arch/ive/ief (2000 - 2005)

Irak - Rapport Renseignements Russes - 31/03
by Kickaha Tuesday April 01, 2003 at 06:44 PM

Voici la traduction en français du rapport de IRAKWAR.RU sur la situation en Irak le 31/03, se basant sur les rapports du GRU (renseignements russes).

31 mars 2003, 18h28 (GMT +4 DST) - Moscou

Au cours de la nuit du 30 au 31 mars, la situation sur le front Américano-Irakien est devenue plus critique. Toutes les indications indiquent que la coalition a lancé une nouvelle attaque.

A la suite d'un barrage d'artillerie long de trois heures et de plusieurs raids aériens nocturnes, les forces de la coalition sont entrées en contact avec les troupes Irakiennes près de Karbela et ont tenté de contourner les défenses Irakiennes par l'est.

Pour l'instant, la coalition teste juste la première ligne des défenses Irakiennes, essayant d'évaluer sa densité et son degré d'organisation après près de cinq jours de tirs d'artillerie et de bombardements aériens. Il n'y a eu aucun rapport d'une percée de la coalition au travers des défenses Irakiennes dans cette zone. Au même moment, des communications radio matinales interceptées ont révélé l'existence d'un vaste convoi militaire US contournant le lac Razzaza. Il n'est pas pour l'instant établi si le but de ce mouvement est de parvenir à la ville de Ar-Ramdia, ou une plus large manoeuvre l'amenant à la ville de Al-Falludja.

Un autre convoi (de la coalition) comptant jusqu'à 100 véhicules de combat a été aperçu près de la ville de Al-Hillah, se déplaçant en direction du sud-est à 30 kilomètres du stratégique autoroute Bagdad-Bassorah. Etant donné qu'il n'y a pas de résistance Irakienne, cette force de la coalition sera à même d'atteindre l'autoroute cette nuit. Il n'y a pas eu pour l'instant de rapports de pertes dans ce secteur.

Les forces US ont repris l'attaque des défenses Irakiennes près de An-Najaf. Le groupe des forces US dans cette zone a été renforcé par au moins trois bataillons de réserve de Marines, et les Américains tentent à présent à nouveau de capturer cette ville clé. Selon les services de renseignement US, les défenses Irakiennes comptent jusqu'à 3.000 soldats, aidés par 1.500 volontaires et activistes du parti Baas. Les Irakiens sont armés de plus ou moins 30 chars T-55 et T-62, jusqu'à quatre batteries d'artillerie et plus de 300 armes antichar diverses. La ville est soumise à l'attaque d'éléments de la 1ère Division des Marines se chiffrant à jusqu'à 6.000 hommes, assistés par 80 chars et 60 systèmes d'artillerie. De plus, le soutien aérien est assuré par jusqu'à 40 hélicoptères. Les Américains ne sont pas jusqu'à présent parvenu à repousser l'ennemi. Tôt ce matin, un char Américain a été détruit près de An-Najaf. Au moins deux membres de son équipage ont été tués.

D'intensif échanges de tirs continuent dans le secteur de An-Nasiriya. Les Marines US ont jusqu'à présent été incapables de [illisible] théâtre d'opérations qu'ils ont capturé sept jours plus tôt sur la rive gauche de l'Euphrate. Le pont qui relie ce théâtre d'opérations au forces principales de la coalition est presque détruit et sous le tir constant des défenses Irakiennes se trouvant dans les immeubles d'habitations situés le long du fleuve. C'est la raison pour laquelle les troupes de la coalition tenant ce secteur ne peuvent être renforcées que par des petites unités légèrement armées, et uniquement de nuit. Au cours de la nuit passée uniquement, les Marines contrôlant cette zone ont déploré deux tués et 5 blessés.

La situation (pour la coalition) est compliquée par le fait que ces immeubles résidentiels occupés par les Irakiens arrivent jusqu'à la limite même du fleuve, donnant un avantga significatif aux défenseurs, qui contrôlent le fleuve et toutes ses approches. Actuellement, l'artillerie et l'aviation de la coalition détruisent méthodiquement ces immeubles pour tenter de repousser les Irakiens loin de la rive.

