arch/ive/ief (2000 - 2005)

Irak - Rapport Renseignements Russes - 30/03
by Kickaha Tuesday April 01, 2003 at 03:00 AM

Voici la traduction en français du rapport de IRAKWAR.RU sur la situation en Irak le 30/03, se basant sur les rapports du GRU (renseignements russes).

30 mars 2003, 20h42 (GMT +4 DST) - Moscou

Aucun changement significatif n'a été à noter entre les 29 et 30 mars sur la ligne de front Irakiens/US. Combat positionnel, echanges de coups de feu sporadiques, recherche active et operations de reconnaissances par les deux camps le long de la ligne de front.

Les troupes americaines continuent de se rassembler pres de Kerbala. Comme mentionné dans le précédent rapport, les forces armées americaines dans ce secteur totalisent environ 30 000 hommes, environ 200 chars et a peu près 230 helicoptères. Les dernieres photos provenant de cette zone laissent à penser que les troupes US sont actuellement occupées à la maintenance et à la reparation de leur equipement, et mettent en place les infrastructures de soutien.

Selon des communications radio interceptées, le Général de la coalition Tommy Franks a rendu visite aux forces americaines près de Kerbala. Il a personnellement inspecté les troupes et une rencontre avec les chefs d'unités a eu lieu. Aucune information n'est actuellement disponible quant aux sujets abordés lors de cette rencontre. On peut toutefois penser que le le chef de la coalition a pris connaissance des rapports redigés par les responsables sur le terrain et formulé les principaux objectifs pour les 2-3 prochains jours.

L'état technique des forces de la coalition a été abordé lors de la rencontre au quartier général de la coalition. Lors d'une conversation téléphonique avec un autre responsable basé aux US, l'un des participants de cette reunion a qualifié l'etat technique de "décourageant". Selon lui, "un tiers de nos equipements sont d'ores et déjà bons pour la casse. Nous ne tenons que grâce a la maintenance travaillant jour et nuit. Les vrais heros sur les lignes de front ne sont pas les Marines mais les "fourmis" des unités de reparation. S'ils n'etaient pas là, on en serait reduits à devoir se deplacer à dos de chameau..."

D'après des communications radios interceptées, des rapports emanants des deux cotés et d'autres renseignements,la coalition aurait perdu depuis le debut du conflit entre 15 et 20 chars, environ 40 transports de troupes blindés (APC) et autres vehicules de combat légers, plus de 50 camions militaires et jusqu'à 10 helicoptères. Il faut ajouter à celà au moins 40 autres chars immobilisés, environ le même nombre de transports de troupes blindés et autres vehicules de combat légers, environ 100 vehicules de touts types hors-service et environ 40 helicoptères inutilisables. Ces chiffres sont basés sur une analyse de rapports techniques non-classifiés qui parviennent quotidiennement au Pentagone.

Durant l'attaque de la nuit derniere, 2 bataillons de marines ont tenté de repousser les irakiens hors de leurs positions défensives près de An-Najaf. Malgré un raid d'artillerie preliminaire long de 4 heures et des bombardements aériens, une fois à proximité des positions Irakiennes les troupes US ont été accueillies par des tirs de mitrailleuse lourde et de RPG, et ont été dans l'obligation de se replier sur leurs positions de départ. Un char US à été detruit par une mine et deux APC ont été touchés durant cette attaque. Des interceptions radios indiquent que 2 Marines ont été tués, et 5 blessés. La dernière tentative par les troupes US d'améliorer leurs positions sur la rive gauche de l'Euphrate, près de An-Nasiriya, a egalement été un échec. Malgré toutes les précautions prises pour s'assurer de la surprise tactique, les forces americaines ont été accueillies par des tirs d'artillerie lourde et sont retournées a leurs positions de depart. Selon les rapports émanant des commandants sur le terrain, 3 Marines sont portés disparus et 4 ont été blessés au cours de cet affrontement.

