter d1enfants de moins de
dix-huit ans.
« Les gouvernements impliqués dans le conflit en République démocratique du
Congo doivent non seulement respecter leur engagement de ne pas recruter
d1enfants, mais aussi mettre en place des programmes efficaces et durables
de démobilisation et de réadaptation », a souligné l1organisation.
« La démobilisation ne se limite pas à sortir les enfants des forces armées
; elle consiste aussi à leur fournir le soutien psychologique et matériel
nécessaire pour favoriser leur réintégration dans la société civile »,
a-t-elle ajouté.
« Il faut offrir à ces enfants des alternatives au recrutement militaire,
notamment en développant les possibilités d1emploi et d1éducation, et en
prenant des mesures pour éviter qu1ils ne soient recrutés de nouveau. »
Amnesty International a appelé la Commission des droits de l1homme à
soutenir la création d1une commission d1enquête internationale sur les
allégations de graves atteintes aux droits humains et au droit international
humanitaire commises dans le cadre du conflit. Il faudrait que cette
commission d1enquête rende ses conclusions à la 60e session de la Commission
des droits de l1homme.
« Ce n1est pas en évitant de faire la vérité sur le passé du pays et en
ignorant l1obligation de rendre des comptes que l1on instaurera la paix », a
conclu Amnesty International.