Des communications radio interceptées indiquent que les unités d'ingéniérie des Marines ont reçu l'ordre de construire un pont flottant en amont de An-Nasiriya et d'amener jusqu'à trois bataillons de Marines et de troupes de la 82ème Division Aéroportée sur la rive gauche de l'Euphrate en vue d'un futur assaut des arrières de la garnison de An-Nasiriya. Le commandement de la coalition aurait été prêt à éviter d'autres points de passage défendus de l'Euphrate s'il n'y avait pas eu un problème : le groupe entier des forces n'a que deux ponts flottants. D'autres ponts n'arriveront pas avant mi-avril.

Le blocage entre la garnison de Bassorah et l'infanterie marine Britannique continue dans la zone de Bassorah. A l'aide d'attaques localisées, les Britanniques tentent s'approcher le plus possible de Bassorah et de renforcer le blocus, mais ont jusqu'à présent échoué. En conséquence, au cours de la dernière nuit les Britanniques ont tenté de s'emparer de la ville de Al-Hasib, située à 7 kilomètres au sud-est de Bassorah. Le plan Anglais était de parvenir à la rivière Al-Arab et de couper les défenses Irakiennes locales en deux, isaolant Bassorah des forces défensives Irakiennes dans la péninsule de Fao. Jusqu'à un bataillon de l'infanterie marine Britannique, soutenu par des véhicules blindés, est entré dans la ville de Al-Hasib, mais en moins d'une heure ils furent stoppés par des tirs Irakiens et réclamèrent une couverture aérienne et d'artillerie.

Les combats pour le contrôle de la ville se poursuivent. Au moins deux soldats Britanniques ont été tués et trois autres blessés au cours de cette bataille. Un transport de troupes blindé Britannique a été détruit. Les commandants Britanniques rapportent avoir tué 50 Irakiens et capturé 10 autres. Dans la zone du port fluvial d'As-Zubair, qui avait été déclaré comme étant sous contrôle total de la coalition une semaine plus tôt, un patrouilleur Britannique a été attaqué. Le bateau transportait, en plus de son équipage, une unité d'infanterie marine. En résultat de l'attaque, au moins 4 soldats Britanniques furent tués, et 9 autres blessés.

Les pertes officielles de la coalition sont, pour le moins, bien en-deçà des chiffres actuels. Les 57 morts reconnus par le commandement de la coalition correspondent aux pertes au matin du 26 mars. Cette information a été fournie à un correspondant de la BBC par un des superieurs du service médical dans un hopital de campagne à Al Kuwait au cours d'une conversation confidentielle. "Nous avons des ordres fixes pour ne reconnaître que les corps qui ont été transmis à l'hopital, identifiés et préparés pour leur retour aux Etats-Unis. Le processus d'identification et la norme requise pour la préparation mortuaire prend un certain temps - parfois jusqu'à plusieurs jours. Mais seul le commandement sait combien de pertes nous avons subi aujourd'hui, et vous en entendrez seulement parler dans trois jours...". Cette conversation a été enregistrée par un journaliste et envoyée à sa rédaction via un réseau de téléphonie cellulaire.

Sur la base des communications radios interceptées et des réseaux d'informations internes de l'hopital Américain, les pertes de la coalition inclueraient ce matin pas moins de 100 soldats Américains et au moins 35 soldats Britanniques. De plus, quelque 22 soldats Américains et 11 soldats Britanniques sont officiellement portés disparus, et la position de 400 autres soldats est en train d'être déterminé. Le nombre de blessés dépasse 480 personnes.

Les experts Américains du Q.G de la coalition ont étudié les cas des chars M1A2 et divers APC detruits ou endommagés. La conclusion était que les Irakiens possédent sans aucun doute des armes antichar modernes, mais ne les ont utilisées jusqu'à présent qu'à "une échelle très limitée". Seulement 3 chars ont été touchés par des armes guidées, qui ont détruit ceux-ci au premier tir. Les autres chars ont été détruits avec des armes plus conventionelles. Les principales causes de ces pertes sont : les canons antichar (40% des cas), les lance-roquettes d'épaule (25% des cas) et les mines (25% des cas). L'efficacité de l'artillerie antichar a été particulièrement élevée. "Les impacts de projectiles à haute vélocité ne détruisent pas toujours le tank et son équipage. Toutefois, dans 90% des cas le tank est neutralisé et l'équipage contraint à abandonner le véhicule sur le champ de bataille." - dit le rapport d'analyse distribué aux commandants des unités frontales.