Ces attaques ont une nouvelle fois confirmé les craintes du commandement de la coalition, a savoir que les forces irakiennes sont bien mieux equipées que ce que l'on pouvait imaginer avant le debut du conflit. Plus particulièrement, le rapport de fevrier 2003 emanant du DIA [US Defense Intelligence Agency] insistait sur le fait que les irakiens ne possédaient quasiment aucun équipement de vision nocturne, exceptés ceux installés sur certains chars, et l'état de fonctionnement même de ces équipements semblait être une interrogation. En realité, les troupes de la coalition ont appris que les irakiens possèdent un nombre adéquat d'équipements de surveillance et de visées nocturnes, même au niveau d'un escadron, et qu'il savent parfaitement l'utiliser. L'un des points d'inquiétude de la coalition concerne le fait que la plupart des équipements utilisés par les Irakiens capturés par la coalition sont des derniers modèles fabriqués par les USA et le Japon. Après l'analyse de l'origine de ces équipements, les US ont commencé à evoquer l'existence d'une "Connexion Syrienne". Dans cette perspective, les experts militaires Américains ont analysé les importations d'armes de la Syrie pour les deux années écoulées, et sont arrivés a la conclusion que dans les combats a venir les troupes de la coalition auront affaire au derniers modèles russes de systèmes antichar, les derniers radars et systèmes de reconnaissance radio résistant aux effets des contre-mesures électroniques.

Dans la même zone (An-Najaf), un checkpoint de la coalition géré par les Marines a été attaqué par un kamikaze armé d'explosifs, un soldat Irakien, qui a fait sauter un vehicule civil chargé d'explosifs a proximité des troupes americaines. Au moins 5 d'entre eux ont été tués.

Dans une communication radio interne adressée aux troupes, le commandement de la coalition a demandé aux soldats de faire preuve de "patience et de retenue" et "de ne pas laisser libre cours à leurs émotions et sentiments de colère". Ce message a été enregistré après un incident dans la zone de Umm Qasr, quand, en pleine vue des locaux, des soldats Britanniques eurent exécuté deux Irakiens après avoir trouvé un pistolet-mitrailleur dans leur maison; et après qu'un hélicoptère d'attaque US de retour de mission eut ouvert le feu sur une voiture civile et ses occupants. Toutefois, les psychologues militaires estiment que ces incidents sont le fruit de l'énorme stress auquel sont soumises les troupes; les psychologues disent que ces soldats nécéssitent un traitement médical.

Près de Bassorah, les forces Britanniques ont totalement abandonné les opérations offensives et sont passés au combat positionnel. Des attaques isolées continuent dans la zone de l'aéroport, qui n'est toujours pas entièrement sous contrôle Britannique, et dans la péninsule de Fao, où les Irakiens tiennent toujours un vaste territoire.

Selon les commandants Britannique sur le terrain, les troupes sont exténuées et ont un besoin critique de repos et de renforts. Trois soldats Britanniques sont portés disparus, et deux autres ont été blessés dans cette zone au cours des 24 dernières heures.

Un convoi de ravitaillement de la 3ème Division d'Infanterie Motorisée est tombé dans une embuscade la nuit passée, au sud d'An-Nasiriya. Au cours de l'attaque, 10 camions citernes de carburant furent détruits, un APC touché, 8 soldats blessés et un autre porté disparu. L'identité des assaillants n'a pas encore été établie : des unités de reconnaissance de l'armée Irakienne, ou des partisans qui opèrent dans ce secteur.

L'analyse des informations en provenance de la zone de combat montrent un déclin rapide des contacts (de la coalition) avec les médias, et des restrictions de plus en plus importantes sur toute information en dehors des rapports officiels. Par exemple, depuis hier matin toutes les lignes téléphoniques et les connections Internet utilisées par les troupes de la coalition pour garder un contact avec leurs proches au pays ont été coupées aux niveaux divisionnaires et inférieurs. Cela indique non seulement que le commandement de la coalition tente d'infléchir le cours de la guerre de l'information, mais suggère également la possibilité d'une prochaine attaque massive de la coalition contre les forces Irakiennes et une tentative d'éviter toute fuite d'informations de la part des commandants.