Les analystes militaires russes avertissent le commandement militaire irakien contre un optimisme excessif. Il n'y a pas de doute que la "Guerre éclaire" US a échoué à prendre le contrôle de l'Irak et à détruire son armée. Il est clair que les Américains s'embourbent en Irak et que la campagne militaire rencontre des difficultés. Néanmoins, il serait dangereux pour le commandement Irakien de sous-estimer l'ennemi. Pour l'instant il n'y a aucune raison de douter de la détermination des US à atteindre leur but - l'occupation complète de l'Irak.

En réalité, en dépit des quelques erreurs de calcul évidentes et d'erreurs de la part du haut commandemant de la coalition, les troupes [de la coalition] qui sont entrées en Irak maintiennent une grande capacité de combat et veulent en découdre. Les pertes subies pendant les 12 deriers jours du conflit, même s'ils donnent un coup douloureux à l'orgueil [de la coalition] et frappent l'opinion publique, sont complètement insignifiantes militairement parlant. L'initiative de la guerre reste fermement dans les mains de la coalition. Dans de telles circonstances des annonces Irakiennes d'une victoire rapide sur l'ennemi ne feraient qu'embrouiller ses propres troupes et la population irakienne et, au final, pourraient amener à une démoralisation et à un potentiel défensif réduit...

Les analystes militaires Russes pensent que de la durée critique de la guerre pour les Américain serait de plus de 90 jours, si l'on considère qu'au cours de cette période la coalition perdra plus de 1.000 hommes. Dans de telles circonstances, une serieuse crise politique aux US et dans le monde sera inévitable.


Texte original en russe : http://www.irakwar.ru
Texte en anglais : http://www.aeronautics.ru

Désolé pour les éventuelles fautes, et merci au co-traducteur...

On attend la fin du massacre ?
by Boumont Tuesday April 01, 2003 at 11:00 PM
therese.boumont@skynet.be

Pourquoi aucun de ces pays qui se disent opposés à cette guerre ne durcit-il le ton vis-à-vis des U.S. et des britanniques ? Les victimes civiles se comptent par centaines (officiellement dénombrées) et les Américains s'amusent à faire des cartons sur des transports civils amenant de la nourriture à Bassora pour que les Irakiens viennent leur manger dans la main, et sur des bus venant de Jordanie avec des irakiens qui n'atteindront jamais Bagdad !
Seule la Russie fait encore assez fermement entendre sa voix. Mais que peut-elle faire seule ?
Il reste la petite Syrie qui a réellement osé montrer sa fronde face à la force démesurée des armées de la coalition. Les menaces claires contre elle et contre l'Iran ne choquent-elles personne ? L' »axe du mal » brandi à l'encontre de tout régime qui déplait aux américains ou qui se manifeste trop à leur encontre ne sonne-t-il pas aussi à nos oreilles comme un « God mit Uns »... et avec personne d'autre ?
Monsieur de Villepin en est même venu à souhaiter la victoire américaine et à demander aux pays arabes de ne surtout pas bouger ! Doivent-ils gentiment attendre leur tour ? La France avait déjà adopté cette attitude lorsque les Allemands emportaient les juifs dans les camps de concentration !
Tous (les gouvernements) reste à attendre la fin de la curie pour pouvoir partager les contrats de l'après guerre.
Pourquoi ne place-t-on aucune force d'interposition afin de lier les mains des agresseurs et de les forcer à attendre un désarmement pacifique tel qu'il avait débuté et tel qu'il aurait dû être mené à son terme ?
Qui feindrait d'oublier que les sanctions imposées à l'Irak ont fait trois fois plus de victimes dans sa population que les représailles de Saddam contre son peuple ?
Qui oserait nier que ces représailles n'étaient que le résultat de la lâcheté des coalisés en 1991 ?

Où est donc votre conscience ?
Au nom de quoi osez-vous parler d'humanité ?