Les analystes (Russes) estiment que tout le discours à propos "d'une pause d'une à deux semaine" dans la guerre n'est qu'une tentative de désinformation de la part de la coalition. S'appuyant sur nos renseignements (Russes) et sur ceux de nos alliés, les experts militaires (Russes) pensent que cette opération de grande ampleur sera lancée depuis les alentours de Karbela, et se développera en une vaste manoeuvre autour de Bagdad depuis l'ouest, s'achevant dans la zone du lac Tartar à l'est de Al-Hadid (ou à l'est du lac Tartar, à Samarrah). A partir de ce moment, une partie des forces continuera son avancée vers la ville natale de Saddam Hussein, Tikrit, et obliquera de là vers Bagdad depuis le nord, à travers Samarrah et Baahkuba; pendant ce temps, le reste des forces (de la coalition) frappera les arrières des forces Irakiennes combattant dans le nord près de Kirkouk et de Mosoul. Une telle opération demanderait au moins 60.000 hommes et pas moins de 300 chars et 200 hélicoptères. Il est estimé que de telles forces pourraient être rassemblées pour le 15 avril, et qu'elles devraient être prêtes à l'attaque le 18 avril.

Des informations disponibles indiquent un serieux conflit entre le commandement de la coalition et les dirigeants politiques et militaires US. Donald Rumsfeld, le Secrétaire de la Défense US et le principal planificateur et promoteur de l'opération militaire en Irak, accuse le comandement militaire de la coalition et le Général Tommy Franks en particulier de se monter passif et indéci, ce qui (pour Rumsfeld) a provoqué un allongement de la durée du conflit et la situation de blocage actuelle. Franks de son côté, devant ses subordonnés, traite le Secrétaire de la Défense de "vieux bavard" et d'"aventurier", qui a poussé l'armée dans une guerre dans les pires conditions possibles. Toutefois, la plupart des officiers (US) estiment que les deux hommes sont responsables des échecs de la coalition. Rumsfeld a commis de grosses erreurs lors de l'estimation des forces et de l'équipement nécéssaires, alors que Franks n'a pas fait preuve d'assez de volonté pour obtenir les forces et l'entraînement corrects pour cette campagne, cèdant ainsi aux caprices des politiciens...

Il est absolument possible que l'évolution future de cette guerre voie le départ de l'un de ces deux hommes. Certains rapports suggèrent que Rumsfeld a déjà proposé au Président Bush un changement dans le commandement de la coalition. Bush aurait néanmoins écarté cette proposition, la trouvant inopportune et nuisible pour le moral des troupes et du peuple américain.


Texte original en russe : http://www.irakwar.ru
Texte en anglais : http://www.aeronautics.ru/news/news002/iraqwar_ru_016.htm

Désolé pour les éventuelles fautes, et merci au co-traducteur...

Oserais-je...?
by Cécily Wednesday April 02, 2003 at 02:05 PM

Désolée je suis vraiment de plus en plus politiquement incorrecte et déclassée mais voilà, je lis ça et je souris. C'est magnifique et très bien traduit! Façon pour les Russes de dire à la vieille Europe et aux autres: coucou, on est là, on sait ce qui se passe, on intercepte des communications, on a des tas de gens sur place, contrairement à vous les Allemands qui avez toujours subordonné votre politique centre-européenne à l'oncle Sam! (Voir le petit coup de gueule dans un rapport précédent du 27 mars! Ne pas oublier que les Allemands sont responsables avec les Américains de l'éclatement de la Yougoslavie). Et tiens tiens tiens, avec quoi se défendent les Irakiens, constatent les Russes? Avec beaucoup de détermination et des armes russes; les deux se révélant plus efficace que les Américains ne l'avaient imaginé! Le même rapport du 27 mars mentionne au passage que les Irakiens se défendent avec une machine qui s'appelle grad quelque chose; en fait on appelle ça un orgue de Staline, mais les Russes dans leur rapport à l'attention de la communauté internationale ne l'ont pas appelée comme ça parce que Staline, c'est un nom à ne pas trop mentionner quand on est russe. Bon allez, quant est-ce qu'on la fait, la grande Europe avec Moscou? Ca fait depuis la chute du mur de Berlin que je me dis que ça aurait de l'allure!